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Actu-Environnement

“Permettre aux pays d'interdire la culture d'OGM en phase avec les citoyens”

La commission environnement du Parlement a adopté en seconde lecture le projet de directive permettant aux Etats d'interdire sur leur territoire la culture d'OGM. Patrice Audibert, attaché parlementaire de Frédérique Ries*, explique le vote des députés qui ont rejeté l'accord du Conseil de juin.

Interview  |  Risques  |    |  R. Boughriet
   
“Permettre aux pays d'interdire la culture d'OGM en phase avec les citoyens”
Patrice Audibert
Attaché parlementaire de l'eurodéputée belge Frédérique Ries (ALDE)
   

Actu-Environnement : Pourquoi cette nouvelle législation européenne sur les OGM ?

Patrice Audibert : Plus qu'une révision de la directive européenne adoptée en 2001 relative à la dissémination volontaire des OGM dans l'environnement, ce projet de directive vise en pratique à octroyer un droit nouveau aux Etats membres ou aux régions européennes qui souhaitent interdire ou restreindre la culture d'OGM sur leur territoire, et pallier au manque de solidité juridique des clauses de sauvegardes rejetées dans plusieurs pays par les tribunaux nationaux ou européen. Le champ d'application de la directive est important mais limité puisqu'il n'est pas question ici de légiférer sur l'ensemble du dossier OGM, comme par exemple les questions de l'importation pour l'alimentation animalière ou celle de l'étiquetage obligatoire des produits alimentaires une fois atteint le seuil de 0,9%.

Le règlement d'origine, proposé par la Commission européenne en juillet 2010, a été renforcé en juillet 2011 au Parlement par un premier rapport de l'eurodéputée française Corinne Lepage (ALDE, Cap 21). Ce texte prévoyait une procédure d'interdiction nationale basée sur une liste de motifs avancés. L'accord politique entériné en juillet 2014 par les ministres de l'Environnement de l'UE a ajouté une phase dans la procédure d'autorisation : des négociations entre l'entreprise candidate à la culture d'une semence OGM et l'Etat membre.

AE : Quel poids auraient les entreprises de biotechnologie dans le processus d'interdiction ?

P. A : Selon le texte des Etats membres (1) un poids important, selon le vote des députés européens de la commission Environnement du 11 novembre dernier, aucun. C'est dire si le désaccord est réel sur la question  du "opt out" en deux phases. Selon le texte du Conseil, une première phase permettrait aux Etats membres de négocier avec les semenciers, sous l'intermédiaire de la Commission, pour leur demander d'être retirés du périmètre de culture OGM proposé par les entreprises demandant une autorisation. Il faut souligner que la procédure selon laquelle la Commission va jouer son rôle de facilitateur n'a pas été définie. Si les entreprises n'acceptent pas, l'Etat pourrait, dans une seconde phase, interdire la culture OGM sur des motifs socio-économiques ou agricoles, et plus uniquement fondés sur une évaluation scientifique d'impacts sur la santé et l'environnement.

L'eurodéputée belge libérale Frédérique Ries (ALDE (2) ) a été désignée cet été rapporteure du texte au Parlement. La commission environnement a adopté le 11 novembre en seconde lecture son rapport qui a le mérite de mettre en place une procédure simple et lisible d'autorisation. Par 57 votes pour, 5 contre, la commission a suivi la rapporteure dans sa volonté de rééquilibrer le texte initial. Les députés ont adopté la moins mauvaise des solutions en sortant l'entreprise - juge et partie - du processus d'autorisation.

AE : Que propose le texte de Mme Ries ?

P. A : Le Parlement a pleinement joué son rôle de caisse de résonnance des citoyens européens, a défendu les prérogatives des pays membres pour être en phase avec leur opinion publique. Une majorité claire des opinions publiques rejette les OGM. Le vote de la commission environnement a confirmé la pleine légitimité des autorités nationales qui souhaitent interdire la culture d'OGM ainsi que celle de la Commission qui sortirait renforcée dans son rôle d'arbitre, tant pendant la phase d'autorisation au niveau européen qu'une fois celle-ci accordée.

Deux options sont offertes à l'Etat membre : pendant la phase d'autorisation d'une semence OGM, il pourra notifier à la Commission qu'il souhaite que son territoire soit exclu du champ de l'autorisation; une fois l'autorisation donnée au niveau européen, l'Etat membre pourra justifier la restriction ou l'interdiction de cette culture sur base d'une liste ouverte de critères nouveaux autres que ceux fondés uniquement sur la santé ou l'environnement.

AE : Quels motifs pourraient invoquer les Etats pour justifier leur exclusion ?

P. A : Les députés ont adopté une liste de critères assez large pour justifier une demande d'interdiction nationale ou régionale et limiter les contentieux tels l'impact sur l'environnement, l'affectation des sols, les risques agricoles comme la perte de diversité des cultures, l'impact socio-économique pour les agriculteurs qui cultivent des produits conventionnels ou biologiques et qui seraient victimes de contamination croisée. Les autres motifs possibles, approuvés par les députés, devraient inclure la persistance d'une variété génétiquement modifiée dans l'environnement ou le manque de données sur les éventuelles incidences négatives d'une variété. Les députés ont également étendu la possibilité à l'Etat d'interdire la culture d'un OGM dans les dix ans qui suivent l'octroi de l'autorisation, alors que le Conseil veut limiter ce droit à deux ans.

Mme Ries a jugé essentiel d'insérer dans son rapport l'obligation pour les Etats membres de mettre en place sur leur territoire et dans les régions frontalières des plans de coexistence des cultures sans OGM et OGM via des zones tampons. Le rapport instaure également au niveau national un système de responsabilité financière en cas de contamination de cultures traditionnelles par des OGM.

Cinq pays européens autorisent actuellement les OGM : l'Espagne, le Portugal, la Roumanie, la République tchèque et la Slovaquie. Le maïs transgénique MON810 bénéficie pour l'heure d'une autorisation de culture dans l'UE mais sept autres semences OGM sont en attente : six maïs et un soja.

AE : La nouvelle directive aura-t-elle une incidence sur le processus d'évaluation des risques des OGM ?

P. A : Le Parlement veut renforcer les méthodes d'évaluation scientifique des risques menées par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) au cas par cas. La commission environnement estime que l'Efsa devrait tenir compte des effets directs, indirects, immédiats, différés et cumulés des OGM sur la santé humaine et l'environnement, et prendre en considération le principe de précaution. La gestion des risques des OGM sur leurs territoires est du ressort des gouvernements.

AE : Espérez-vous faire évoluer ce texte au Parlement en plénière ?

P.A : Le Parlement a mandaté une délégation de six parlementaires dont Mme Ries et Giovanni La Via (PPE), président italien de la commission environnement au Parlement, pour négocier la position des députés qui devrait être adoptée en plénière en janvier 2015. Des négociations ont été ouvertes le 11 novembre avec des représentants de la présidence italienne du Conseil et de la Commission européenne.

Il va falloir trouver un compromis et la tâche s'annonce assez difficile. Les Etats membres et la Commission européenne ont d'ailleurs émis des réserves sachant que ce texte est plus ambitieux que celui voté par le Conseil. L'enjeu sera de parvenir à un accord assurant une meilleure sécurité juridique pour les Etats membres tout en veillant à une prise en compte réelle des préoccupations citoyennes. Cette directive sera d'application immédiate dans les pays de l'UE. Elle entrera en vigueur le vingtième jour suivant celui de sa publication au Journal officiel de l'Union européenne.

* L'eurodéputée belge Frédérique Ries (ALDE) est rapporteure du projet de directive sur les cultures d'OGM au Parlement européen.

1. Consulter le projet de directive adopté en première lecture par les ministres de l'Environnement (français)
http://register.consilium.europa.eu/doc/srv?l=FR&f=ST%2010972%202014%20INIT
2. Parti de l'Alliance des Libéraux et des Démocrates pour l'Europe (ALDE)

Réactions74 réactions à cet article

Il est plus facile de tromper les gens que de les convaincre qu'ils ont été trompés. Mark Twain.

Une fois de plus les écolos desservent notre pays et contribuent à l'enfoncer dans la crise, le chômage et la misère.

