Robots
Cookies

Préférences Cookies

Nous utilisons des cookies sur notre site. Certains sont essentiels, d'autres nous aident à améliorer le service rendu.
En savoir plus  ›
Actu-Environnement

Hydraulique : à quand la libéralisation des concessions ?

Selon une étude Xerfi, entre les scénarios alternatifs étudiés par l'actuel gouvernement et la libéralisation des barrages, l'option la plus crédible reste la mise en concurrence des concessions.

Energie  |    |  D. Laperche

Entre la volonté de Bruxelles d'obtenir une libéralisation du marché de l'énergie et celle du gouvernement français d'étudier des "scénarios alternatifs", la filière française de l'hydraulique reste plongée dans l'incertitude.

La mise en concurrence des concessions hydrauliques "reste actuellement l'option la plus crédible, au regard notamment de la législation européenne", selon une étude Xerfi (1) . Si les pouvoirs publics français ne respectent pas l'obligation d'ouverture à la concurrence, ils s'exposent en effet à une sanction européenne.

D'ici 2015, par l'intermédiaire d'un appel d'offres, près de 49 installations et 2 nouveaux ouvrages devaient être ainsi remis en jeu. L'ensemble représente une capacité de 5,2 GW (soit 20% du parc hydroélectrique français). "Le savoir-faire de certains énergéticiens européens - Alpiq, E.ON, Fortum, etc. - qui bénéficient d'une solide expérience dans l'hydraulique, sont un atout pour la modernisation du parc des installations françaises, considère dans son étude le cabinet Xerfi, la mise en concurrence des exploitants pourrait également être favorable au partage de bonnes pratiques industrielles et à l'innovation".

Le cabinet considère cependant que le scénario de transfert de propriété des barrages à l'opérateur historique demeure envisageable. Selon lui, ce régime est très répandu en Europe.

"Néanmoins, la mise en œuvre d'une telle procédure semble complexe car elle suppose que les exploitants historiques rachètent le parc qu'ils exploitent, souligne Thibaud Brejon de Lavergnée, chargé d'études Xerfi, la situation paraît particulièrement difficile pour EDF compte tenu du montant très élevé d'une éventuelle acquisition".

L'opérateur exploite en effet 80% des concessions remises en jeu. Il doit dans le même temps répondre aux besoins d'investissements de modernisation et de maintenance du parc nucléaire français (55 Md€ à l'horizon 2025 selon Xerfi).

L'objectif de 3 TWh supplémentaires non atteignable

Pour Xerfi, l'objectif de la programmation pluriannuelle des investissements (PPI)  de 3 TWh supplémentaires pour la production hydroélectrique ne sera pas atteint à l'horizon 2020. Il considère en effet que la relance des investissements des exploitants de grands ouvrages, quel que soit le scénario envisagé, sera insuffisante.

Autre obstacle : un développement réduit du parc de petites centrales hydrauliques. La France a en effet lancé la révision du classement de ses cours d'eau. Cette dernière vise la libre circulation des espèces et des sédiments en limitant les ouvrages construits en travers des cours d'eau. Une étude de l'Union française de l'électricité estime que le nouveau classement exclurait 76% du potentiel hydroélectrique exploitable ne laissant que 2 TWh de productible.

Les petits producteurs d'hydroélectricité doivent également conjuguer avec la fin des contrats historiques. Désormais, ils disposent de deux options : passer par le marché libre ou opter pour un nouveau contrat d'obligation d'achat.

Pluviométrie importante ou faible, les petits exploitants sont fortement exposés aux aléas climatiques. "Pour preuve, le taux d'excédent brut d'exploitation des opérateurs du panel Xerfi a chuté de 20 points en 2011 dans le sillage d'un effondrement de la production hydroélectrique lié à un déficit de pluviométrie très important et du maintien à haut niveau des autres achats et charges externes", illustre Thibaud Brejon de Lavergnée.

1. Les énergies hydrauliques et marines : Quelles alternatives à la libéralisation du marché ? Scénarios prospectifs et impacts pour les opérateurs de la filière Etude Xerfi France février 2013

Réactions4 réactions à cet article

pas question de libérer la construction de barrage, il y en a déjà beaucoup et comme pour la liaison rhone/Rhin qui a té reporté à cause de pêcheurs à la ligne, et bien en France un très grand nombre de pêcheurs n'en veulent plus de barrage..reste la Loire à électrifier..juste pour rire..!!

fluviatilus | 12 mars 2013 à 08h28 Signaler un contenu inapproprié

Et pourquoi EDF doit t'il rester le seul exploitant ? Les barrages ont été financés par la collectivité, me semble t'il.
Si l'on ne veut pas privatiser le secteur de l'énergie il faut rétablir un monopole, avec des tarifs régulés par le service public. Ce qui permettrait à l'état d'avoir des rentrées d'argent, plutôt que de vouloir encore taxer.
Vu la situation actuelle en France, on ne peut que faire le constat d'échec de l'ouverture du marché de l'énergie. Tout du moins de la manière dont cela à été fait.

Truffe Velka | 12 mars 2013 à 13h34 Signaler un contenu inapproprié

Deux choses :
L'hydroélectricité est la source d'ajustement immédiat de la production d'électricité à la demande. Il me semble imbécile de vouloir la séparer d'un service public et donc de refiler les barrages à des concessionnaires. Je pense qu'il est tout à fait possible d'expliquer à l'Europe que son projet de libéralisation totale de l'énergie est une erreur, pour ne pas dire autre chose ! Fabius qui refusait la constitution européenne par trop libérale peut leur expliquer.
La petite hydroélectricité pourrait être le source d'une énergie très importante : il y a 66 000 barrages sur l'ensemble de nos rivières qui alimentaient des moulins, des filatures , ... . Un projet débile de libre circulation là encore ! La priorité doit être mise sur la production d'énergies renouvelables et tant pis si les pécheurs ne peuvent plus se nourrir de poissons pollués au pyralène ou autres PCB.

FH | 12 mars 2013 à 17h42 Signaler un contenu inapproprié

@Truffe Velka : l'état français reste encore actionnaire à 84% dans EDF donc, en gros, EDF est encore à peu prés publique et même si la gestion de cette entreprise d'état a été et reste encore catastrophique et immorale par certain points, c'est justement les impots qui ont financé les projets de grands barrages. Le sujet est donc complexe mais l'important c'est de prendre les décisions pour les gens (pas que les consommateurs d'EDF mais aussi les pêcheur, etc.) et la nature (il faudrait voir ce que dit l'étude mais il y a surement un potentiel important dans le micro-hydraulique, celui alimenté par fonte des neige+orages/pluies, de type torrent de caillou en montagne sans poissons) ... et pas pour "la gloire d'EDF" ou le bénéfice de quelques personnes très hauts placées, tout en restant non-déficitaire à moyen terme ...

Lionel | 13 mars 2013 à 09h43 Signaler un contenu inapproprié

Réagissez ou posez une question à la journaliste Dorothée Laperche

Les réactions aux articles sont réservées aux lecteurs :
- titulaires d'un abonnement (Abonnez-vous)
- inscrits à la newsletter (Inscrivez-vous)
1500 caractères maximum
Je veux retrouver mon mot de passe
Tous les champs sont obligatoires