Le développement des énergies renouvelables et le passage des tarifs d'achat à la vente sur le marché + complément de rémunération créent un nouveau marché pour les agrégateurs. Le cabinet de conseil Xerfi estime que ce marché atteindra entre 18 et 23 GW d'ici 2023, soit 4 à 5,5 fois plus qu'en 2018. "Avec l'expiration d'un grand nombre de contrats d'obligation d'achat conclus avant 2016, 4 à 6 GW seront introduits sur le marché", explique Damien Nesme, chargé d'études.

Par ailleurs, "un grand nombre de petits producteurs d'électricité verte vont devoir recourir à des intermédiaires pour commercialiser leur production, à défaut d'avoir les ressources et compétences nécessaires pour internaliser ce maillon de la chaîne de valeur".

De fait, de nombreux acteurs se positionnent sur le marché français. "Les grands producteurs d'électricité hexagonaux ont déjà une longueur d'avance. La CNR a été l'un des premiers à se positionner sur cette nouvelle activité. C'est le cas aussi d'Engie et de Total, (…) EDF et sa nouvelle filiale Agregio". Mais des grands consommateurs se positionnent aussi, comme le groupe de chimie Solvay.

De plus petits acteurs, comme Suisse E6, ilek et Enercoop tentent également de se faire une place. "Reste que ces acteurs peinent à rivaliser avec les géants. À tel point que certains ont d'ores et déjà été rachetés à l'image de Smart Grid Energy, acquis par Vinci, ou de Hydronext entré dans le giron du producteur suisse BKW", souligne Damien Nesme.