Robots
Cookies

Préférences Cookies

Nous utilisons des cookies sur notre site. Certains sont essentiels, d'autres nous aident à améliorer le service rendu.
En savoir plus  ›
Actu-Environnement

GIS Sol : un savoir faire sur la connaissance des sols ''plus nécessaire que jamais''

Une mission, qui a mené une évaluation sur le Groupement d'intérêt scientifique sur les sols, préconise une reconduite du GIS pour 5 ans et un élargissement à terme de ses missions. Elles pourraient inclure la définition d'une stratégie nationale.

   
GIS Sol :  un savoir faire sur la connaissance des sols ''plus nécessaire que jamais''
   

Les fonctions du sol sont multiples et essentielles à toute forme de vie. Production des aliments, régulation du cycle et de la qualité de l'eau, stockage du carbone, recyclage des matières organiques, entretien de la biodiversité, fourniture de matières premières… Pourtant, ce n'est que récemment qu'une prise de conscience a eu lieu et qu'un début de politique publique des sols a été mis en place pour limiter la dégradation de ce milieu, causée par l'agriculture, l'industrie mais aussi l'urbanisation (pollution chimique, érosion, baisse des teneurs en matières organiques, imperméabilisation et artificialisation des sols). Mais avant tout, il faut accroître la connaissance de cet écosystème, encore peu étudié.

En 2001, les ministères de l'agriculture et de l'écologie, l'ADEME, l'INRA et l'IFEN ont mis en place pour une durée de cinq ans un groupement d'intérêt scientifique, le GIS Sol. Sa mission ? ''Organiser la concertation et la coordination entre ses membres dans le but de concevoir, orienter, coordonner et d'assurer que se réalisent dans les meilleures conditions des actions d'inventaire géographique des sols, de suivi opérationnel de leurs qualité, de création et de gestion d'un système d'information répondant aux demandes des pouvoirs publics et de la société''. Après une évaluation en 2005, la mission du GIS Sol a été reconduite pour cinq ans. En 2010, Bernard Chevassus-au-Louis, inspecteur général de l'agriculture et Elisabeth Rinié, ingénieure générale des Ponts, des Eaux et des Forêts, ont été chargés du second rapport d'évaluation. Ils soulignent l'importance des travaux réalisés par le groupement. Ils préconisent de reconduire la mission du GIS pour cinq ans et dressent une liste de 10 recommandations, dont l'élargissement de la mission du GIS qui pourrait, à terme, définir une stratégie nationale pour les sols.

Les travaux d'inventaires doivent être accélérés

Deux priorités sont identifiées dans le rapport. Tout d'abord, la nécessité d'achever les travaux de cartographie des sols au 1 : 250 000. L'Inventaire, gestion et conservation des sols (IGCS) devait aboutir en 2012 mais ce programme ''est très loin d'être achevé''. ''À ce jour, on peut considérer que 80 % des surfaces sont levées (bien que 10 départements ne soient pas même programmés), 70 % des surfaces sont numérisées et 22 départements (dont toute l'Ile-de-France) sont labellisés'', note le rapport.

La mission souligne également ''l'urgence de lancer la seconde phase du RMQS, réseau de mesures de la qualité des sols, en ayant défini les modalités les plus adéquates de ce nouvel inventaire''. Il s'agit d'un recensement de mesures normées sur la composition des sols en tout point d'une grille régulière de 256 km2, soit 2.200 sites, qui devrait constituer ''un référentiel solide et homogène de la qualité des sols en France''. La première phase de ce programme a été ''quasi-achevée'' en dix ans.

Mais la mission s'arrête sur le statut des données collectées par le GIS, et particulièrement sur les modalités de leur mise à disposition. Ce statut n'a pas été suffisamment clarifié. Une réflexion juridique approfondie doit être menée afin de rendre aussi disponibles que possibles ces données, note le rapport.

De l'intérêt de poursuivre les travaux

''La mission considère que les activités soutenues par le GIS et les savoir faire acquis dans ce domaine apparaissent plus nécessaires que jamais'', notent les auteurs du rapport.

Harmonisation européenne des données ?