Laurent Berthod | 24 novembre 2014 à 15h45 Signaler un contenu inapproprié

@ Laurent Berthod, je peux vous retourner la citation de Mark Twain !
Une simple question, pourquoi cultiver des OGM ?

Legrandnord | 25 novembre 2014 à 08h41 Signaler un contenu inapproprié

@Laurent Berthod. C'est extraordinaire votre capacité à convaincre vos lecteurs que l'écologie est une voie à suivre. Le faites-vous exprès ? Est-ce une stratégie écolo-sous-marine ?

Je ne demande qu'une chose : que l'on me permette de savoir si ce qu'on me propose contient ou non des OGM. Je jugerai alors par moi-même de l'opportunité d'en manger ou non.

Jean-Claude Herrenschmidt | 25 novembre 2014 à 09h39 Signaler un contenu inapproprié

Une question tout aussi simple : OGM, au bénéfice de qui ?

jeans | 25 novembre 2014 à 10h02 Signaler un contenu inapproprié

@Laurent Berthod : la richesse des riches fait elle le bonheur des pauvres ?
Cette idée capitaliste de l'écoulement qui enrichit les plus pauvres me semble un peu galvaudée ... enfin si l'eau est la richesse, elle est recueillie par de multiples ruisseaux qui travaillent à recueillir des petites gouttes, à créer de grandes rivières puis des fleuves et hop dans le seul et l'unique océan du grand capitalisme (bon il n'y en a pas qu'un mais comparé aux ruisseaux).
@Jean-Claude Herrenschmidt : vous abordez une autre face du capitalisme qui est que le consommateur consomme sans se poser de questions, ce qui compte c'est son avidité !

chocard | 25 novembre 2014 à 10h48 Signaler un contenu inapproprié

Il ne faut pas prendre les consommateurs pour des imbéciles. Mais enfin, les écolos nous ont habitués à les voir mépriser leurs congénères, il n'y a qu'eux qui savent ce qui est bon pour les autres.

Laurent Berthod | 25 novembre 2014 à 11h33 Signaler un contenu inapproprié

OGM au plus grands bénéfice des agriculteurs. Les agriculteurs indiens cultivant du coton Bt ont vu diminuer considérablement le nombre de traitements insecticides à effectuer, leurs rendements améliorés et sécurisés et leur revenu s'accroître.

Bientôt au bénéfice des consommateurs : le riz doré permettra d'éradiquer l'avitaminose A dans des populations entières, dès que Greenpeace arrêtera ses manœuvres criminelles contre sa culture.

Les criminels contre l'humanité ne sont pas les climatosceptiques, mais les écolos qui ont réussi à faire interdire le DDT pendant des années dans la lutte contre le paludisme et font tout pour faire interdire la culture des OGM.

Laurent Berthod | 25 novembre 2014 à 11h53 Signaler un contenu inapproprié

@Laurent Berthod, cessez de travestir la réalité. De nombreux agriculteurs se trouvent ruinés après avoir cultivé des OGM. Aux Etats-Unis, ceux qui cultivent des OGM résistant au Round up se trouvent face à un nouveau problème : les mauvaises herbes résistantes au Round up...
Les anti OGM ne sont pas seulement les écolos : de nombreux agriculteurs s'y opposent car ils ne souhaitent pas devenir les sous fifres de multinationales. Monsanto et Cie ne défendent pas l'intérêt général et les bonnes œuvres mais leur intérêt particulier...

Juliette | 25 novembre 2014 à 12h16 Signaler un contenu inapproprié

Juliette, il faut vous informer sérieusement, pas lire les tracts-torchons des militants activistes. L'épidémie de suicides chez les cultivateurs indiens de coton GM est un mensonge pur et simple, comme en fabriquait La Pravda ou la Propagandastaffel.

Les résistances j'en ai parlé.

Laurent Berthod | 25 novembre 2014 à 12h38 Signaler un contenu inapproprié

quand permettra t on la culture des ogm en phase avec les citoyens ?
(Les faiseurs d ' apocalypse devraient revoir leurs discours .)

balxha | 25 novembre 2014 à 13h14 Signaler un contenu inapproprié

175 millions d’ha de PGM en 2013 (SAU en Europe 172 million d’ha)
Plus de 18 millions de producteur dans le monde de PGM.

Et il y a toujours des escrolos (croyant ou malveillant) pour essayer de nous faire croire que l’intérêt des PGM n’est que pour les firmes. Et on aurait donc 18 millions d’imbéciles qui cultiveraient et resemerai tous les ans maintenant seulement pour l’intérêt de ces méchantes firmes (qui gagne de l’argent en plus).

@ Juliette

Vous répéter bêtement les bêtises des escrolo pour qui la fin justifie les moyens.
Utiliser votre cerveau toutes seule ou laisser les sujets dont vous ne maîtrisé même pas les compétences de bases.
Si on a des plantes qui deviennent résistante au round up : eh bien alors ? Où est le Pb ?
On se retrouve a la case départ avant les PGM tolérant au round up. Ce qui veut dire que l’on peu toujours desherber avec les autres familles chimiques (comme en France).Ce qui est effectivement dommage car plus problématique pour les risque environnementale et pour les risques de santé humaine (exposition des applicateurs).

Comme il n'y avait pas de raison réelle d'interdire les PGM, il vont être content les anti!
Maintenant on pourra interdire sans raison valable et nos représentant politique (démago), n'auront plus besoin de se ridiculiser au niveau de l'Europe en mentant avec des arguments inventé de toutes pièces.

BRAVO ON AVANCE

yann | 25 novembre 2014 à 15h45 Signaler un contenu inapproprié

Laurent Berthod, Yann,
Vos réactions insultantes sont à la hauteur de la solidité de vos arguments, càd au ras des pâquerettes... Rien ne sert d'échanger avec vous, vous ne supportez aucun point de vue différent des vôtres. Messieurs, continuez à élever le débat...

Juliette | 25 novembre 2014 à 16h57 Signaler un contenu inapproprié

Excusez, mais qui se contente d'affirmations sans donner aucun argument pour les étayer ?

Ah, oui, je me rends compte que ce que j'ai dit de la résistance, c'est sur un autre fil que je l'ai fait. Je le rechercherai et je le mettrai sur celui-ci.

Laurent Berthod | 25 novembre 2014 à 17h45 Signaler un contenu inapproprié

Il n'y a qu'a changer le régime de responsabilité en cas de contamination, le producteur (monsanto par exemple), mais également l'exploitant, et le semencier, seraient tenu directement responsable des dommages, et des atteintes à la biodiversité occasionnés.
Le problème c'est que ça signerait l’arrêt de mort de ce type de culture

lio | 25 novembre 2014 à 17h47 Signaler un contenu inapproprié

Le propos de Juliette me pose question. De quoi parle-t-on lorsque l'on parle d'OGM ? De populations végétales cultivées résistant au glyphosate (Roundup) ? Ou plus généralement de plantes auxquelles la transgenèse a conféré certains caractères intéressant la santé animale et/ou humaine ? interessant la préservation de l'environnement, par exemple par le moindre recours ou l'absence de recours à des insecticides pour maintenir la qualité et le rendement de la culture ?

Selon que l'on série ainsi les possibilités de plantes OGM, on peut enfin répondre à une question essentielle : Tel OGM est-il utile à l'agriculture d'un pays ? apporte-t-il un plus dans la préservation de l'environnement ? règle-t-il une question de santé animale ? humaine ?

Ensuite viendront toutes les questions de risques de contaminations croisées, de surveillance et biovigilance, de conservation de la diversité variétale, etc... Et au bout du débat, en connaissance de cause, la demande (la décision avec ce projet de Directive) d'interdiction par un État sur tout ou partie de son territoire...

Lord Caquee | 26 novembre 2014 à 00h16 Signaler un contenu inapproprié

Les arguments que j'ai avancés à propos des OGM sur un autre fil d'Actu-environnement :

1° Très peu de scientifiques s'alarment des risques des cultures d'OGM

Il y en a un qui est un sinistre clown. Quand on a fait de la biologie et que l'on sait quelle souche de rat il a choisi pour ses essais on se rend immédiatement compte que c'est un charlatan. L’interprétation qu'il donne des résultats de son essai confirme son charlatanisme. Le fait d'avoir dans le passé tiré des conclusions sur la toxicité de certains produits à partir d'essais conduit sur des cultures cellulaires achèvent de le discréditer, sauf auprès de journalistes incultes qui en font une une à sensation.

