Dans dix-neuf villes en France et dans six pays (Brésil, France, Luxembourg, Malaisie, Pays-Bas et Turquie), des militants des ONG Greenpeace et d'Action Non-Violente-COP21 (ANV-COP21) se sont opposés, samedi 27 mai, au projet de forage de la compagnie pétrolière française Total, au large du récif corallien de l'Amazone situé au nord du Brésil.
En guise de protestation, les militants de Greenpeace et d'ANV-COP21 ont redécoré samedi une vingtaine de stations-services de Total en France. Des panneaux en forme de poisson, de tortue, de corail ont été recouverts de peinture noire "pour illustrer les dégâts que pourrait entraîner une marée noire sur le récif". Greenpeace s'est aussi mobilisée devant les bureaux de Total.
Selon Greenpeace France, Total souhaiterait forer à moins de 30 km du récif, "à peine découvert" dans l'embouchure de l'Amazone. Les ONG pressent Total mais aussi la compagnie britannique BP à renoncer à leur projet d'exploration pétrolière. Plus d'un million de personnes ont également signé une pétition. "En face des côtes de l'Etat d'Amapa, Total dispose avec BP de 5 blocs exploratoires au large de l'embouchure de l'Amazone et compte démarrer cette année l'exploration avec le forage du premier puits", a ajouté Greenpeace.
"Total est en attente des licences environnementales afin de commencer ses explorations pétrolières dans l'embouchure de l'Amazone mais le récif de l'Amazone n'apparaît même pas dans son étude de vulnérabilité !", a souligné Edina Ifticène, chargée de campagne pour Greenpeace France. Dans un rapport (1) paru le 24 mai, l'ONG dénonce la "sous-estimation" des risques et impacts de son projet de forage. "Cela va des activités quotidiennes de forage aux risques liés aux bateaux supports, accidents ou fuites" pouvant aller jusqu'à la marée noire. "Une fuite, même faible, pourrait mettre en danger le récif de l'Amazone encore peu étudié ainsi que les côtes de l'Amapá et de la Guyane française (…). Notre priorité est de préserver cet écosystème unique", a prévenu Mme Ifticene.