Si plus de la moitié des Français se préoccupe des aspects environnementaux et sociaux des placements financiers, 63% avouent n'avoir jamais entendu parler de l'Investissement socialement responsable (ISR). Seuls 3% s'en sont vus proposer par leur conseiller bancaire... C'est ce que révèle la cinquième enquête Ipsos sur l'ISR, menée auprès de 2.010 personnes pour le cabinet de conseil Eiris et le forum pour l'investissement responsable.
L'étude, présentée le 23 septembre, souligne l'écart entre l'intérêt "pour ce type d'investissement, qui permet d'intégrer les principes du développement durable en plus des critères financiers traditionnels" et l'offre de produits ISR, qui reste "très peu mise en avant par les institutions financières". 20% des sondés déclarent pourtant être prêts à investir une part de leur épargne en ISR si on le leur proposait. Et, parmi les 2% de personnes interrogées déclarant avoir déjà investi dans un fonds ISR, près de la moitié (43%) se sont vus proposer de l'ISR.
En outre, un tiers des personnes interrogées indique ne pas avoir confiance dans les établissements financiers. Mais 49% admettent que l'ISR leur permettrait d'être moins méfiants. "Une plus grande implication des institutions financières dans la promotion de l'ISR apparaît d'autant plus légitime que les conseillers financiers restent la meilleure source d'information sur l'ISR pour 43% des personnes interrogées (suivi des ONG et associations de consommateurs (27%))", note Ipsos.
30% des sondés estiment également qu'un label public les rassurerait, tandis que les deux tiers sont favorables à l'inclusion obligatoire d'une part d'ISR dans les produits d'épargne, comme l'assurance-vie ou les plans d'épargne en action. Les travaux de la conférence bancaire et financière, initiés fin juin par la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal, doivent permettre de finaliser les contours d'un label ISR.