2° Les pouvoirs publics des différents pays où les OGM sont cultivés ont mis en place des procédures d'autorisation pour leur mise en marché fondées sur des critères de sécurité très strictes. Cela fait maintenant une quinzaine d'années que des OGM sont cultivés de par le vaste monde sur des millions d'hectares et donnés comme aliments à des millions d'êtres humains et de têtes de bétail. Aucun problème d'ordre sanitaire n'a montré le moindre petit bout de son nez. Cela confirme que les procédures d'autorisation sont sûres. Et si vous voulez mon avis, la mise sur le marché de nouvelles variétés obtenues par des méthodes de sélection classiques est bien moins sécurisée (on a retiré des variété classiques trop allergéniques).

A suivre...

Laurent Berthod | 26 novembre 2014 à 00h38 Signaler un contenu inapproprié

...suite

3° Les seuls inconvénients rencontrés avec certains OGM sont l'apparition de résistance chez l'ennemi des cultures que le transgène cherche à combattre. Ces problèmes ne sont pas différents de ceux rencontrés avec d'autres moyens de lutte, phytosanitaires, biocontrôle, etc. et peuvent être réglés par la mise en oeuvre de stratégies de même nature.

Laurent Berthod | 26 novembre 2014 à 00h39 Signaler un contenu inapproprié

Pas moins de 77 études sur 5 continents démontrent la corrélation entre l'augmentation des surfaces cultivées de maïs et coton Bt et la résistance de plus en plus complexe et coûteuse à combattre des principales espèces d'insectes ravageurs concernées (Nature Biotechnology Research Review 10.06.13). Peut-on parler d'un bilan mondial favorable sur cet important paramètre ? Non. De nombreuses études dans le monde démontrent la tendance à l'augmentation des pesticides et herbicides sur la durée, le bilan mondial global commence à être inquiétant. De nombreuses études démontrent la diffusion incontrôlée des ogm, la résistance d'espèces végétales non désirées, l'apparition de cultures ogm inattendues, Monsanto faisant même des procès à des agriculteurs bio victimes de semences qu'il est incapable de contrôler ce qui est le monde à l'envers. Plusieurs études dans différents pays démontrent les impacts des ogm en alimentation animale sur des durées de plus de 3 ans et les pathologies induites, comme par ailleurs lors de l'utilisation de 3 ou plus aliments à base ogm. Pays par pays on pourrait également analyser le bilan du soja en Argentine, celui du coton en Inde etc. Chaque fois le bilan scientifique indépendant est au mieux mitigé, au pire défavorable et parfois catastrophique. Le président de Coca Cola signale que sa boisson est diffusée dans tous les pays du monde sauf 2. Est-ce un argument scientifique pour dire que le Coca Cola est la meilleure boisson du monde ? Non.

Bertrand Lethuo | 26 novembre 2014 à 06h44 Signaler un contenu inapproprié

Sur le site officiel du gouvernement du Québec on peut lire :

Les plantes GM ne sont pas nuisibles pour la santé humaine, ni pour l’environnement. C’est la conclusion du rapport final « Utilité et risques de la dissémination des plantes génétiquement modifiées » du Programme national de recherche PNR59, réalisé par le Fonds national suisse (FNS) et publié le 28 août 201212 13 14. Ce rapport met en lumière les résultats de 30 projets de recherches menés entre 2007 et 2011 et de l’analyse de milliers d’articles scientifiques internationaux. Les effets indésirables identifiés sur les sites où les OGM ont été cultivés sont issus de mauvaises pratiques agricoles plutôt qu’une conséquence du génie génétique. Les études démontrent que les scientifiques n’ont pas à évaluer le procédé d’obtention d’une nouvelle variété végétale, mais les nouvelles propriétés de cette variété. Les plantes GM doivent donc être comparées aux plantes conventionnelles en matière de répercussions écologiques, économiques et sociales.

A suivre...

Laurent Berthod | 26 novembre 2014 à 10h38 Signaler un contenu inapproprié

...suite

Une équipe de chercheurs italiens a publié en 2013 une analyse de 1783 études sur la sécurité des cultures GM. Parmi celles-ci, 847 concernaient l’interaction des cultures GM et l’environnement. Les documents répertoriés ont permis aux chercheurs d’établir que la recherche scientifique menée jusqu’ici n’a détecté aucun risque important lié à l’utilisation des cultures GM18.

Laurent Berthod | 26 novembre 2014 à 10h39 Signaler un contenu inapproprié

...suite

NB : 13 14 et 18 sont des numéros renvoyant à des notes en bas de pages qui, dans le texte original, donnent la référence. Avec mes excuses pour ne pas les avoir effacés et rendre ainsi un peu plus difficile la lecture des extraits cités.

Laurent Berthod | 26 novembre 2014 à 10h48 Signaler un contenu inapproprié

C'est surtout la seule solution qu'on ai trouvé pour essayer de sauver une agriculture industrielle condamnée à moyen terme, et une énorme machine à fric qui ne profite qu'a une minorité.
Pourquoi la responsabilité de Monsanto n'est elle pas engagée en cas de contamination!

lio | 26 novembre 2014 à 10h49 Signaler un contenu inapproprié

Parce que ce n'est pas une contamination. Cette accusation est une invention purement rhétorique des escrolos.

Laurent Berthod | 26 novembre 2014 à 10h54 Signaler un contenu inapproprié

@Laurent Berthod.
Vos convictions pas plus que votre bonne foi ne sont en cause.

Mais vos arguments d'autorité ne convainquent que ceux qui acceptent de s'y soumettre.

Pour ma part, dès que quelqu'un pense comme moi, je commence à me méfier de mes idées. Ce qu'on appelle aussi le doute.

Jean-Claude Herrenschmidt | 26 novembre 2014 à 10h56 Signaler un contenu inapproprié

"Le président de Coca Cola signale que sa boisson est diffusée dans tous les pays du monde sauf 2. Est-ce un argument scientifique pour dire que le Coca Cola est la meilleure boisson du monde ? Non."

Certes, mais cela renforce l'idée que le Coca-cola n'est pas toxique.

Laurent Berthod | 26 novembre 2014 à 11h09 Signaler un contenu inapproprié

A lire point de vue de scientifiques sur les OGM : http://www.academie-agriculture.fr/groupes-de-reflexion/plantes-genetiquement-modifiees
a voir aussi : http://www.pseudo-sciences.org/recherche.html?recherche=ogm
Bonne lecture et un peu de réflexion .

balxha | 26 novembre 2014 à 13h29 Signaler un contenu inapproprié

Il eût été utile de produire un billet sur ce que la Commission ENVI a réellement adopté – ou de le faire dire à cet honorable attaché parlementaire particulièrement verbeux et confus.

Wackes Seppi | 26 novembre 2014 à 19h24 Signaler un contenu inapproprié

Toutes lectures faites, je me demande s'il pourrait devenir normal d'accepter l'extension de la notion d'Organisme Génétiquement Modifiable à toutes les espèces vivantes, l'espèce humaine incluse.

Laurent Berthod, une idée ?

Jean-Claude Herrenschmidt | 27 novembre 2014 à 09h37 Signaler un contenu inapproprié

Le postmodernisme a fait du principe de précaution son idole, applicable à tout, sauf à ce qui relève de la nature humaine, maltraitable à qui mieux-mieux. Nietzsche a gagné, le postmodernisme a renversé la table des valeurs.

Je sais, je suis un affreux réactionnaire !

Laurent Berthod | 27 novembre 2014 à 10h03 Signaler un contenu inapproprié

@Laurent Berthod
La nature humaine serait donc maltraitable… avec des OGM ?
Et vous seriez-alors défenseur du principe de précaution ?

Enfin, un éclair de lucidité. Involontaire ?

Jean-Claude Herrenschmidt | 27 novembre 2014 à 11h13 Signaler un contenu inapproprié

L'acronyme OGM prête à interprétations sémantiques. De OG manipulés (N. Mamère) à OG modifiables(ci-dessus).

