Nanotechnologies, perturbateurs endocriniens, radiofréquences… Plus que jamais en effet, l'action de l'INERIS rejoint les préoccupations sociétales actuelles. L'institut présentait le 17 novembre les avancées de ses recherches pour les années 2008-2009.
Nanoparticules : mieux connaître tous les dangers
Les inquiétudes liées au développement des nanotechnologies portent avant tout sur leur toxicité. Plus petites, elles pénètrent en effet plus facilement dans l'organisme. Mais l'INERIS travaille également sur les risques d'explosion et d'incendies des nanoparticules. Leur taille réduite augmente la surface par kilo et donc la réactivité avec l'air. La combustion est donc plus rapide et le risque d'explosion accru. Il est donc indispensable de mieux connaître ces risques pour protéger les installations et la santé des travailleurs impliqués dans le process de fabrication des nanoparticules.
Vers une meilleure évaluation du risque
''Si la science a trente ans de pratique, aujourd'hui l'insatisfaction de la société est forte, il y a un véritable manque de confiance dans l'évaluation du risque, analyse Philippe Hubert. Le défi actuel est de s'intéresser aux phénomènes comme la bioaccessibilité, les transferts, les populations sensibles, les points noirs… Nous devons davantage maîtriser l'incertitude des prévisions et confronter la prévision et l'observation de terrain.''
L'INERIS travaille notamment sur l'exposition des populations riveraines d'une installation ICPE. Elle compare entre autres les résultats de différentes modélisations. Conclusion : le degré de précision des résultats est très variable. ''Les incertitudes sont inhérentes à la démarche et sont importantes''
Surveiller les risques liés aux substances chimiques
La loi sur l'eau et les milieux aquatiques (LEMA de décembre 2006) prévoit d'atteindre le bon état des eaux d'ici 2015. Surveiller les risques liés aux substances chimiques sur les écosystèmes aquatiques est donc un enjeu important. Deux méthodes d'évaluation coexistent aujourd'hui : une rétrospective des risques, destinée à mesurer les concentrations des substances dans les milieux, et la prospective, fondée sur une analyse a priori de l'impact des substances. L'INERIS travaille à l'évaluation de la fiabilité sur le terrain des démarches prospectives, qui sont notamment prescrites dans le cadre du règlement REACH ou de la directive Biocides.