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Actu-Environnement

Les centres de tri confrontés à l'évolution de la collecte

Une étude de l'Ademe revient sur les difficultés d'adaptation des centres de tri aux évolutions de la collecte séparée en entrée et des spécifications des flux triés en sortie. Au minimum, 200 millions d'euros d'investissement seraient nécessaires.

Déchets  |    |  D. Laperche

Plus d'un tiers des centres de tri ne pourraient pas, même avec des investissements, trier la totalité de leur bassin versant (1) dans le cas d'une extension du recyclage à tous les emballages plastiques, selon une étude de l'Ademe (2) . Les standards matériaux des flux sortants ne seraient pas respectés. Ainsi, seul 2% du parc serait adapté et ne nécessiterait pas d'investissements. Si l'extension ne concerne que les pots et barquettes, cette proportion monte à 4%.

Cette analyse "doit permettre aux pouvoirs publics et aux différents acteurs concernés de pouvoir disposer, préalablement à toute décision, d'une vision partagée des besoins d'adaptation (3) et des difficultés potentielles", précise l'Ademe. Elle s'inscrit dans une réflexion d'extension des consignes de tri à tout ou partie des déchets d'emballages ménagers en plastique (autres que les bouteilles et les flacons), d'organisation de la collecte des papiers et d'harmonisation des schémas de collecte séparée. Or, cette extension aurait des conséquences non négligeables pour les centres de tri : en cas d'extension réservée aux pots et barquettes plastiques, les flux de déchets entrants augmenteraient de 12% en tonnage (soit 362.000 tonnes de plus qu'en 2011) et 21% en volume, selon l'Ademe. En cas d'extension à l'ensemble des plastiques, ces hausses attendraient +16% et +37% respectivement.

200 millions d'euros d'investissements minimum

En 2011, les 244 centres de tri constituant le parc français ont reçu 2,9 millions de tonnes de déchets. Si les capacités des centres actuels sont en adéquation avec le tonnage à trier, l'Ademe souligne des disparités importantes.

"Les principaux points de saturation sont la surface de stockage amont (39% des sites), le débit du process (39% des sites) et la surface de stockage aval (25% des sites)", précise-t-elle dans son document. L'Ademe s'est également intéressée aux montants des investissements d'adaptation (4) minimum nécessaires pour adapter le parc actuel de centres de tri aux collectes séparées des ménages estimées en 2020. Et même si les consignes de tri restent inchangées l'agence estime qu'"alors le montant total d'investissement pour adapter le parc actuel et le mettre à niveau par rapport aux situations de saturation observées actuellement serait de l'ordre de 200 M€". Sans prendre en compte l'élargissement de la consigne de tri, 11 % seulement du parc serait adapté aux évolutions attendues.

Une extension des consignes de tri à l'ensemble des plastiques ajouterait à la facture un besoin d'investissement complémentaire compris entre 400 et 700 M€. Si cette dernière est limitée aux pots et barquettes, elle génèrerait un surcoût compris entre 200 et 300 M €.

Pour compléter ces travaux, l'Ademe a lancé une étude prospective de différents scénarios d'évolution de la collecte et du tri dans le service public de gestion des déchets. Les résultats de ces travaux devraient être connus début 2014.

1. Pour chaque mode de traitement des déchets (tri des collectes sélectives, tri des objets encombrants, incinération des déchets non recyclables), le territoire est découpé en zones appelées bassins versants. Chaque bassin est associé à un centre de traitement2. Etude de l'adaptabilité des centres de tri des déchets ménagers aux évolutions potentielles des collectes séparées. Février 20133.  L'étude se base sur les hypothèses suivantes:

- Conservation de tous les centres de tri actuels potentiellement adaptables ;

- Conservation du périmètre géographique actuel de collecte pour chaque centre de tri pour l'analyse à l'horizon 2020 ;

- Respect des standards actuels pour les matériaux sortants (ceux de l'expérimentation en cours en cas d'extension des consignes de tri des emballages plastiques);