En agriculture, du moins en productions végétales, il s'agit de PGM. Mais, de toute façon l'expression "génétiquement modifié(e)" ne traduit pas exactement ce dont il s'agit. Car tout organisme vivant, et ce peut être rapide pour les végétaux, subit naturellement des évolutions liées à des flux de gènes échangeables. Les butineurs, l'abeille mellifère notamment, sont de remarquables agents des biotechnologies. Dans nos forêts le chêne "tauzin" et le chêne pédonculé ne cessent de se croiser... L'homme, le cultivateur, dès lors qu'il a sélectionné des graines dans une population et fait de la "sélection massale"... a été conduit à reproduire des lignées et, sans le savoir, a fait de la "sélection généalogique" : il a été bien avant les laboratoires des "semenciers" un formidable agent des biotechnologies... cela pour lutter contre les famines... Le blé panifiable de l'antiquité est né du croisement de deux graminées céréalières (on dit aujourd'hui poacées et non plus graminées) : l'une avec de gros grains (Ægylops ventricosa) mais en petit nombre sur l'épi, l'autre avec deux rangées d'épillets à au moins deux grains fertiles chacun, ancêtre de l'épeautre (Triticum æstivum spp spelta)...

Lord Caquee | 27 novembre 2014 à 11h24 Signaler un contenu inapproprié

Il fait peur cet attaché parlementaire quand on voit que la plupart de cette population tente (et réussit) des carrières de professionnels de la politique...
Ainsi après les notaires (la droite), puis les instits barbus (la gauche), puis les avocats et médecins (re la droite), puis les fonctionnaires (re-la gauche), nous aurons comme élus ce type de technocrates verbeux formaté sciences-po...

Albatros | 27 novembre 2014 à 11h31 Signaler un contenu inapproprié

Pour terminer :

On devrait plutôt parler d'organismes transgénétiques... mais cela donnerait une connotation "dr Folamour" et rappelerait qu'éventuellement on peut franchir la barrière des espèces par la transgenèse.
Laquelle peut être une manipulation de laboratoire "imitant" ce que la nature peut faire. Par exemple trouver dans un cultivar (variété) soit sauvage, soit cultivée, d'une espèce végétale précise, par exemple du maïs, un gène codant une propriété précise, par exemple moindre exigence en eau par résistance au stress hydrique, et l'introduire dans une variété déjà connue et sélectionnée car "productive" (en termes "d'alimentation" animale et/ou humaine) de façon à produire en pays "sec" ou avec moins de consommation d'eau là où on irrigue...

Refuser l'OGM dans ce cas conduit les semenciers à sélectionner et rétrocroiser ces cultivars, puis mettre en culture et sélectionner de nouveau jusqu'à stabiliser une nouvelle variété : ça prend 7, 8...10 ans et ça coûte très cher. Cher à l'agriculture, cher à l'humanité. Mais... ce n'est plus "OGM" et on ne s'y oppose plus.

Lord Caquee | 27 novembre 2014 à 11h34 Signaler un contenu inapproprié

Monsieur Berthod, permettez-moi de répondre à quelques-uns de vos commentaires:
La vague de suicides des fermiers indiens est une réalité confirmé par de nombreux rapports dont celui du centre des droits de l'homme de New-york http://www.chrgj.org/press/docs/110511every30minpress.pdf
Ces suicides ne peuvent être imputés qu'au coton GM mais des études montrent que celui-ci n'a pas été bénéfiques pour les agriculteurs: "Les coûts de production du coton Bt ont été en moyenne plus élevés de 1 092 roupies (par acre) que pour le coton non Bt, parce que la réduction de la consommation de pesticides a été très limitée, écrivent les deux agronomes. De plus, la baisse de rendement a été significative (35 %) pour le coton Bt, ce qui a entraîné une perte nette de 1 295 roupies en comparaison avec le coton non transgénique, lequel a enregistré un profit net de 5 368 roupies." Une grande majorité ne referaient pas ce choix... (Abdul Qayum et Kiran Sakkhari, « Did Bt Cotton Save Farmers in Warangal ? A season long impact study of Bt Cotton — Kharif 2002 in Warangal District of Andhra Pradesh », AP Coalition in Defence of Diversity and Deccan Development Society, Hederabad, juin 2003).

Cédric | 27 novembre 2014 à 14h27 Signaler un contenu inapproprié

suite (pour Lord Caquee)

Résultat probable de votre intervention pourtant pleine de bon sens et vérité : Certain vont se renforcer dans leur crainte de ses nouvelles technologies en ayant normalement pas compris le dixième de vos explications.
Les sciences ne sont pas intuitives.
Rajouté a cela la désinformation volontaire des escrologistes comme séralini ou autre intégriste environnementeurs comme le criigen soutenu par les medias toujours a la recherche de buzz anxiogène mais vendeur et on arrive avec une population française avec des certitudes complètement a l’envers des vérités réelles. (J’oubliais nos politiques qui préfèrent avoir pour leur électeur un discours démago plutôt qu’objectif)

yann | 27 novembre 2014 à 14h49 Signaler un contenu inapproprié

Pour ce qui est du paludisme, on ne peut nier l'utilité du DDT mais ce n'est un remède unique. La recrudescence de la maladie est principalement due à l'arrêt des programme d'éradication en raison de problèmes de financement. Ce genre d'épidémie touche rarement les pays riches...
Les produits en vente comme le coca sont-ils tous sans danger? que pensez-vous du tabac par exemple? Quoi qu'il en soit, je vous invite à faire une analyse complète de votre sang (ou mieux de celui de vos enfants si vous en avez) comme dans le documentaire Homo toxicus et à nous faire part de vos impressions face aux résultats...

Cédric | 27 novembre 2014 à 14h53 Signaler un contenu inapproprié

Yann : votre réaction consécutive à mes commentaires me surprend. C'est parce qu'on n'a pas "démystifié" d'entrée de jeu, et en vue d'un débat public sain, qu'on en est à des blocages de principe, de préjugé(s), voire d'déologie mal comprise.

Revenez à ma première intervention, celle qui pose la question de l'intérêt de tel ou tel OGM, préalable à l'établissement d'un bilan "bénéfices/risques".

L'histoire de l'expérimentation visant le Court-Noué de la vigne (équipe Walter, INRA de Colmar), au bénéfice non seulement de la France (filière bois et plants de vigne) mais du vignoble mondial face à cette virose à nématodes, est emblématique de nos blocages.

Lord Caquee | 27 novembre 2014 à 15h11 Signaler un contenu inapproprié

@Lord Caquee
Vos développements, très techniques, ne font que confirmer une réalité moderne : le rôle joué par l'humanité dans l'apparition de nouvelles contraintes évolutives de la biosphère.
Pendant environ 3,5 milliards d'années, la Vie s'est développée avec succès car de multiples équilibres se sont mis en place chacun à leur rythme. Même de grandes catastrophes accompagnées d'un "remodelage" profond du vivant ne sont pas venues à bout de ce développement irrésistible. A chaque fois de nouveaux équilibres se sont mis en place.
Avec l'arrivée de l'espèce humaine on assiste à une rupture qui me semble d'un autre ordre ; par sa vitesse, par son ampleur et par sa nature "artificielle", si je puis dire.
Cela pourrait poser problème.
Une question, pour prolonger celle posée à Laurent Berthod : pensez-vous que les capacités développées par la science (comme vous l'expliquez fort bien), pour faire évoluer le monde végétal… et animal, pourraient également s'appliquer à l'espèce humaine, au moins pour sa partie animale.
Si non, pourquoi et comment établissez-vous les limites ?