Malgré ''l'absence d'un véritable cadrage politique au niveau européen, du fait notamment de l'échec de la directive sur les sols, la mission encourage le GIS à poursuivre son implication dans la mise en commun et l'harmonisation des données européennes''.
Proposé en 2006 par la Commission pour ''préserver, protéger et restaurer les sols'', le projet de directive n'a pas fait consensus auprès des Etats membres et est aujourd'hui au point mort.
Face à l'émergence de nouvelles attentes vis-à-vis des sols et de leurs rôles dans la fourniture de nombreux services écologiques, l'importance d'une gestion à long terme des échantillons de sols, la nécessité d'une diffusion large des données et la dimension internationale de ces enjeux, conserver un groupe de recherche multipartite apparaît nécessaire selon la mission. ''Le GIS a fait la preuve de sa capacité à mettre en place un dispositif d'observation de grande qualité, dont l'utilité apparaîtra de plus en plus forte à l'avenir. Ce dispositif est en particulier tout à fait opérationnel pour prendre en compte les nouvelles attentes, nombreuses et diverses, qui se manifestent autour de l'évaluation qualitative et fonctionnelle des sols''.

La mission préconise néanmoins d'élargir le GIS à de nouveaux membres, en particulier le BRGM (bureau de recherche géologique minière), l'ONEMA (office national de l'eau et des milieux aquatiques) et le CIRAD (centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement). En 2006, l'IRD (institut de recherche pour le développement) avait déjà rejoint le GIS.

Un rapprochement avec les gestionnaires d'autres bases de données sur les ressources naturelles est également préconisé, dont l'ONEMA pour les données sur l'eau et le MNHN (muséum national d'histoire naturelle) sur la biodiversité. L'idée est de développer l'interopérabilité de ces bases.

A terme, le rapport recommande d'entamer une réflexion sur ''un élargissement éventuel majeur de la mission du GIS, avec deux options non exclusives : passer d'un rôle d'observatoire à un rôle d'instance nationale chargée de l'élaboration et de la coordination d'une politique globale sur les sols, incluant les activités de recherche, de formation, d'observation et de gestion durable de ce patrimoine ou de développer une offre de compétence internationale vers les pays du Sud (Afrique du Nord et de l'Ouest en particulier)''. Ainsi, ''cette mission pourrait déboucher sur l'élaboration d'une stratégie nationale pour les sols, à l'image de celle élaborée en 2004 pour la biodiversité''.

Réactions6 réactions à cet article

Il est plus qu'urgent de s'occuper de la qualité de nos sols ,en particulier
industriels et agricoles. Après l'arrêt définitif d'une usine polluante ,il
faut des décennies pour dépolluer ces sols avec des investissements
énormes ,sans d'ailleurs, leur rendre leur qualité naturelle ,disponible
pour des habitations,au mieux pour des activités non polluantes.
On connait les capacités naturelles des plantes et cultures d'adsorber
les pesticides et métaux lourds,et retrouvés souvent dans nos
assiettes! Oui,ce sera long,mais indispensable pour l'avenir des jeunes
dans un Environnement purifié des déchets toxiques,voir ultimes

arthur | 28 avril 2011 à 17h45 Signaler un contenu inapproprié

Pourquoi la directive "cadre-sol" n'a elle pas obtenu l'accord de pays membres comme la France et que le GIS prévoit un élargissement de ses missions ? Une cartographie de la qualité des sols sur un maillage au 1/250.000 présente elle réellement un sens quand une cartographie au 1/5000 présente elle même une mosaique trés diversifiée ?
Qui possède la compétence sur la préservation des sols quand la compétence "préservation de la biodiversité" n'est pas elle-même clairement attribuée : Conseil Régional, Conseil Général ou Commune ?
Lorsque l'on consulte les propositions du comité "eurosoil" pour l'analyse de qualité, on peut évaluer la difficulté de faire correspondre les demandes ambitieuses de l'Europe avec les moyens réduits de nos laboratoires de recherches en écologie pratique.

