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Actu-Environnement

Le WWF et le CLER lancent le label «électricité verte» pour évaluer les nouvelles offres du marché

À quelques jours de l'ouverture du marché énergétique français, le WWF et le CLER mettent en place le label EVE chargé de reconnaître les offres en électricité réellement «verte». Les premières offres devraient être labellisées en septembre prochain.

Energie  |    |  F. Roussel
Conformément à la directive européenne du 26 juin 2003, les États membres dont la France doivent ouvrir leur marché énergétique à compter du 1er juillet 2007. En France, les entreprises peuvent déjà le faire depuis le 1er juillet 2004, mais ce n'était pas le cas encore pour les particuliers. Mais à partir de dimanche prochain, chaque ménage français pourra s'il le souhaite s'abonner à une offre de fourniture d'électricité et/ou de gaz chez d'autres fournisseurs que les traditionnels EDF et Gaz de France.
Pour certains citoyens à la sensibilité environnementale développée, c'est peut-être l'occasion de souscrire un contrat de fourniture d'électricité d'origine renouvelable et de participer ainsi au développement de ces sources d'énergies. Afin de toucher ces éco-citoyens, de nombreux fournisseurs d'énergie vont tenter de se démarquer en proposant des offres « d'électricité verte » ou « d'électricité renouvelable »… Malheureusement un électron d'origine renouvelable n'est pas visiblement différent d'un électron d'origine fossile ou nucléaire. Il sera par conséquent difficile pour le consommateur de s'assurer que l'électron qui alimente ses appareils électriques a bien été produit à partir de sources renouvelables comme le solaire ou l'éolien par exemple.

À l'heure actuelle il existe déjà un mécanisme européen permettant de s'assurer de l'origine de l'électricité verte : le certificat vert. Émis par l'institut Observ'er en France, un certificat vert correspond à 1MWh produit dans une unité certifiée à partir de source d'énergie renouvelable (hydraulique, photovoltaïque, éolienne, géothermique, biogaz, bois énergie). Le fournisseur d'électricité produit ou achète ces certificats qu'il revend au consommateur. Ce système permet de comptabiliser et de suivre les quantités « d'électricité verte » injectées sur le réseau et les quantités consommées. Le certificat vert est donc détruit dès lors qu'il est consommé. Rappelons que l'électricité produite à partir des sources d'énergie renouvelables est plus chère à la production que l'électricité traditionnelle ; le MWh d'un certificat vert revient donc plus cher que le MWh classique. Le consommateur peut acheter ces certificats verts en même temps que son électricité dans des offres spécifiques auprès de son fournisseur d'électricité ou acheter l'électricité à un fournisseur et en parallèle le certificat vert à des sociétés spécialisées qui ne commercialisent pas d'électricité physique mais uniquement la valeur « verte » de l'électricité. Le but consiste à ce qu'il y ait autant de MWh verts produits que consommés sur le réseau et qu'au final une demande forte en certificats verts accroisse la production d'énergie à partir de sources renouvelables. L'achat de certificats verts n'est pas limité aux clients professionnels. De plus, les particuliers qui souhaitent d'ores et déjà consommer de l'électricité verte peuvent souscrire à une offre de certificats verts tout en gardant leur contrat actuel de fourniture d'électricité.

Mais avec l'ouverture du marché dimanche prochain, de nouvelles offres vont voir le jour et pourront être indépendantes du système de certificats verts relativement bien réglementé. C'est pourquoi, pour éviter que les consommateurs ne se référent qu'aux seules promesses des fournisseurs, le WWF et le Comité de Liaison Energies Renouvelables (CLER) avec le soutien de l'ADEME et de la Commission européenne, se sont associés pour créer un label « électricité verte » chargé de faire la lumière sur ces offres. Le label EVE vise à distinguer les offres d'électricité qui reposent sur des productions d'énergies renouvelables de haute qualité environnementale et qui garantissent au consommateur que son argent est utilisé pour développer de nouvelles installations d'énergies renouvelables ou pour réduire les impacts écologiques des sites de production d'électricité. Concrètement, les offres labellisées par EVE doivent assurer que le choix du consommateur permet de développer les énergies renouvelables en France ; il ne s'agit pas de vendre seulement au consommateur de l'électricité issue d'une installation ancienne et déjà rentabilisée. Il doit y avoir « additionnalité ». Ainsi ce label garantit un certain niveau de qualité au produit mais pas directement l'origine de l'électricité.
Pratiquement, le label sera apposé sur des offres d'électricité commercialisées par des fournisseurs qui en feront la demande et qui seront soumis à un audit annuel. L'association gérant le label sera constituée d'un groupement d'organisations représentant la protection de l'environnement, la promotion des énergies renouvelables et la défense des consommateurs.

L'ensemble des fournisseurs d'électricité présents sur le marché français a été contacté au cours des deux années d'élaboration du label EVE. Certains préfèrent attendre une plus grande maturité du marché de l'électricité verte avant de faire le choix de s'engager dans des offres du type EVE : c'est le cas de Direct Energie et de Poweo. D'autres ont exprimé leur intérêt pour le label EVE sans que les discussions n'aient encore pu aboutir à la construction d'offres labellisées : c'est le cas de GEG et de Gaz de France. D'autres proposent déjà des offres spécialisées censées être de haute qualité selon leurs promoteurs : c'est le cas de l'offre Alpenergie 1000 de Suez-Electrabel et de l'offre Equilibre+ d'EDF mais elles ne sont disponibles que pour les professionnels pour l'instant.
En revanche selon le WWF et le CLER trois fournisseurs ont fait une démarche plus importante et leurs offres pourront être labellisées « EVE » d'ici septembre : c'est le cas de la coopérative de fourniture d'électricité Enercoop et des sociétés Green-Access et Watt Value, qui commercialisent déjà des certificats verts.

