D'après les résultats d'une étude internationale du laboratoire d'océanographie de Villefranche (CNRS/UPMC) le réchauffement prévu de la mer Méditerranée couplé à l'acidification de ses eaux, va accroître la fréquence des épisodes de mortalité de certains vertébrés marins (squelette calcaire) tels que les moules, les coquillages et les coraux. Ces organismes dits "calcificateurs" protègent leur coquille ou leur squelette de l'action corrosive de l'eau de mer, et résistent ainsi à son acidification croissante, liée aux rejets de gaz carboniques (CO2) dans l'atmosphère. Mais l'étude montre que lorsque ces organismes sont exposés à une température supérieure à 28,5°C, durant une longue période, leur capacité de résistance s'amoindrit.
Pour leur étude, les chercheurs ont installé des coraux, des coquillages et des moules autour de l'île d'schia (Golfe de Naples, Italie) dont les eaux sont naturellement acidifiées par des sources de CO2 liées à l'activité volcanique du Vésuve. Ils ont pu observer que les parties de coquille ou de squelette qui ne sont pas protégées par des tissus ou des molécules organiques sont plus vulnérables et se dissolvent d'autant plus vite que l'acidité est élevée. Les scientifiques ont surtout montré que la mortalité des organismes est plus importante en milieu à température inhabituellement élevée.
Or, d'après l'étude publiée dans la revue Nature Climate Change, "certains invertébrés marins vivent déjà actuellement à une température proche de leur limite de tolérance et subissent des épisodes de mortalité massive".