arthroponord | 29 avril 2011 à 10h07 Signaler un contenu inapproprié

Bravo pour l'initiative de créer un outil pour une meilleure connaissance des sols. Mais ne sommes nous pas devant un découpage à la mode des carrés républicains qui se voulait un découpage mécanique de la France sans tenir compte de l'identité locale ? En effet à cet outil il paraitrait important d'ajouter celui de la mémoire des lieux que savent ceux qui journellement dans la suite de leurs anciens travaillent une terre rendue intelligente à travers sa compréhension depuis des siécles. Dans mon coin, en bretgne des talus dates de l'âge du fer, coupe vent ou sur bute de roche pour savoir passer autour. et garder la bonne terre lourde, inondable, séche selon ce que l'on souhaite produire en fonction du climat de l'acidité ou non du sol. Une intelligence entre homme et terre comme entre bête et homme pour continuer à donner de quoi nourrir la communauté. Le danger serait que des gens non ruraux décident sur des plans industriels l'avenir de la nutrition des populations et de la variété, de la qualité et du potentiel des terroirs. L'outil pose donc une question d'éthique pour le devenir des complémentarités qu'offre l'espace rural français unique par la multiciplité de ses pays. Oui à un meilleur outil que chacun puisse s'approprier, non à un outil de pensée unique de l'agriculture (regardez les déserts américains autrefois si florissant)
Kenavo
Un breton à qui son prof de LPA disait " la carte dit de labourer à 80 cm" alors que chez lui la couche la meilleure était de dix.

Villartay | 29 avril 2011 à 14h54 Signaler un contenu inapproprié

Nous avons été alertés sur la mort organique des sols traités aux pesticides et nitrates par Claude Bourguignon, sur leur épuisement en humus, leur minéralisation lente stérilisante, leur appauvrissement dramatique par disparition des lombrics et biodiversité associée; il faut à tout prix faire connaître à nos décideurs agricoles de Bruxelles, qui "ne lisent rien" d'après Edgar Morin, mais n'écoutent apparemment que les lobbyistes professionnels envoyés leur prêcher les bonnes façons selon Syngenta ou Monsanto, le cri d'alerte sur les changements fondamentaux à apporter à nos pratiques de base agricoles , avant qu'il ne soit trop tard ou trop couteux de faire marche arrière.

3 documents à lire ou visionner :
- film DVD "alerte à Babylone" disponible chez "voir et agir"
- film "solutions locales pour un désordre global" de Coline Serreau
- le livre prophétique "Nous redeviendrons paysans", espérons-le, en y consacrant la main d' oeuvre et les budgets nécessaires, plus nécessaires à notre survie et à la paix mondiale que l'industrie financière qui fait crever partout, partout la paysannerie et les cycles naturels harmonieux garants de pérennité de la biodiversité, avant tout par une bêtise crasse et une ignorance incroyable des élites !

Masse âcre dans les crapoducs | 02 mai 2011 à 12h30 Signaler un contenu inapproprié

Le repérage des sols à haute valeur pédologique/agronomique devrait se faire systématiquement au niveau communal et être intégré aux outils de planification et d'urbanisme (SCOT, PLU, PADD...) dont les zonages sont surtout basés sur l'aménagement au mépris de la qualité des sols, des services et des usages matériels et aménitaires qu'ils rendent à la collectivité. Cette démarche éviterait notamment la destruction de terres nourricières urbaines et périurbaines (parcelles maraîchères, jardins familiaux...) indispensables au projet de ville durable. Brigitte Compain-Murez, Présidente de Saint-Fiacre Loire-Baratte

Saint-Fiacre | 02 mai 2011 à 13h06 Signaler un contenu inapproprié

Bravo pour cette inititive...mais que fait on pour protéger les sols des pollutions provoquées par l'homme!
La Vendée a épandu des déchets broyés ( broyage-compostage)
66 000T par an ( sur 2kg de soit disant compost 900g de plastiques !!!)
Ceci officiellement pendant 30 ans! C'est interdit le "compost" est devenu un déchet!
Que nous propose t on à la place des usines de tri mécano biologiques sur ordures brutes ( la poubelle grise reste 8 jours chez nous et ceci est tourné 4 j dans le tromel de l'usine avec humidité et température..)
La matière organique issue de ce tamisage sera compostée, un contrat a été signé entre le syndicat mixte Trivalis , le Conseil Général et la Chambre d'Agriculture pour utiliser ce "compost" sur les cultures!!!
Il contiendra des métaux lours et des micro polluants organiques .Que faire face à l'entêtement des élus?

dada | 09 mai 2011 à 10h02 Signaler un contenu inapproprié

Réagissez ou posez une question à la journaliste Sophie Fabrégat

Les réactions aux articles sont réservées aux lecteurs :
- titulaires d'un abonnement (Abonnez-vous)
- inscrits à la newsletter (Inscrivez-vous)
1500 caractères maximum
Je veux retrouver mon mot de passe
Tous les champs sont obligatoires