Jean-Claude Herrenschmidt | 27 novembre 2014 à 16h13 Signaler un contenu inapproprié

Lord Caquee

Je suis à 100% d'accord avec votre analyse.
Mon commentaire faisait preuve en fait de pessimisme.
On constate facilement aujourd'hui que se ne sont pas les vérités qui comptes mais la communication la plus forte et la plus à « la mode ».
Sur des sujets techniques pointus comme le productions agricoles(encore plus sur les biotech.) on voit je ne sais combien de personnes qui parce qu'ils ont Internet ont tous compris et qui se permettent d’expliquer au monde agricole les bases de leurs métiers (sous entendu : les agri qui ne l'on pas compris tout seul sont des idiots ou au minimum asservis par les méchantes firmes qui elles travaillent pour gagner de l'argent en plus!!)
Combien de personne nous ressorte les sornettes d'un bourguignon. par exemple:"l'ensemble du territoire français à perdu 95%de sa fertilité ! »
Pourtant quand on connaît le sens réel du mot simple « fertilité », il est évident que cette phrase dite par un agronome est une escroquerie intellectuelle (pour être poli).
Si je signal que cette phrase est tout bonnement débile (terme approprié) je me fais insulté alors que bourguignon passe pour un sauveur de la planète lanceur d’alerte et moi pour un empoisonneur qui veut même tuer nos enfant demain en leurs laissant un environnement invivable ! (Et bourguignon arrive a ses fin en vendant ses stages à 800€ la journée ou 3000€ la semaine…)
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yann | 27 novembre 2014 à 16h33 Signaler un contenu inapproprié

suite (pour Lord Caquee)

Les croyants bobo veulent même nous refaire le vocabulaire. En bio il ne faut pas dire qu’ils utilisent des pesticides ! Et encore moins qu’ils utilisent des produits quelque fois plus à risques que les conventionnel (meme si en moyenne ils sont en risques effectivement en dessous des produits conventionnels)

Je fini par pensée qu’il n’est pas souhaitable d’expliquer toujours certaine chose aux personnes qui n’ont logiquement pas les connaissances pour les comprendre (ce qui est normal : chacun ses domaines de compétences). Le résultat mainte fois constaté est qu’il détourne/mélange les vérité qu’on leur donne pour les refaire collé a leurs croyances irrationnel profondes.
Vos explications qui ne peuvent pas être compris partout les bobo/ bloquer/croyant vont être détourner ou au minimum mal interpréter.
Certain sont même déjà sure que vous etes payé par monsanto !!(Et l’intervenant avec pseudo « eau pure » va tout faire pour éplucher votre CV pour nous démontrer vos conflits d’intérêt LOL).

A la relecture de mon poste j'espère que vous avez raison (optimiste qui veut expliquer...)) et que moi je suis fatigué aujourd'hui pour expliquer mon pesimisme sur un retoure "du bon sens populaire"

yann | 27 novembre 2014 à 16h37 Signaler un contenu inapproprié

Laurent Berthod a dit :

"Le postmodernisme a fait du principe de précaution son idole [...]
Je sais, je suis un affreux réactionnaire !"

Je pense que le coût de l’inaction est bien plus vaste que les coûts des fausses alertes (principe de précaution) qui sont essentiellement économiques, alors que l’inaction provoque des impacts irréparables sur les écosystèmes, des impacts sanitaires, des décès… Je dirais que le principe de précaution n’étouffe pas l’innovation mais la stimule. Il n’a rien à voir avec l’inaction et rien non plus avec la prudence ou l’action précautionneuse mais est dirigé par une nouvelle urgence de la décision.
Je sais, je suis un affreux progressiste !

Manu | 27 novembre 2014 à 16h59 Signaler un contenu inapproprié

@Yann

Je ne pense pas avoir poussé scientifiquement, du moins en termes très scientifiques, le raisonnement tenu ci-dessus. Un minimum de langage "vérité" ne fait pas de mal.

Cela dit, je ne me suis pas prononcé "pour" ou "contre" les OGM mais seulement "contre les préjugés", "contre la désinformation".

Je ne suis pas partuculièrement "pro-OGM", et suis même hostile aux PGM tolérantes ou résistantes à un ou des herbicides, et notamment... au glyphosate (ce serait un comble que Monsanto aille me rétribuer pour écrire un truc pareil, non ?). Car la résolution à court terme et à courte vue d'un problème dit "agronomique" réserve à plus long terme de très mauvaises surprises... en termes de santé animale et/ou végétale ainsi que d'environnement : résidus de la molécule ou de ses métabolites dans les plantes et ce qui se mangera, charge des sols et de l'eau en métabolites à éliminer, du fait d'une montée de pression de sélection d'adventices tolérantes ou résistantes et, corollaiere, de l'accroissement des doses herbicides appliquées...

Sans parler des risques de fécondation croisée comme chez les crucifères...

Lord Caquee | 27 novembre 2014 à 17h27 Signaler un contenu inapproprié

@J-Cl. H.

Je vous dois une réponse...

Je ne suis pas généticien. Je suis incompétent en matière humaine... Sauf que nous savons tous, au moins une fois par an avec le Téléthon, qu'à partir du Généthon d'Evry et des travaux de l'INSERM on répare des gènes, on bouge des gènes... pour vaincre des anomalies, des "maladies" d'origine génétique, généralement létales.

Lord Caquee | 28 novembre 2014 à 00h15 Signaler un contenu inapproprié

@Lord Caquee;Je vous avais bien compris.

La question des limites reste toutefois posée. A tous.
Qui définit ce qu'est une anomalie ? Une maladie ? Et la létalité, à court, moyen ou long terme ?

Comment collectivement établit-on les limites ? Sur quelles valeurs ? Selon quelles procédures ?

Toutes ces questions ne sont pas innocentes, vous l'avez bien compris. Je veux seulement soulever la problématique de la difficulté qui résulte de ces possibilités offertes à l'homme, par l'homme, d'agir directement sur son avenir et sur celui de la planète qui le fait vivre et qu'il fait vivre.

En même temps, je voulais attirer l'attention de nos commentateurs-contradicteurs sur le danger des solutions du type "Y-a-qu'à".

Jean-Claude Herrenschmidt | 28 novembre 2014 à 09h41 Signaler un contenu inapproprié

@ Manu.

Vous avez le droit d'être pour le principe Shadok :

"Il vaut mieux pomper même s’il ne se passe rien que risquer qu’il se passe quelque chose de pire en ne pompant pas."

Moi je n'en suis pas. Je suis un horrible réactionnaire : je suis pour le progrès. S'il n'en reste qu'un je serai celui-là.

Laurent Berthod | 28 novembre 2014 à 17h43 Signaler un contenu inapproprié

Cédric,

Vous tapez "Chronique des boniments anti-OGM – Les prétendus suicides des paysans indiens cultivant du coton OGM" sur votre moteur de recherche. C'est un article de mon blog. Vous y trouverez les adresses d'articles extrêmement sérieux et dune étude approfondie conduite par des sociologues indiens, qui montrent que si vague de suicide il y a eu, elle n'a rien à voir avec les OGM.

Bien entendu, cette étude n'a jamais été mise en avant par les médias à la recherches de sources d'inquiétude, jamais de ce qui rassurerait.

Bien à vous.

Laurent Berthod | 28 novembre 2014 à 17h58 Signaler un contenu inapproprié

@ Lord Caquee

« Je ne suis pas particulièrement "pro-OGM", et suis même hostile aux PGM tolérantes ou résistantes à un ou des herbicides, et notamment... au glyphosate (ce serait un comble que Monsanto aille me rétribuer pour écrire un truc pareil, non ? »

Effectivement ! Néanmoins vos propos précédent ne permettaient pas de deviner votre position exacte. Même moins fatigué et pessimiste ce matin, je reste persuadé qu’avant votre « éclaircissement » de position vis-à-vis des PGM, certain intervenant habituel vous avaient refait votre CV.

Bizarrement en vous relisant j’éprouve un certain plaisir a lire des commentaires d’un « pas pour tous les PGM » emprunt enfin de bon sens et surtout de certaines analyses basées sur des connaissances réelles. Cela change des anti « je ne sais plus quoi » qui racontent n’importe quoi et pour lesquelles on a l’impression que plus c’est « énorme » voir « débile » plus cela marche et leurs sert a imposé de fausse vérités.
Je comprend d’autant plus vos arguments « contre » certain PGM que j’avais les mêmes que vous (et apparemment pour les mêmes raison). Jupé en 98 m’avait profondément agacé en interdisant la culture et en les laissant envahir notre alimentation et celle de nos ruminants.
L’annonce du colza PGM à l’époque (crucifier) était aussi un sujet d’inquiétude.

