Robots
Cookies

Préférences Cookies

Nous utilisons des cookies sur notre site. Certains sont essentiels, d'autres nous aident à améliorer le service rendu.
En savoir plus  ›
Actu-Environnement

“La mauvaise connaissance du patrimoine rend plus problématique son entretien et son renouvellement”

L'observatoire des services d'eau et d'assainissement a présenté son interprétation des données 2009. L'un des principaux constats ? La mauvaise connaissance des réseaux complique leur renouvellement. Explication de Maria Salvetti, auteur du rapport, chargée de mission économie à l'Onema.

Interview  |  Eau  |    |  D. Laperche
Actu-Environnement le Mensuel N°385
Cet article a été publié dans Actu-Environnement le Mensuel N°385
[ Acheter ce numéro - S'abonner à la revue - Mon espace abonné ]
   
“La mauvaise connaissance du patrimoine rend plus problématique son entretien et son renouvellement”
Maria Salvetti
Auteur du rapport, chargée de mission économie à l'Onema
   

Actu-environnement : Comment sont organisés les services d'eau et d'assainissement ?

Maria Salvetti :Il existe 31.445 services publics d'eau et d'assainissement collectif en France. S'il y a un morcellement géographique, nous constatons en revanche une unité fonctionnelle : pour plus de 90 % de la population française, c'est le même service qui s'occupe de l'ensemble du cycle de l'eau potable, du prélèvement jusqu'à la distribution au robinet. Et c'est le cas à 80 % pour l'assainissement - de la collecte à l'épuration des eaux usées.

Concernant l'eau potable, 70 % des services sont gérés directement par la collectivité en charge du service. Cependant si nous regardons en nombre d'habitants desservis, le rapport s'inverse : 59 % de la population dépend d'une délégation de service public.

Ce sont plutôt les grands services, de taille importante, urbains qui ont tendance à recourir à la gestion déléguée. Les petits services gèrent plus souvent leur service d'eau eux-mêmes.

Pour l'assainissement, les trois quarts des services sont en gestion directe – soit 58 % de la population raccordée.

AE : Quelles sont les différences de prix constatés sur l'ensemble du territoire ?

MS : Le prix de l'eau varie en fonction du contexte géographique, la dispersion des habitats, la qualité de la ressource et les exigences réglementaires. Ainsi sur le littoral français, par exemple, une directive européenne relative à la qualité des eaux de baignade demande un traitement plus poussé des eaux usées. De plus, l'accueil d'une population saisonnière importante a conditionné le dimensionnement des réseaux dont l'entretien pèse financièrement sur les résidents permanents. L'eau y est souvent plus chère.

On constate également, que pour les services en gestion déléguée, le prix moyen est plus élevé de 15% pour l'eau potable et 4% pour l'assainissement collectif.

AE : Quel est l'état des réseaux d'eau et d'assainissement?

MS: Le rendement moyen du réseau d'eau potable est de 76 % : 1 litre sur 4 d'eau prélevée, traitée et mise dans les réseaux n'arrive pas jusqu'au consommateur final.

Les meilleurs élèves sont les services urbains. Comme l'habitat est dense, la longueur de réseau nécessaire pour desservir un abonné est faible : il y a donc moins de risque d'avoir des fuites. De plus en plus de contrats de délégation de service intègrent des objectifs de performance notamment en termes de rendement de réseau minimum. Quand les délégataires n'atteignent pas les objectifs de performance, ils ont des pénalités.

AE : Qu'en est-il de leur entretien ?

MS : L'indice de connaissance et gestion patrimoniale montre qu'il reste des progrès à faire. Concernant l'eau potable, il est de 57 sur 100 et pour l'assainissement de 56/100. Pour pouvoir gérer correctement les réseaux, planifier et organiser leur renouvellement, la connaissance de la période de pose, des matériaux utilisés, mais également disposer de plan à jour, etc. s'avère capitale.... La mauvaise connaissance du patrimoine rend plus problématique son entretien et son renouvellement.

Nous avons calculé un taux de renouvellement du réseau sur les 5 dernières années. Pour l'eau potable, nous obtenons 0,61 % du réseau renouvelé et 0,71 % pour l'assainissement. Cela signifie qu'il faudra entre 160 et 150 ans pour renouveler intégralement les réseaux de France à effort constant. Le rythme actuel n'est pas assez soutenu : il faudrait le programmer pour lisser son impact financier sur plusieurs années. Mais pour prévoir il faut connaître.

RéactionsAucune réaction à cet article

Réagissez ou posez une question à la journaliste Dorothée Laperche

Les réactions aux articles sont réservées aux lecteurs :
- titulaires d'un abonnement (Abonnez-vous)
- inscrits à la newsletter (Inscrivez-vous)
1500 caractères maximum
Je veux retrouver mon mot de passe
Tous les champs sont obligatoires