- Fonctionnement cible en 2 postes par jour1maximum, 5 jours par semaine, considérant que le recours à un troisième poste de nuit ne correspond pas à un fonctionnement permanent souhaitable (les centres de tri fonctionnant actuellement en 3 postes sont donc considérés comme déjà saturés en 2011) ;

- Rendement de tri volumique constant par type de flux de collecte ;

- Evaluation des modifications techniques minimales pour adapter le centre de tri et des investissements nécessaires dans ce cadre. Dès que l'investissement est possible et nécessaire, il est toujours calculé (la pertinence de ces modifications au regard des bénéfices attendus n'est pas analysée).
4. Cette évaluation ne tient pas compte des investissements de remplacement liés à l'usure des process actuels ou à une optimisation plus globale des centres de tri.

Les investissements sont évalués au regard des hypothèses qui ont été retenues pour évaluer l'adaptabilité des centres de tri, qui permettent de bien prendre en compte tous les investissements potentiels nécessaires et sécurisent ainsi les besoins au regard des éventuelles évolutions.

Réactions8 réactions à cet article

Il serait cruel de comparer les besoins en investissements avec les bénéfices obtenus par le recyclage.
Le tri sélectif est extraordinairement compliqué aujourd'hui par l'infinie variété de tout ce qui doit être trié.
Il y a toute un démarche de normalisation des emballages (dimensions et matière) qui serait plus que souhaitable pour faciliter grandement le travail voire faciliter son automatisation.
L'avantage de la normalisation serait dans certains cas de pouvoir recycler les emballages tels quels pour les réutiliser (cycle court) au lieu de la situation actuelle ou tout est broyé, séparé, (transporté) fondu pour faire autre chose. Le réemploi des bouteilles en PET( pour boissons gazeuses) existe ailleurs.

ami9327 | 18 mars 2013 à 22h30 Signaler un contenu inapproprié

C'est logique et c'était prévisible

Contre de mini-efforts aussi lents que possible et souhaité , on a laissé les emballeurs actionnaires d'Eco-emballages faire n'importe qu pour attirer le consommateurs.

Il fallait créer un département à l'ADEME chargé de percevoir et redistribuer une taxe bien plus dissuasive mettant un frein à l' imagination des emballeurs et ne pas faire Eco-emballages. Alors qu'une autre structure d'état pouvait former ceux qu'on a pompeusement appelé les « ambassadeurs du tri » au lieu de « conseillers en recyclage domestique des déchets »

Bof. Dans les grandes réunions de Bruxelles , il y des petites bouteilles d'eau en plastique au lieu de pichet de bonne eau du robinet.

Faites comme je dis avec plus ou moins de convictions, et de volonté de bien faire, pas comme je fais.

Jean-Marie | 19 mars 2013 à 07h08 Signaler un contenu inapproprié

Une suggestion et 2 questions
- croyant bien faire un % de personnes mettent tout ce qui est plastique. Il faudrait une amélioration de la communication avec des autocollants sur les poubelles / recyclable (pourquoi pas posées lors du ramassage) avec bien indiqué lesprincipaux interdits dont plastiques autour des bouteilles..., pots yaourts et pots : fleurs plantes, fleurs lors des rempotages .....
- des centres de tri refusent les cartons (ex 50 cm de large et 1m de haut applatis) des particuliers! il faudrait "les couper en petits morceaux et les mettre dans la poubelle jaune. Contactés, suivant l'interlocuteur, la réponse peut être différente: "carton pouvant être mouillé" ..(mais refusé même en le donnant bien propre lors passage du camion.... ou pb / table ...? ne serait-il pas plutôt un souhait d'éviter de perdre du temps avec les cartons, si c'est cela autant avoir l' honnêteté de le dire.
et on nous dit qu'il faut améliorer le % de récupération en France !
- quand on voit les bennes avec des cartons dans les centres commeciaux devenir?
- n'aurions nous pas droit à un bilan / centre de tri entre récupérer les journaux mélangés avec les emballages et refus des cartons par rapport à accepter les cartons et avoir des bacs / journaux ? et décider de la meilleur formule.
Les communes devraient rendre des comptes sur les bilans et améliorations possibles et na pas laisser les centres de tri faire leur loi.
Quelqu'un à qui le jaune lui donne de l'urticaire