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yann | 01 décembre 2014 à 11h42 Signaler un contenu inapproprié

suite (pour Lord Caquee)

Depuis, mon expérience professionnel qui ma même amené a discuté avec des « pontes » des biotech comme dans le centre de recherche de Stein en Suisse, additionné de mes 15 ans de terrain comme technicien grande culture plus le temps passé comme responsable en expérimentation végétale grande culture mon permis de mieux apprécié cette fameuse balance bénéfice/risque tellement inaccessible pour certain alors que fondamentale dans la vie de tous les jours pour toutes innovations.
Même pour les PGM tolérant aux Rundup ont a plus de bénéfices que de risques (et les risques en question sont minimes et parfaitement maîtrisable facilement)
Sans le temps et la possibilité (site sans lien) de le faire moi-même, vous trouverez de quoi alimenté votre réflexion sur le site Imposteur.org par exemple.
Au plaisir de vous relire.

yann | 01 décembre 2014 à 11h44 Signaler un contenu inapproprié

@Yann
Merci de vos précisions.

Lord Caquee | 01 décembre 2014 à 12h01 Signaler un contenu inapproprié

Juste une précision : le brevet de Monsanto sur le glyphosate a expiré en 2000. N'importe qui – disposant des autorisations administratives nécessaires – peut produire un herbicide à base de glyphosate et le mettre sur le marché. Allez dans une jardinerie ou un supermarché (ce n'est pas la saison maintenant) et voyez par vous-même.

Les premiers brevets sur des inventions se trouvant dans des plantes transgéniques sont aussi tombés ou le seront prochainement.

Mais les équations « Roundup (marque employée dans ce cas abusivement pour désigner les herbicides à base de glyphosate) = Monsanto » et « OGM = Monsanto » ont la vie dure.

M./Mme Yann a écrit :

« Même pour les PGM tolérant aux Rundup ont a plus de bénéfices que de risques... »

C'est parfaitement exact. C'est du reste une des raisons pour lesquelles elles sont largement utilisées dans les pays qui sont ouverts aux PGM.

Wackes Seppi | 01 décembre 2014 à 12h33 Signaler un contenu inapproprié

Ce qui fait que "l'équation Roundup + OGM = Monsanto" a la vie dure, au-delà de certaines campagnes médiatiques (genre "Le monde selon...") provient du fait que ce qui est connu du grand public est lié à Monsanto : le maïs Bt qui a été cultivé en France, le MON 810, a été obtenu par Monsanto ; les analyses de GE Séralini sur un maïs NK rappellent une résistance au glyphosate qui, même tombé dans le domaine public, porte le sceau créateur indélébile Monsanto...

Lord Caquee | 01 décembre 2014 à 15h34 Signaler un contenu inapproprié

Quand même. Il ne fait pas bon être une "mauvaise herbe" quand un homme, même bien intentionné, vous colle du glyphophate sur les feuilles !

Jean-Claude Herrenschmidt | 01 décembre 2014 à 16h01 Signaler un contenu inapproprié

Merci pour le complément.

Mais je vais encore préciser. Oh, pas pour vous, Mylord :

MON 810 est ce qu'on appelle un « événement », en bref, un transgène qui confère à la plante la capacité de produire une protéine Cry, analogue à celle de Bacillus thuringiensis, qui agit comme un insecticide agissant notamment sur la pyrale.

Ce transgène est inséré dans des variétés (hybrides dans le cas du maïs). Le « maïs MON 810 » est donc une collection de variétés, et non un seul (de Monsanto...) comme beaucoup de désinformateurs le laissent entendre.

Le 20 juillet 2010, M. Bruno Le Maire a signé un arrêté qui a eu pour effet l'inscription de 38 variétés de maïs GM, dont 36 MON 810. Sur ces 36, une est de KWS (obtenteur allemand), deux sont de Limagrain (coopérative française), deux sont de Maïsadour (coopérative française), 13 de Monsanto/Asgrow/Dekalb, huit de Pioneer, et 10 de R2n (RAGT, française, anciennement coopérative).

Ces variétés ne sont pas inscrites, mais ne peuvent pas être cultivées en France.

Wackes Seppi | 01 décembre 2014 à 16h51 Signaler un contenu inapproprié

Vous avez raison, M. Herrenschmidt.

Mais il ne fait pas bon non plus être une mauvaise herbe – allons, le terme n'a rien de péjoratif, sauf chez le sénateur Joël Labbé et Cie – quand un homme bien intentionné vous colle un autre herbicide, auquel vous êtes sensible, sur les feuilles.

Ou quand un homme – le plus souvent une femme, voire un enfant dans certains pays – le dos courbé, vous colle un coup de binette.

Ou encore quand un employé municipal d'une commune acquise aux thèses « écologistes » (de n'importe quelle commune dans quelque temps) vous colle un coup de brûleur à gaz sur les feuilles.

Wackes Seppi | 01 décembre 2014 à 17h02 Signaler un contenu inapproprié

@Wackes Seppi
Il ne fait pas bon être une pyrale, non plus !

Où sont les limites, et qui en décide pour qui ?

Jean-Claude Herrenschmidt | 01 décembre 2014 à 17h07 Signaler un contenu inapproprié

@J-Cl. H.
Je me permets de rebondir sur votre remarque pour expliquer quelque chose...
En effet, un autre lépidoptère que la pyrale s'attaque au maïs en régions "chaudes" du sud est, du sud-ouest et même des Charentes. Moins régulièrement que la pyrale, il est vrai. C'est la sésamie.
Il se trouve que les perforations des chenilles de ces deux papillons, au-delà de l'attaque des épis, fragilisent les tiges (les "cannes") et peuvent provoquer de la verse dans le champ. Elles sont facilement suivies de l'implantation de "moisissures", de champignon du genre fusarium, émetteurs de toxines (des mycotoxines) redoutables, dont certaines sont cancérogènes. Il y a bien atteintes : au rendement et à la qualité, pire : il y a danger sanitaire.

L'idée des chercheurs qui, il y a une vingtaine d'années, ont pensé à la transgénèse comme parade à ce parasitisme, était d'introduire dans le matériel génétique de telle ou telle variété de maïs grain un gène codant une action "insecticide". Je vous évite les détails scientifiques et résume ainsi : la bactérie du sol et des surfaces végétales Bacillus thuringiensis "Bt" (je passe sur la précision "spécifique" car il y a une douzaine de Bt) émet une protéine sous forme de cristaux toxiques pour l'appareil digestif des chenilles, des "larves de lépidoptères", qui viennent à dévorer des tissus végétaux "imbibés" de cette toxine. Le Bt est connu comme insecticide naturel (donc autorisé en "bio") depuis plus de cinquante ans. À suivre...

Lord Caquee | 01 décembre 2014 à 17h31 Signaler un contenu inapproprié

Suite...
Un tel maïs secrète alors lui-même la protéine toxique, spécifique (en l'occurrence) des chenilles de lépidoptères. En théorie, et grand espoir pour l'environnement : plus besoin de pulvériser des insecticides contre le pyrale et contre la sésamie sur du maïs en végétation.

Mais un "anti-OGM", par exemple "faucheur volontaire", vous dira "oui mais on peut lâcher des trichogrammes : c'est bio, ce n'est pas chimique, et on ne joue pas avec la génétique. C'est vrai !

Vrai contre la pyrale (à condition de s'y prendre vraiment au bon moment par rapport aux pontes des pyrales). Mais... la sésamie, elle, pond à l'aisselle des feuilles et non sous les feuilles. Et le trichogramme (un microhyménoptère) ne peut parasiter une ponte ainsi dissimulée, protégée... Voilà pourquoi dans le sud-ouest les maïsiculteurs ont été favorables au Mon 810... d'autant qu'il s'agit de région chaude, à cultures irriguées : chaleur + humidité = développement des moisissures à mycotoxines.

Problèmes : quid du pollen qui se ballade (ce que d'aucuns appellent "contaminations" !!!) ? quid des apiculteurs qui aimeraient garantir un miel provenant de zones indemnes d'OGM ? quid d'éventuelles apparitions de tolérance ou résistance chez les insectes ?
Du coup, principe de précaution, politiques de droite comme de gauche opposés à cette technique car le grand public l'associe au "productivisme"... moratoire, interdiction. Paradoxe : on peut importer du maïs "alimentaire" qui est OGM.

Lord Caquee | 01 décembre 2014 à 17h48 Signaler un contenu inapproprié

@Lord Caquee
Merci pour cette explication technique que j'arrive à suivre.
Ceci étant, et si je vous comprends bien, c'est vous, je veux dire bien sûr l'espèce humaine, qui décide des limites pour elle et seulement pour elle.

