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Actu-Environnement

Menaces gazières russes : du pain bénit pour le gaz naturel américain

Pour le puissant lobby américain des hydrocarbures, le jeu de Vladimir Poutine est une aubaine : en agitant une fois de plus la menace d'obérer l'approvisionnement de l'Europe en gaz, le président russe offre un boulevard aux producteurs américains.

Energie  |    |  Contexte

À la faveur des menaces gazières russes, les partisans américains d'une libéralisation des exportations de gaz naturel liquéfié (GNL) reviennent lourdement à la charge. Enhardis par une hausse sans précédent des extractions de gaz naturel (passées de 511 milliards de m3 en 2005 à 725 milliards de m3 en 2013), les producteurs US exigent une libéralisation des exportations de gaz naturel liquéfié (GNL). 
Celles-ci sont aujourd'hui limitées aux pays ayant conclu des accords de libre-échange avec les États-Unis, comme le Mexique ou le Canada. Pour les autres, les autorisations sont délivrées au cas par cas, et la crise ukrainienne intervient à point nommé pour justifier une petite révolution.

En finir avec le cas par cas

Jeudi 6 mars, une poignée de Représentants se sont engouffrés dans la brèche en introduisant un projet de loi pour réformer le processus – en avalisant en bloc la vingtaine de dossiers à l'étude et en élargissant les exportations de gaz à tous les membres de l'OMC. 
La veille, le ministre de l'Énergie, Ernest Moniz, s'est déclaré ouvert au dialogue sur un changement éventuel de législation. Et, mardi 4 mars, le président du comité de l'Energie et du Commerce de la Chambre des Représentants, le Républicain Fred Upton, avait déclaré : "Développer les exportations américaines de GNL est l'occasion de combattre l'influence et le pouvoir russes et nous avons la responsabilité en termes de diplomatie énergétique d'agir rapidement. Le processus d'aval des exportations de GNL par le ministère de l'Énergie place inutilement nos alliés à la merci de Vladimir Poutine. L'heure est venue d'envoyer à nos alliés dans le monde un signal pour leur indiquer que le gaz naturel américain est une alternative disponible et viable pour satisfaire leurs besoins énergétiques."

Autorisations en série

Ces derniers mois, l'administration s'est laissée convaincre par les conclusions du rapport Nera, commandé à un cabinet de consultants. Contredisant les opposants à toute libéralisation, le texte avance ainsi que celle-ci n'aura pas pour conséquence de voir "les prix du gaz naturel aux États-Unis atteindre ceux des marchés mondiaux". Le rapport ajoute que "plus les exportations s'accroîtront, plus les bénéfices seront importants pour les ménages". Depuis le printemps 2013, l'exécutif a d'ailleurs avalisé cinq dossiers, dont celui du terminal de Cameron(Louisiane) au début du mois, dans lequel GDF Suez est partie prenante.

Un boom sans précédent

Et il y a fort à parier que ce n'est que le début d'une longue série, car l'exécutif prend acte d'une production de gaz dopée par la fracturation hydraulique, qui a permis au pays, en termes de production, de supplanter son vieil adversaire russe pour la première fois en 2012. L'année suivante, les USA se sont hissés en tête du palmarès mondial des producteurs de gaz naturel. Dans le même temps, les importations nettes ont chuté de 107 milliards de m3 en 2007 à 43 milliards de m3 en 2012.

Ces derniers jours, les contestataires donnent de la voix. Le sénateur démocrate Markey a lui aussi déposé un projet de loi pour exiger la prise en compte des intérêts des consommateurs dans toute nouvelle autorisation. Jeudi en audience, il a rappelé que l'intérêt des exportateurs serait de réaliser le profit le plus grand possible, et qu'ils orienteraient vraisemblablement leurs stocks vers l'Asie. "Les exportations de gaz aideront davantage la Chine que l'Ukraine."

L'argument d'un renchérissement du prix du gaz et des menaces sur l'environnement que fait peser la fracturation hydraulique n'y font rien. Les grands journaux du pays ont nettement pris position. La Maison blanche a cependant déclaré que ce mouvement n'était pas envisageable, dans l'immédiat.

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