Halte à l'obsolescence programmée (Hop) a annoncé, mercredi 20 juin, qu'elle allait saisir les autorités de la concurrence concernant des soupçons d'entente entre Renault et PSA pour "gonfler artificiellement le prix de leurs pièces détachées, compliquant la réparation pour le consommateur".
Hop s'appuie sur une enquête de Mediapart, selon laquelle les deux constructeurs "auraient augmenté artificiellement les prix de leurs pièces détachées à l'aide d'un logiciel" édité par Accenture. Ils auraient ainsi engrangé environ 1,5 milliard d'euros de profit. L'association va saisir l'Autorité de la concurrence, la Commission européenne et le ministère de l'Economie pour "s'assurer que ces agissements ne sont pas constitutifs de pratiques anticoncurrentielles prohibées".
Elle demande aussi l'ouverture progressive à la concurrence du marché des pièces détachées visibles. La concurrence permettrait une baisse des coûts qui améliorerait la réparabilité des voitures. "Si le secteur de l'automobile s'illustre traditionnellement par de bonnes pratiques en matière de durabilité (dynamisme du marché de l'occasion, émergence d'initiatives autour de l'usage…), les consommateurs se sentent de plus en plus victimes d'obsolescence programmée", explique-t-elle, évoquant l'augmentation des pannes, les remplacements plus fréquents des plaquettes de freins et des pneus, et la présence de GPS ou de systèmes embarqués inutilisables. L'amélioration du contrôle de la performance dans le temps des pneus et des plaquettes de freins ou l'affichage de la durabilité dans le secteur automobile sont aussi deux mesures défendues par Hop.