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Lutte contre la désertification : l'ONU et l'UE renforcent les moyens financiers

La FAO et l'Union européenne débloquent 41 millions d'euros, dans le cadre d'un programme de lutte contre la désertification en Afrique, aux Caraïbes et dans le Pacifique. Ce programme contribue à réaliser la Grande muraille verte en Afrique.

Lutte contre la désertification : l'ONU et l'UE renforcent les moyens financiers

Les zones arides (déserts mais aussi pâturages, savanes…) couvrent 40% de la surface de la planète et ''sont nécessaires à la survie de deux milliards de personnes'', souligne l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Il s'agit pour l'essentiel de petits exploitants agricoles, dont la productivité est directement affectée par les "changements climatiques".

Alors que 10% de ces zones sèches (zones arides, semi-arides et subhumides) sont déjà dégradées dans le monde, ce phénomène risque encore de s'aggraver, prévient le Centre commun de recherche européen (JRC). Les zones arides ont augmenté de "1,4% à 3,4% dans le monde" au cours des 60 dernières années, notamment en Europe, en Afrique et en Chine, selon une étude du JRC (1) parue en août 2014 dans la revue "International Journal of Climatology".

La désertification touche plus gravement les terres agricoles du continent africain, déjà constitué aux deux tiers par des déserts ou des terres arides. Plus de 70% des habitants des zones arides d'Afrique mais aussi des Caraïbes et du Pacifique "tirent leurs moyens d'existence des ressources naturelles", souligne la FAO. L'agence onusienne aux côtés de l'Union européenne a lancé le 22 octobre le programme baptisé "Action contre la désertification", doté de 41 millions d'euros, afin de réhabiliter les sols dégradés dans ces régions problématiques et favoriser la gestion durable des terres. Ce nouveau programme sera étalé sur quatre ans et demi. Il "aidera les communautés les plus touchées par ces problèmes à mieux gérer leurs ressources naturelles, à les utiliser pour créer des emplois et générer des revenus, et à investir dans ces mêmes ressources au profit des générations futures", a déclaré Andris Piebalgs, commissaire européen au développement.

Miser sur le projet de Grande muraille verte

En Afrique, le programme entend accélérer le projet de "Grande muraille verte pour le Sahara et le Sahel", adopté en 2007 par les chefs d'Etat africains. Ce projet vise à bâtir une "bande forestière", de 15 kilomètres de large sur 7.000 kilomètres, reliant Dakar à Djibouti à travers onze Etats (Burkina Faso, Djibouti, Erythrée, Ethiopie, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénégal, Soudan et Tchad).

"Au départ, l'idée consistait à tracer une ligne d'arbres d'Est en Ouest à travers le désert africain. Puis cette vision d'une Grande muraille verte en Afrique a évolué au profit d'une approche plus intégrée, fondée sur les connaissances scientifiques, une approche qui s'apparente à une mosaïque d'interventions adaptées aux écosystèmes locaux et aux besoins des communautés", explique la FAO. Elle soutient depuis 2010 ce projet en collaboration avec l'UE et le Mécanisme mondial de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD).

Cette initiative a débuté dans le cadre d'un projet de l'Union africaine, lancé en septembre 2011 et doté d'une enveloppe de 1,75 million d'euros issus des partenaires. En juin 2010, le Fonds pour l'environnement mondial (FEM) avait annoncé une aide de 119 millions de dollars (93,5 millions d'euros) aux 11 pays concernés par le projet. En octobre 2013, la Banque mondiale et le FEM ont signé un accord de don de 4,6 millions de dollars (3,61 millions d'euros) pour financer un projet visant à créer un centre de connaissances des pratiques de gestion durable des terres dans les pays arides vulnérables. Ce projet s'inscrit dans le cadre du "Programme Sahel et Afrique de l'Ouest" de la Banque mondiale mené dans 12 pays (2) .

Le nouveau programme "continuera à soutenir les communautés locales, le gouvernement et la société civile au Burkina Faso, en Ethiopie, en Gambie, au Niger, au Nigéria et au Sénégal, dans la gestion durable et la réhabilitation des forêts et pâturages en zones arides ainsi qu'en matière d'agroforesterie", ont assuré la FAO et l'UE afin de contribuer à la réalisation de la Grande muraille verte. Les initiatives prises au Burkina Faso, au Niger et au Mali ont déjà permis de remettre en état plus de 5 millions d'hectares de terres dégradées, selon l'ONU. Au Sénégal, 11 millions d'arbres ont également permis de restaurer 27.000 hectares de terres. En 2015, les 11 pays concernés par la muraille devraient définir un nouveau plan quinquennal de projets. "Il faudra encore faire face à d'importants défis tels que l'engagement politique, la  mobilisation de ressources, le renforcement de capacités ainsi que l'appui aux communautés locales", prévient la FAO.

Le programme "Action contre la désertification" se concentrera également sur Haïti dans les Caraïbes et les îles Fidji dans le Pacifique. Il "tirera profit des leçons apprises de l'initiative Grande muraille verte", ont souligné la FAO et l'UE.

Plus de 2 milliards d'hectares de terres "pourraient être remises en état et réhabilitées", a déclaré le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon le 17 juin dernier, à l'occasion de la journée mondiale de lutte contre la désertification. "Nous devons montrer la voie pour que ces zones puissent être sauvées".

Dans son étude, le JRC a également alerté des risques de désertification dans le Sud du Sahel, la Zambie, le Zimbabwe, le Nord-Est du Brésil, le Sud-Ouest de l'Argentine, la région sub-himalayenne en Inde et le Nord-Est de la Chine.

1. Consulter l'étude du JRC
https://ec.europa.eu/jrc/en/news/which-areas-planet-are-risk-desertification
2. Bénin, Burkina Faso, Tchad, Ethiopie, Ghana, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénégal, Soudan et Togo

Réactions3 réactions à cet article

Excellent projet (et article !) qui mérite que l'on en parle plus souvent afin d'être encore plus appuyé car il avance plus ou moins vite selon les pays.

Energie+ | 30 octobre 2014 à 03h50 Signaler un contenu inapproprié

Et si on allouait les fonds affectés aux grand-messes rituelles du climat (comme la future COP21 au Bourget) directement vers de tels projets?
Cela ne ferait pas l'affaire des compagnies aériennes et de leurs abonnés "business" comme les stars à la Hulot ou Tubiana mais ce serait rudement plus utile. Non?

Albatros | 03 novembre 2014 à 11h18 Signaler un contenu inapproprié

la Grande Muraille Verte se trouve dans l'une des zones les plus pauvres du monde où le feu du bois a encore de longs jours de vie devant lui. il faut donc en parallèle mettre à la disposition de ces peuples des technologies de cuisson faciles et moins chères afin de leur éviter de s'attaquer à ces arbres

ledepou | 04 novembre 2014 à 15h36 Signaler un contenu inapproprié

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