Jean-Claude Herrenschmidt | 01 décembre 2014 à 18h05 Signaler un contenu inapproprié

Dans le débat sur l’innocuité, ce qui compte c’est la question de la charge de la preuve. Un constat n’est pas une preuve. Les Etats-uniens mangent des PGM depuis 15 ans... Cette phrase est le début d’un argument qui tente de démontrer que « les PGM ne posent pas de problèmes de santé publique, autrement, ça se verrait ». Mais que peut-on voir de cette « expérience » en temps réel, qui ne correspond en rien à une étude précise, avec échantillons, groupe contrôle et analyses statistiques... ? De cela, on ne peut rien conclure si ce n’est que les OGM ne tuent pas, de façon brutale et rapide. Pour pouvoir déterminer plus précisément les conséquences sanitaires d’une telle nourriture, il faudrait mener une réelle étude épidémiologique, c’est-à-dire un suivi méthodique de la population, et ne pas se contenter d’une observation vague. Il serait donc aussi absurde de dire que l’état de santé dégradé des Etats-uniens est lié à la consommation de PGM que d’affirmer que les PGM sont sains car les américains en mangent depuis plus de dix ans. En outre, il faut rappeler que les dangers des PGM ne se résument pas à des risques de santé et souligner les enjeux environnementaux, politiques, économiques, philosophiques, juridiques, etc.

Manu | 02 décembre 2014 à 09h49 Signaler un contenu inapproprié

Je sais bien que comparaison n'est pas raison.

Mais prenez le cas du Distilbène, puisqu'on en parle en ce moment.

Combien de temps, de générations, de tragédies humaines et d'affrontements puissants, organisés à grands renforts d'experts tous convaincus de leur bonne foi, a-t-il fallu pour prouver ses effets… toxiques ?

Jean-Claude Herrenschmidt | 02 décembre 2014 à 10h14 Signaler un contenu inapproprié

« ...oui mais on peut lâcher des trichogrammes... »

Oui mais... le taux de parasitage est de l'ordre de 70 %. Un oeuf sur quatre donne une larve...

Oui mais... il faut poser les supports à trichogrammes au bon moment, donc les commander aussi au bon moment...

Oui mais... il faut le faire à la main. Cela prend du temps : au minimum une dizaine de minutes par hectare pour lutter contre un vol, mais jusqu'à une demi-heure par hectare en cas d’infestations massives, de températures élevées et de plantes très hautes. Et il peut y avoir deux voire trois vols...

Il faut donc de la main d'oeuvre, au bon moment. Une main d'oeuvre qui n'est pas accro aux 35 heures et aux RTT. Et s'il y a des « faucheurs volontaires », il n'y a pas de poseurs volontaires... La solution « bio » ou « écolo », c'est seulement bon quand c'est l'agriculteur qui trime.

On peut consulter « Lutte non chimique contre la pyrale du maïs utilisant des Trichogrammes ou du maïs Bt » sur le site Endure.

« ...développement des moisissures à mycotoxines » ? Cancérigènes, tératogènes, reprotoxiques, etc.

« Du coup, principe de précaution... » ? Un principe de précaution électoraliste et politicien qui consiste à privilégier les intérêts électoraux (ne pas se mettre à dos une opinion publique largement désinformées) plutôt que la santé publique et environnementale.

Wackes Seppi | 02 décembre 2014 à 10h51 Signaler un contenu inapproprié

« Les Etats-uniens mangent des PGM depuis 15 ans... » ?

On voit ça de temps en temps. Mais c'est très largement faux ! Et cet « argument » m'horripile, moi qui ne suis pas anti, mais pro quand la PGM apporte des solutions techniques et des améliorations sur la plan sanitaire et environnemental.

Les PGM actuelles sont essentiellement le colza, le cotonnier, le maïs et le soja. Une plante textile (qui produit aussi de l'huile) et trois plantes dont nous consommons de l'huile ou des dérivés (par ex. La lécithine de soja) qui ne présentent plus le caractère GM. Idem pour la betterave à sucre aux USA, maintenant GM à 95 % : le sucre... c'est du sucre. Comme la viande issue d'animaux nourris avec des OGM est indistincte de la viande issue d'animaux nourris sans OGM.

En revanche, les animaux d'élevage – y compris les animaux de laboratoire particulièrement surveillés – consomment des produits GM depuis un bon bout de temps sans que l'on ait constaté de problèmes.

On trouvera certes des « études » et des déclarations de Séralini et autres Judy Carman ou Don Huber, et d'autres militants anti-OGM, anti-pesticides et anticapitalistes notoires, mais tout cela s'effondre lamentablement presque au premier coup d'oeil.

[À suivre]

Wackes Seppi | 02 décembre 2014 à 11h28 Signaler un contenu inapproprié

Avez-vous remarqué que le gouvernement français et les autorités européennes – qui pourtant baissent leur pantalon au moindre soupçon de problème et au moindre sursaut de l'opinion publique – n'ont pas réagi à l'hystérie médiatique que Séralini et Cie avaient organisée avec la complicité du Nouvel Obs (« Exclusif : Oui, les OGM sont des poisons », 20 septembre 2012) ?

« Dans le débat sur l’innocuité... » ?

L'innocuité ne peut pas être démontrée, tout comme l'inexistence des anges et des démons. La galaxie « anti » en profite (pas seulement sur les OGM) : il lui suffit de lancer une rumeur et de trouver le bon relai médiatique et politique.

« ...la charge de la preuve... » ? Oui, c'est une partie du problème. L'honnêteté intellectuelle, voire l'honnêteté tout court me semble bien plus importante. Quand on voit un professeur bien connu affirmer péremptoirement que son « étude » a été financée par une fondation... qu'il a lui-même mise en place pour cacher ses sources de financement... Ce n'est qu'un exemple.

Wackes Seppi | 02 décembre 2014 à 11h31 Signaler un contenu inapproprié

@ Wackes Seppi
"« Les Etats-uniens mangent des PGM depuis 15 ans... » ?

On voit ça de temps en temps. Mais c'est très largement faux ! Et cet « argument » m'horripile"

Et bien dites-le à votre ami Laurent Berthod, il le ressert à chaque fois qu'il est à court d'argument, c'est-à-dire souvent !

Vous y croyez sincèrement à l'honnêteté quand des marchés à dizaines de millions d'euros sont en jeu ? Cela me paraît au mieux naïf, au pire de la (justement) malhonnêteté intellectuelle.

Manu | 02 décembre 2014 à 11h51 Signaler un contenu inapproprié

@Manu (suite)
Cela dit, en termes de banalisation du risque, il est vrai que non seulement la consommation massive issue d'OGM n'a pour le moment rien entraîné qui ait pu être relevé et corrélé en 15-20 ans, et que nous avalons des lécithines de soja (peu de non trangénique...) et de colza un peu partout, notamment dans les coformulants de gélules médicamenteuses. Je ne pense pas que M. L. Berthod soit nécessairement intellectuellement malhonnête lorsqu'il le mentionne.

Je suis probablement plus méfiant (et même sur la défensive) en matière de corps gras hydrogénés, de sel et sucre incorporés pour la sapidité, de colorants, etc, dans les produits de l'industrie agro-alimentaire. Itou vis à vis de viandes élaborées à l'aide d'antibiotiques. Itou vis-à-vis des "alicaments"... et des compléments alimentaires (qui plus est... en gélules à lécithines de soja !...)

N'étant pas particulièrement pro-OGM en matière de production en tout venant, je reformule la question que j'ai posée en tout début de débat "posons-nous la question de l'intérêt réel pour l'agriculture, pour notre société, pour la qualité alimentaire et pour la santé publique, pour l'environnement... de tel ou tel OGM ? Puis établissons la balance bénéfices/risques.

Et laissons la recherche publique utiliser la transgénèse pour avancer dans ses travaux (ne serait-ce que pour simplement identifier la fonction exacte de tel gène ou tel groupe de gènes dans des mécanismes de résistance des plantes aux bioagresseurs...

Lord Caquee | 02 décembre 2014 à 12h17 Signaler un contenu inapproprié

Je ne suis pas d'accord avec Wakes seppy.