poubelle jaune | 19 mars 2013 à 08h10 Signaler un contenu inapproprié

Cet article dit que les centres de tri ne sont pour le moment pas adaptés. Mais il n'explique pas pourquoi il y a cette réflexion : est-ce pour tester de nouveaux procédés de recyclage en aval, ou est-ce pour obtenir un meilleur taux de collecte des emballages classiquement recyclés?
Je fais partie de la population-test de ces consignes élargies (4M d'habitants apparemment), et je me pose cette question.

Cam | 19 mars 2013 à 10h11 Signaler un contenu inapproprié

@ poubelle jaune : les centres de tri-conditionnement pour collectes sélectives d'emballages issus des ménages ne peuvent pas recevoir les gros cartons car leurs installations (convoyeurs, tables de tri,...) ne sont pas dimensionnées pour des déchets de cette taille mais pour trier des petits emballages ménagers (bouteilles, journaux, cartonnettes,...). Pour les gros cartons, il y a les déchèteries. Tout comme les cartons issus des grands magasins, les cartons provenant des déchèteries sont évacués sur d'autres types de centres de tri-conditionnement qui eux peuvent accueillir des déchets plus gros... mais ne peuvent pas trier correctement des petits emballages ! Le process est différents : à chaque déchet sa filière... A chacun de faire le geste de tri approprié pour donner à son déchet la meilleure "deuxième vie" possible !

rico38 | 19 mars 2013 à 10h29 Signaler un contenu inapproprié

Impossible chez moi de trier quoique ce soit: il n'y a aucun container jaune à disposition, ni vert... De +, les "résidents" du foyer ADOMA/SONACOTRA refusent de même trier les verres alors qu'un container est à 20m du portail ! A quand des mesures de civilisation pour ces bénéficiaires de toutes les aides financières possibles en France ?

Max84300France | 19 mars 2013 à 12h09 Signaler un contenu inapproprié

"Les standards matériaux des flux sortants ne seraient pas respectés." --> peut-être serait-il temps de surtout investir dans l'innovation et trouver des utilisations et produits qui répondent à l'ensemble des emballages d'aujourd'hui (voire de demain en contrôlant par la contrainte réglementaire, notamment sur les risques sanitaires) et qui ne soient pas forcément dans les clous dogmatiques des exigences physique des matières classiques d'aujourd'hui.


et @rico38 : comme si les gens allaient prendre leur voiture ou les transports en commun pour aller jeter un pauvre carton vide à la déchetterie...N'IMPORTE QUOI !!! C'est à l'état d'investir et contrôler la qualité du ramassage et des centres de tri et de recyclage pour assurer l'efficience du recyclage-réemploi et la praticité pour la population afin que celle-ci trie dans son ensemble.
Par exemple, il devrait y avoir des poubelles doubles (jaune/normale + poubelle à mégot) tout les 100 m dans les rues fréquentées des villes sinon la plupart des gens, actuellement nombreux irrespectueux jettent dans le caniveau...

Il est de plus en plus urgent que le monde des déchets et du recyclage repose les pieds sur terre et s'adapte à la population car l'adaptation de la population aux supermégabonne pratiques de petit écolo est trèèès lente ! Et cela requière bien sûr un réel et sérieux investissement de l'état (et contrôle).

Lionel | 19 mars 2013 à 15h54 Signaler un contenu inapproprié

Donc, seule solution: Il faut diminuer les emballages !!!
Quand-est-ce que ce sera enfin compris, intégré et appliqué?

Huggy | 24 mars 2013 à 10h23 Signaler un contenu inapproprié

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