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Actu-Environnement

Eco-innovation : la Fabrique Ecologique plaide pour un soutien accru aux entreprises intermédiaires

La transition écologique devrait permettre l'émergence de PME françaises de taille intermédiaire. Pour favoriser ce mouvement et soutenir ces futurs champions, la Fabrique écologique suggère une plus grande implication des pouvoirs publics.

Gouvernance  |    |  P. Collet

Puisque la France abrite les champions mondiaux de l'eau, des déchets et des services énergétiques, pourquoi n'est-elle pas la championne mondiale de la transition écologique ? Pour répondre à cette question, la Fabrique Ecologique s'est interrogée sur le rôle des PME dans la transition dans une note (1) publiée ce mardi 2 décembre. Intitulé, "les éco-entreprises de taille intermédiaire, outils manquants de la transition écologique", le document postule qu'"à l'évidence, cette transition ne peut se faire sur les territoires qu'en lien avec les collectivités, les entrepreneurs et les citoyens : elle est donc au moins autant une affaire de « petits » que de « grands »".

Or, "aux problèmes rencontrés par les PME françaises de tous secteurs, s'ajoutent pour les éco-PME des difficultés propres : insécurité juridique forte dans des secteurs où la règlementation est omniprésente ; frilosité des investisseurs suite à la débâcle du solaire photovoltaïque alors que les éco-activités sont souvent intensives en capitaux ; domination presque naturelle des « champions » historiques…", estiment les auteurs de la note.

Qu'est-ce qu'une éco-PME ?

Dans sa note, la Fabrique définit une éco-PME en partant de la définition Eurostat : "Entreprise de moins de 250 personnes, non contrôlée à plus de 50 % par une autre entreprise, et dont le chiffre d'affaires annuel n'excède pas 50 millions d'euros ou dont le total du bilan annuel n'excède pas 43 millions d'euros. Cette entreprise doit avoir un objet social concourant à la protection de l'environnement ou la gestion des ressources naturelles".

Détail important, la note souligne que "les éco-PME « technologiques » constituent une minorité des entreprises et des emplois, mais concentrent une part importante de l'attention des médias, des administrations ou encore des financeurs". Jugeant que cette vision est trop restrictive, la Fabrique ne souhaite pas restreindre son sujet aux éco-technologies ou cleantech.
Beaucoup de PME et peu d'ETI

Premier constat : "La France ne manque pas de PME « vertes », ou éco-PME : on en compte plus de 10.000 sur le territoire national", évalue la Fabrique évoquant ici les "PME de mise en œuvre". S'appuyant sur diverses sources, elle rapporte qu'il y a quelque 7.500 éco-entreprises employant entre 1 et 200 employés. Parmi celles-ci, 218 emploient entre 100 et 199 employés, dont "une large majorité" sont des filiales de grands groupes. Il y aurait aussi 74 éco-entreprises de 200 à 499 employés. Enfin, "le nombre d'établissements de taille intermédiaire (ETI) [de 250 à 4.999 employés, ndlr] est proportionnellement très faible [et] les entreprises de 10 à 200 salariés concentrent l'essentiel des emplois".

Selon la note, l'un des principaux problèmes rencontrés par les éco-PME serait "le plafond de verre" lié à la forte concentration des activités au sein d'un petit nombre d'entreprises. La fourniture d'eau et d'énergie, ainsi que l'incinération des déchets sont des quasi-monopoles ou des duopoles qui ne laissent que peu de place aux PME, rappelle la note. "Tout se passe comme si les PME avaient le choix entre la faillite, la survie, ou dans le meilleur des cas, le rachat par un grand groupe", déplore un chef d'entreprise auditionné par la Fabrique.

Finalement, si les éco-PME sont relativement nombreuses, peu parviennent à croître pour atteindre une taille intermédiaire. "La France fait moins bien que ce qu'on pourrait attendre au vu de son rang économique", déplore la Fabrique, pointant les lacunes françaises et en particulier l'absence de cap clair à long terme (à l'image de la transition énergétique allemande). La Fabrique retient aussi les habituels problèmes français relatifs à l'insécurité réglementaire (le moratoire photovoltaïque de décembre 2010 représentant "le cas d'école"), aux difficultés de financement, au peu d'entrain montré par les acheteurs publics et au difficiles relations entre PME et grands groupes.

L'Etat en soutien à l'innovation

Pour remédier à cette situation, la Fabrique formule trois propositions. Tout d'abord, "la transition écologique doit se faire dans une logique décentralisée, où les pouvoirs publics montrent l'exemple", estime la Fabrique qui propose d'établir un Innovative Business Act. Une Mission d'appui aux achats publics innovants (Maapi) accompagnerait les acheteurs publics dans leurs achats innovants, la Caisse des dépôts et consignations (CDC) offrirait aux collectivités des prêts sans obligation de remboursement si l'achat innovant échoue et un suivi des achats publics innovants serait réalisé.

Autre proposition : ériger de nouvelles règles du jeu pour une prise de décision "PME-compatible". Les pouvoirs publics s'engageraient à systématiser les bonnes pratiques suivantes : la mise en place de consultations a posteriori plutôt qu'a priori (pour ne pas rallonger l'attente), ne pas faire durer les arbitrages au-delà de trois mois et prévoir de courtes périodes de transition afin que les PME s'adaptent.

Enfin, la création d'un parcours labellisé "fast-track ETI", permettrait notamment à des éco-PME prometteuses d'accéder à des procédures accélérées de financement, de certification et d'aide à l'export, ainsi qu'à un soutien stratégique. Ce dispositif s'inspire des initiatives lancées par des pôles de compétitivité (notamment du numérique) et vise l'émergence d'entreprises de taille intermédiaire.

1. Télécharger la note de la Fabrique écologique
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-23387-note-eco-pme-fabrique-ecologique.pdf

Réactions1 réaction à cet article

Il y a quand même un souci, c'est que l'on impose de plus en plus d'exigeances aux grandes entreprises sur le suivi des fournisseurs et prestataires.

Et comme ce sont les grands groupes qui peuvent présenter des certifications QSE, et le reporting qui va avec, ce sont eux qui toennet le marché.

Et comme le suivi des foournisseurs et sous-traitants demandent des ressources pour suivre le reporting et mener des audits, cela arrange la boîte d'avoir le moins d'interlocuteurs possibles.

Il y a un effet très pervers à ce niveau là qui n'a pas de raisons de s'arranger en l'état actuel des choses.

Sim | 03 décembre 2014 à 11h29 Signaler un contenu inapproprié

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