"La mer Méditerranée ne va pas très bien. C'est un concentré de problèmes notamment en termes de surexploitation, de changement climatique et de pollutions", indique la biologiste marine de l'Institut de recherche pour le développement (IRD) Marta Coll, qui a cosigné une étude sur les écosystèmes marins méditerranéens, dont les résultats ont été publiés dans la revue Nature (1) le 14 mars. Ce vaste état des lieux, réalisé par des chercheurs français, italiens, espagnols et canadiens, a condensé et modélisé l'ensemble des données disponibles depuis 1950. Il met en lumière "une diminution substantielle de l'abondance des espèces de poissons commerciaux et non commerciaux, atteignant 34% en une cinquantaine d'années". Sur la même période, les effectifs de prédateurs supérieurs ont chuté de 40%, ceux des mammifères marins de 41%. "Et encore, ce recul de la faune pourrait être sous-estimé par le recours à la modélisation dans ces travaux...", souligne le communiqué de presse de l'IRD. La diminution de la biomasse planctonique, causée par le changement climatique, jouerait un rôle supérieur à celui des prélèvements liés à la pêche.