Une longue durée de mise en jachère des sols renforce les connexions entres les organismes qui y sont présents et conduit à une incorporation accrue de carbone.
C'est ce qui ressort d'une étude scientifique coordonnée par l'Institut national de la recherche agronomique (Inra) dans le cadre du projet européen EcoFinders et publiée dans la revue Nature Communications. L'originalité de l'étude réside dans la durée du dispositif d'observation mis en œuvre (jusqu'à 31 ans) et dans la prise en compte d'une très large gamme d'organismes du sol (micro-organismes et faune), explique l'institut de recherche.
Ces travaux ont permis de montrer "une augmentation des connexions entre groupes d'organismes dans les sols" ainsi qu'une progression de la diversité des champignons établissant des symbioses avec les racines des plantes durant le processus de restauration. Ce renforcement des connexions entre organismes s'est accompagné d'un transfert accru de carbone vers le sol, ont également constaté les chercheurs.
"Ces résultats innovants ouvrent des perspectives stimulantes pour la gestion durable des sols promouvant le transfert de carbone vers les sols et en phase avec l'objectif d'augmenter annuellement de 4 pour 1.000 le stock de carbone des sols", se réjouit l'Inra. Un objectif promu par le ministre français de l'Agriculture lors de la COP21 en décembre 2015.
Pour l'établissement public, les futures recherches devront porter en priorité sur l'évaluation des systèmes agroécologiques sur les champignons incorporant le carbone dans la chaîne trophique du sol et sur les interactions entre organismes.