Le constat est alarmant : un cinquième de la biodiversité végétale n'aurait pas été renouvelé en 10 ans.
Via la station de recherches du CNRS située sur les pentes de l'inselberg des Nouragues, les équipes ont procédé à un recensement des espèces végétales à la frange de la forêt pluviale guyanaise entre 1995 et 2005. L'étude révèle que la moitié des espèces rares ont disparu. Les chercheurs ont observé une carence du cycle de recrutement des espèces végétales : les stades juvéniles des arbres et arbustes sont les plus touchés, avec un quart des individus non renouvelés.
Ce phénomène s'expliquerait par le réchauffement planétaire, qui touche largement la Guyane avec une hausse des températures de 2°C en 50 ans. ''Les très fortes années sèches s'avèrent de plus en plus fréquentes et ne permettent plus le renouvellement normal des populations végétales'', précise l'étude.
Contrairement aux hypothèses émises sur la base de travaux théoriques, le phénomène touche de manière indistincte tous les types de végétaux, laissant supposer qu'il s'agit d'une crise écologique majeure, liée au réchauffement global actuel, s'ajoutant ainsi aux effets directs de la déforestation.