Le 14 septembre 2002, le président zambien, Monsieur Levy Mwanawasa, a appelé les pays donateurs à ne pas envoyer à son pays d'aide alimentaire comprenant des organismes génétiquement modifiés, « car son gouvernement n'a pas l'intention de sacrifier les vies de citoyens zambiens en acceptant des OGM ». En raison des informations internationales souvent contradictoires concernant leurs effets sur l'homme et du fait de sa faible capacité scientifique et technologique, la Zambie n'est pas en mesure d'évaluer le risque présenté par les OGM. Washington a protesté contre le refus de cette aide, soulignant que ces produits, pour l'essentiel du maïs, étaient consommés chaque jour sans problème par des millions d'Américains. Pour sa part la FAO a estimé que cette aide alimentaire ne présentait aucun risque pour la santé humaine. La Zambie, où deux millions de personnes sont menacées, est le seul pays de la région à refuser cette aide à partir d'OGM.

Le 23 septembre, le quotidien pro-gouvernemental « Times of Zambia » rapporte que les villageois affamés de Monze, dans la province la plus touchée par la famine, ont pillé un hangar dans lequel environ 500 sacs de maïs OGM avaient été entreposés. Ce pillage a été confirmé par le gouverneur de la province.

A suivre...

Laurent Berthod | 02 décembre 2014 à 12h20 Signaler un contenu inapproprié

...suite

En France la commercialisation de maïs doux OGM à destination de la consommation humaine est autorisée. Je ne sais s'il s'en commercialise, mais cela montre qu'il existe et s'il existe il s'en consomme quelque part, on peut penser sans trop de risque de se tromper qu c'est notamment le cas aux USA.

Tout cela prouve que le maïs OGM à destination de la consommation humaine existe, qu'il s'en commercialise, et ce depuis au moins 2002.

Laurent Berthod | 02 décembre 2014 à 12h24 Signaler un contenu inapproprié

@Lord Caquee.
Je vous cite : "Et laissons la recherche publique utiliser la transgénèse pour avancer dans ses travaux (ne serait-ce que pour simplement identifier la fonction exacte de tel gène ou tel groupe de gènes dans des mécanismes de résistance "des plantes" aux bioagresseurs..."

Heureusement que vous précisez "des plantes".

Vous imaginez ce qu'on pourrait faire de votre déclaration si une personne malintentionnée voulait vous faire dire autre chose ?

Jean-Claude Herrenschmidt | 02 décembre 2014 à 15h07 Signaler un contenu inapproprié

Oui, comparaison n'est pas raison, M. J.-C. H. Médicament (surtout puissant !) n'est pas aliment. Et, sauf erreur, le problème du distylbène a été de faire le lien, et non des « affrontements puissants ».

M./Mme Manu a écrit :

« Vous y croyez sincèrement à l'honnêteté quand des marchés à dizaines de millions d'euros sont en jeu ? »

Par principe, je ne « crois » pas.

Quant aux marchés, il faut relativiser, et surtout les analyser correctement. Le marché des variétés et des semences est relativement inélastique. Pour le maïs, il l'est totalement si on excepte le choix qu'a un agriculteur (pas toujours...) de cultiver une autre espèce. L'enjeu pour une entreprise productrice de PGM est sa part de marché, ainsi que la plus-value qu'elle peut dégager d'une variété GM par rapport à une « conventionnelle ». Comme on le voit en Europe, les producteurs de PGM ne vocifèrent pas. Monsanto a même retiré ses demandes d'autorisation de mise en culture. C'est quand même le No 3 en France.

Les pays producteurs ne se montrent pas plus entreprenants. L'Europe se pénalise en tant que producteur ? C'est autant de concurrence en moins pour les produits agricoles, voire un marché en plus...

[À suivre]

Wackes Seppi | 02 décembre 2014 à 17h16 Signaler un contenu inapproprié

L'honnêteté? Les enjeux diffèrent. Pour un producteur de PGM ce sont sa responsabilité, sa crédibilité et sa perennité. Une erreur de jugement ou, pire, une malversation (style Servier dans un autre domaine) a des conséquences potentiellement dévastatrices. Pour des anti-OGM comme notre ultra-narcissique scientifique international de l'année 2011, les conséquences sont nulles. Greenpeace peut mener une campagne éhontée contre le riz doré, commettre un crime contre l'humanité : les enfant qui meurent d'avitaminose A ne lui sont pas imputés.

.

« ...l'intérêt réel pour l'agriculture... » ?

Il n'y a pas photo pour la plupart des PGM sur le marché?

.

M. Berthod a raison.

J'ai manqué de précision en répondant à « Les Etats-uniens mangent des PGM depuis 15 ans... » J'ai oublié les maïsivores. Mais ceux-ci consomment surtout du maïs blanc et je ne saurais dire s'il en existe dans la version GM.

Je doute cependant que la galaxie « anti » se satisfera de l'expérience des maïsivores africains occasionnels, ceux dont certaines organisations et des politiciens à leur botte préfèrent voir mourir de famine plutôt que de consommer du maïs GM. Better dead than GM fed...

.

Il n'y a pas de maïs doux GM en France. De ce que je sais, il est rare aux USA.

En revanche il y a des papayes génétiquement transformées pour résister à un virus, le papaya ring spot virus. Big deal ! Il produit une courte séquence d'ARN qui inhibe la multiplication du virus. Une sorte de vaccination.

Wackes Seppi | 02 décembre 2014 à 17h23 Signaler un contenu inapproprié

@Wackes Seppi
Je cite : " L'enjeu pour une entreprise productrice de PGM est sa part de marché, ainsi que la plus-value qu'elle peut dégager d'une variété GM par rapport à une « conventionnelle »"

Clair. La santé des consommateurs est à mille lieues du souci des producteurs de PGM. Et les agriculteurs qui les utilisent ont-ils une part de responsabilité ? Surement non.

Je n'ai plus que la ressource de me taire.

Jean-Claude Herrenschmidt | 02 décembre 2014 à 18h48 Signaler un contenu inapproprié

C'est pourtant élémentaire.

L'enjeu de la part de marché inclut la santé des consommateurs.

C'est facile à comprendre, sauf pour ceux qui sont déterminés à trouver, envers et contre tout, des poux dans la tête de certaines entreprises et de leurs produits.

Wackes Seppi | 03 décembre 2014 à 14h35 Signaler un contenu inapproprié

@Jean-Claude Herrenschmidt
Vous dites:
La santé des consommateurs est à mille lieues du souci des producteurs de PGM
Whaouuuuuu! Vous avez refléchi longtemps pour arriver à cela?

donc

Votre raccourci c’est : si je veux gagner de l’argent (en agriculture), forcement , je n’en ai rien à faire de la santé de qui que se soit !
?(De toute les façons je peux empoisonner qui je veux personne me surveille et personne ne s'en rendra compte.Pas de PB)


C'est sure il y a même plus besoin de discuter!!! C'est claire!!!!!

ben tien .PB de base: qui restera comme acheteurs potentiel demain (si tous mort)? seront ils encore vivant pour payer les factures au moins

Là je suis a votre niveau de reflexion et analyse.


vous dites
Il ne fait pas bon être une "mauvaise herbe" quand un homme, même bien intentionné, vous colle du glyphophate sur les feuilles !

Non et il ne fait pas bon a etre un consomateur de blé noir bio quand des mauvaises herbes comme la datura non pas pu etre controlé par les producteurs bio dans leur culture de sarazin
Le consomateur fini "pas bien"mais"pas bien" du tout!!!(combien de retrai de lots de farine en bio rien que ces 2 dernières années...?)

Vous en avez d'autre des remarques comme celle ci ?

Vous nous aviez habitué à un niveau de reflexion et discution tout autre !
Baisse de forme???

yann | 03 décembre 2014 à 18h16 Signaler un contenu inapproprié

Le maïs qui me concernait dans mon métier, c'était le maïs fourrage. Je maîtrise donc mal la distinction entre maïs blanc et maïs doux à destination de la consommation humaine.

Mais si l'on en croit la déclaration des autorités américaine dans l'affaire du refus de maïs GM par la Zambie qui souligne "que ces produits, pour l'essentiel du maïs, étaient consommés chaque jour sans problème par des millions d'Américains" il existe bien du maïs GM destiné à la consommation humaine faisant l'objet d'une consommation de masse.

Laurent Berthod | 03 décembre 2014 à 21h22 Signaler un contenu inapproprié

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