En démissionnant le 28 août, l'ex-ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot a été contraint durant son mandat à faire des compromis malgré certaines victoires à son actif. Comme l'abandon du projet polémique d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Il a réussi à faire adopter la loi interdisant la production d'hydrocarbures en France d'ici 2040, prévu par son plan climat mais au prix de nombreuses dérogations. La dernière loi de finances 2018 a également acté la hausse de la fiscalité carbone.
Au rang des autres avancées saluées par les organisations professionnelles : le lancement du plan hydrogène, les mesures de simplification pour développer l'éolien, le solaire et la méthanisation. Le ministre a également lancé d'autres plans d'actions en faveur de l'économie circulaire ou de la mobilité propre. Côté biodiversité : il a agi en faveur du loup et de la réintroduction d'ours. Il a également lancé en juillet un plan d'actions biodiversité qui prévoit une gestion adaptative des espèces chassables décriée par les écologistes.
Au rang des reculades et des batailles perdues
Nicolas Hulot a dû annoncer en novembre dernier le report de l'objectif de ramener la part du nucléaire dans la production d'électricité à 50% en 2025. Le ministre a aussi été à la manoeuvre de la sortie du glyphosate en trois ans promise par le gouvernement mais elle n'a pas été inscrite dans la loi Alimentation. Le 25 avril dernier, il présentait avec le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert le plan d'action du gouvernement pour réduire l'usage des pesticides qui ne satisfait aucune des parties prenantes. Agriculteurs, écologistes, parlementaires ont aussi contesté en juin dernier son autorisation donnée à Total d'importer de l'huile de palme pour alimenter sa future bioraffinerie de La Mède (Bouches-du-Rhône). Lors de son interview sur France Inter, Nicolas Hulot a aussi admis que son plan de rénovation énergétique des bâtiments, lancé avec son homologue du logement ne pourra pas atteindre l'objectif de rénover 500.000 passoires thermiques à cause d'une baisse de moitié des moyens dédiés. Malgré l'opposition de Nicolas Hulot, l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Canada (CETA) est également entré en vigueur de façon provisoire en septembre 2017.
Rachida Boughriet et Florence Roussel