Débuté en 2000, l'objectif de l'étude, placée sous la responsabilité de l'InVS et d'un comité scientifique de pilotage associant de nombreux partenaires institutionnels et privés, était d'identifier et de catégoriser des menaces environnementales afin de mettre en place des dispositifs de surveillance appropriés. Une menace environnementale a été définie comme étant tout événement ou situation conduisant à une exposition aiguë ou chronique à un ou des agents (physique, chimique ou biologique) présents dans l'environnement, d'origine naturelle ou anthropique, et susceptible d'engendrer des effets potentiels ou avérés sur la santé humaine , précise l'InVS dans son rapport. Trois catégories de menaces ont été identifiées : celles faisant déjà l'objet d'un dispositif de surveillance de santé publique (catégorie 1), celles faisant l'objet d'un dispositif de surveillance métrologique dans l'environnement sans que l'on puisse en tirer des conclusions en termes sanitaires (catégorie 2) et celles ne faisant pas l'objet d'un quelconque dispositif de surveillance (catégorie 3).
Au total, 106 situations d'exposition ont été recensées dont 63 en catégorie 3 ; 21 en catégorie 2 et 22 en catégorie 1. Les lieux les plus exposés sont l'habitat et les lieux clos (établissements recevant du public, transports) et la proximité de sources émettrices (zones industrielles, de stockages, militaires…). Dans plus de deux tiers des cas (70 cas), l'air est le vecteur d'exposition. Viennent ensuite les sites et sols pollués, et les aliments autoconsommés , commente le rapport. Les sources d'émission principales sont les activités émettrices, les réservoirs biologiques (homme, animal, insecte, végétal) et les matériaux (notamment de construction et de revêtement…). Concernant les agents, il ressort la prépondérance des micro-organismes, des métaux, des produits de combustion et de traitement , note l'InVS.
L'établissement public de l'État placé sous la tutelle du ministère chargé de la santé précise toutefois que compte tenu de la non-exhaustivité du recensement, ces résultats devaient être considérés comme des tendances. Reste aujourd'hui à engager une étape de hiérarchisation des menaces au sein de chacune des catégories et à rassembler les expériences des dispositifs mis en place ou en cours de structuration au niveau international , préconise l'Institut.