Alors que s'ouvrira, le 28 septembre, la huitième édition de la Semaine de la finance responsable (1) , les produits financiers soutenant les objectifs climatiques et sociaux peinent à être connus du grand public. Les banques ne jouent toujours pas le jeu, selon l'enquête nationale annuelle Ipsos (2) sur l'investissement socialement responsable (ISR), parue ce vendredi 22 septembre. Seulement 3% des Français interrogés début septembre 2017 se sont en effet vus proposer une offre de produits ISR par leur établissement financier, indique l'enquête. 66% des sondés déclarent aussi "n'avoir jamais entendu parler de l'ISR" avant cette enquête : 52% d'entre eux investissent en bourse.
Près d'un Français sur deux déclare pourtant accorder "une place importante" aux impacts environnementaux et sociaux dans ses décisions de placements. Cette dernière enquête "rapp[elle] ainsi la nécessité de poursuivre les efforts de promotion et notamment ceux des banques et des pouvoirs publics auxquels les Français accordent une place de choix dans cette mission", estime Florence Bihour-Frézal, directrice commerciale Europe du Sud & Afrique de Vigeo Eiris.
Pourtant le label public ISR, lancé en janvier 2016, vise à permettre aux épargnants d'identifier plus facilement les fonds qui investissent dans des entreprises aux pratiques responsables en matière environnementale, sociale et de bonne gouvernance (critères ESG). Près d'un tiers des Français sondés en 2016 estimaient qu'un label sur les produits d'épargne, soutenu par les pouvoirs publics, les inciterait à choisir l'ISR. Plus de 100 fonds distribués par les grand réseaux bancaires ont aujourd'hui été labellisés ISR. Plus d'une dizaine de fonds ont également obtenu le label TEEC, lancé fin 2015 par le ministère de l'Ecologie, qui a pour objectif de mobiliser une partie de l'épargne au bénéfice de la transition énergétique et écologique.
"Maintenant que les labels soutenus par les pouvoirs publics sont en place, c'est aux réseaux de distribution de promouvoir les produits responsables. En réponse au FIR, le candidat Emmanuel Macron, maintenant élu, s'était déclaré favorable à la présentation obligatoire de tels produits dans l'offre bancaire et assurantielle… Nous sommes convaincus qu'une telle mesure changerait la donne auprès des épargnants", souligne Grégoire Cousté, délégué général du Forum pour l'investissement responsable (FIR).