Le label EVE rejoint ainsi ceux qui existent dans plusieurs pays européens qui ont déjà ouvert leur marché de l'énergie : Ok Power en Allemagne, Bra Miljöval en suède ou encore Umweltzeichen en Autriche. Tous ces labels sont regroupés au niveau européen dans le réseau EUGENE. Pour l'instant, les critères sont différents d'un pays à un autre pour des raisons culturelles et/ou locales mais tous les labels tendent vers un cahier des charges commun. À l'image de ce qui s'est passé dans ces pays « énergétiquement libérés », le label EVE en France devrait permettre aux consommateurs de prendre en main leur consommation d'énergie et de l'orienter en fonction de leurs préoccupations notamment environnementales. Même si le marché de l'électivité verte est resté un marché de niche dans ces pays, les offres se sont multipliées : 400 en Allemagne, 90 en Suisse. En France, dimanche, 3 offres d'électivité vertes devraient être disponibles selon le WWF mais elles ne seront pas encore labellisées. Donc globalement, la prudence reste de mise.

De plus, les associations de consommateurs ont récemment alerté des risques qu'il y avait à souscrire à des offres de marché. Le ministère de l'Ecologie, du Développement et de l'Aménagement Durables rappelle qu'une fois ces offres souscrites, les consommateurs ne pourront plus revenir aux tarifs réglementés par l'Etat. Et si concurrence rime souvent avec baisse des prix, il est probable que le secteur de l'énergie soit l'exception qui confirme cette règle. L'association de consommateur UFC-Que Choisir a en effet alerté les consommateurs sur les conséquences de l'abandon des tarifs réglementés : les risques d'augmentations violentes des prix sur le marché libre sont bien réels. Les tarifs réglementés resteront ainsi inférieurs, voire très inférieurs pour l'électricité, aux prix de marché, explique l'association. Même méfiance du côté des Amis de la Terre qui incite les foyers modestes à ne pas quitter le tarif régulé. Du côté du CLER on semble également conscients que l'ouverture des marchés énergétiques pose encore divers problèmes mais son président, Didier Lenoir n'hésite pas à rappeler que les énergies renouvelables n'ont pas de sens si c'est pour gaspiller l'énergie. Alors en attendant de pouvoir consommer de l'électricité verte, commençons par réduire la consommation.


www.label-eve.org
www.energie-info.fr

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Textes Réglementaires

Directive européenne du 27/09/2001 - 2001/77/CE

Réactions4 réactions à cet article

enercoop

j'ai envoyé le dossier enercoop le 10 juin, pas encore de nouvelles mais c'est clair : plus cher en abonnement et au Kw... raison de + pour l'économiser!
mon argument essentiellement antinucléaire consiste à me désengager d'une entreprise -EDF- qui ne m'a pas fait participer à ses choix stratégiques et qui paiera -sans l'aide du contribuable?- les dégats qu'elle provoque!

malono'a | 04 juillet 2007 à 21h12 Signaler un contenu inapproprié
Re:enercoop

Entièrement d'accord et je viens de souscrire également un abonnement à Enercoop, qui sera effectif au 1er août.
Le chantage du tarif réglementé est scandaleux, car de 2 choses l'une : ou bien il est dit que le marché est ouvert à la concurrence, et alors tout le monde s'y soumet ; ou bien il n'y a pas de véritable ouverture.
Avec ses tarifs artificiels, EDF continue son oeuvre d'hypnotisation des consommateurs, en leur faisant croire que, "grâce au nucléaire", la France peut se permettre de brader le KW/h.
Ainsi, avec ce mécanisme tarifaire d'un autre âge, EDF peut continuer à gérer en toute tranquilité son armée d'abonnés anesthésiés qui n'auront aucune incitation à économiser l'énergie !
Je ne fait pas un plaidoyer pour le libéralisme, loin s'en faut.
Mais lorsque l'énergie est laissée entre les mains d'un clan composé de Grands Corps de l'Etat et de technocrates aveuglés par la puissance et le "prestige" de la filière nucléaire, je soutient qu'un vrai marché ouvert serait le meilleur des antidotes.

Syrius | 05 juillet 2007 à 10h14 Signaler un contenu inapproprié
contrat Electricité verte moins chère qu'EDF?

J'ai trouvé un contrat d'électricité verte qui me garantit que les prix de mon énergie resteront toujours inférieures aux tarifs réglementés jusqu'à leur disparition. Je ne comprends pas qu'on en parle pas plus car cela supprime l'inconvénient qu'il y a à ne pas pouvoir revenir au tarif réglementé. En plus, c'est de l'électricité verte. Qu'en pensez-vous? J'ai vérifié, tout est bien dans le contrat.


Hélène

Helene Desgrottes | 23 août 2007 à 12h37 Signaler un contenu inapproprié
Pas qu'en France...

Libre choix de l'Energie votée par Le peuple, entraves multiples pour le libéral (étymologique) politiquement engagé que je suis à Genève(quotas photovoltaïques à démontrer avant la production perso. voulue, même sans aide étatique, mais nécessaires pour l'obtention d'un crédit bancaire basé sur un plan financier qui doit inclure ces investissements...)Un vrai bordel pour ma "promotion" de trois maisons (car trois grands enfants. Tout cela laisse entendre que la philosophie du "après-moi le déluge" a plus de beaux jours devant elle que la couche d'ozone! Courage les enfants!
NB: je passais pour un "gauchiste" en intervenant contre "Creys-Malville". Que de milliards de FF alors dépensés sur la base de plans EDF des années 60!

Michel-André | 03 octobre 2010 à 15h20 Signaler un contenu inapproprié

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