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Mercure dans l'industrie : FNE tire le signal d'alarme

France Nature Environnement a publié jeudi, les résultats d'une étude sur les dangers du Mercure dans l'industrie. Le constat est sans appel : certains sites industriels affichent des émissions de Mercure préoccupantes. Après les PCB, le Mercure ?

Risques  |    |  S. Fabrégat
   
Mercure dans l'industrie : FNE tire le signal d'alarme
Billes de Mercure à l'état liquide
© Cerae
   
Jouer le rôle de lanceur d'alerte, tel était l'objectif de la fédération France Nature Environnement en réalisant une étude sur les rejets de Mercure aux abords de quatre sites industriels français. En réalisant des mesures spontanées autour de ces sites, FNE n'entendait pas donner une vision d'ensemble de la situation en France mais alerter les pouvoirs publics et les entreprises sur les risques liés au mercure. Le constat est sans appel : les rejets observés apparaissent préoccupants pour l'homme et l'environnement. Un message entendu par le gouvernement : le ministère de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de l'aménagement du territoire (MEEDDAT) a déclaré dans un communiqué paru mercredi avoir pris connaissance avec grand intérêt du dossier établi par France Nature Environnement sur l'utilisation du Mercure dans l'industrie et souligne l'importance du travail de collecte d'informations ainsi réalisé.

Rapport du FNE : des résultats préoccupants

Les relevés effectués par FNE aux abords de quatre sites industriels français présentent des résultats mitigés. Pour Solvay électrolyse à Tavaux dans le Jura et Arkema Lavera dans les Bouches du Rhône, les mesures ne démontrent pas de valeurs significatives. La concentration de Mercure dans l'air autour de ces deux sites ne dépassait pas 5ng/m3 dans l'air, note le rapport. Par contre, sur le site de SPC Harbonnières dans la Somme, les résultats présentent des taux importants de concentration dans l'air de manière continue (400 ng/m3 air) avec quelques pics de rejets importants, supérieurs à 1.000 ng/m3 air.
Le site Arkema à Jarrie (Isère) apparaît le plus préoccupant avec quelques pics atteignant 20.000 ng/m3 air, soit 20 fois la dose maximale admise par l'organisation mondiale de la santé (OMS). FNE a fait état d'une mesure ponctuelle anormale de Mercure dans l'atmosphère à proximité de l'usine ARKEMA de Jarrie (Isère). Même si les mesures réalisées antérieurement sur ce même site n'avaient jamais conduit à détecter de telles anomalies, l'inspection des installations classées (DRIRE Rhône-Alpes) a proposé à FNE de mener au printemps 2009 une campagne de mesures conjointe avec l'industriel et l'association agréée de surveillance de la qualité de l'air, selon un protocole scientifiquement établi et agréé par les différentes parties, précise le communiqué de presse du MEEDDAT. Chantal Jouanno, la secrétaire d'État à l'écologie, a demandé au préfet de l'Isère de réunir, dès la semaine prochaine, un comité de pilotage afin que cette campagne ait lieu sans attendre.

Un décalage entre la décision publique et la réalité sur le terrain, selon FNE

La dangerosité du Mercure est reconnue depuis de très nombreuses années. Que ce soit par inhalation, par contact cutané dans le cas du méthylmercure ou par ingestion de denrées contaminées (le Mercure se stocke par exemple ans la graisse des poissons), le Mercure s'avère toxique, même à faible dose. Maladies immunologiques, cardiovasculaires, rénales ou neurologiques peuvent être la conséquence d'une exposition à de faibles concentrations.
S'il est naturellement présent dans l'atmosphère, le Mercure est historiquement concentré dans des objets du quotidien : baromètres, thermomètres, matériel médical, amalgame dentaire… L'industrie de l'or, du charbon, la cimenterie et l'industrie du chlore rejettent potentiellement du mercure.
En France, les autorités publiques ont interdit la vente en 1998, puis leur utilisation dans les hôpitaux en 1999, de thermomètres à mercure. Mais en 2000, on estime qu'il y avait encore 15 millions de thermomètres à Mercure chez les particuliers. L'Union européenne a interdit plus tardivement les instruments au mercure, en juillet 2007, avec une entrée en vigueur au plus tard au premier semestre 2009.
L'industrie du chlore, objet de l'étude présentée par FNE, représente en France environ 8 % du total des émissions nationales selon des chiffres communiqués par le MEEDDAT. Six sites industriels sont concernés. Si les pouvoirs publics avaient décidé en 1998 de la suppression des cellules à Mercure dans cette industrie en 2010, cette décision a été reportée à 2019. Le ministère du développement durable a confirmé la décision prise en 2007 de fixer à 2019 l'interdiction de l'utilisation des électrolyses à cathode de mercure et précise que cette décision a été assortie d'une obligation de réduction supplémentaire des rejets de mercure dans l'air, dans l'eau et dans les produits de chacune de ces installations. En moyenne nationale, la réduction sera égale à 30 % entre 2005 et 2011. Ces émissions avaient déjà diminué de plus de 80 % depuis les années 90.
Ce report est regretté par FNE qui affirme qu'il existe dès aujourd'hui et depuis de nombreuses années des alternatives aux processus actuellement utilisés dans l'industrie. De plus, ces processus consomment 30 % d'énergies en moins que les procédés actuellement utilisés, note Elena Lymberidi, du Bureau européen de l'environnement.
Pour Arnaud Gossement, porte-parole du FNE, il y a un décalage entre la décision publique et la réalité sur le terrain. Le ministre a affiché une volonté de dialoguer, c'est bien. Mais il affirme que changer les procédés coûterait trop cher. Il faut que nous commencions à parler du coût de l'absence de protection de l'environnement plutôt que du coût pour les industriels !

Dans ce contexte, Chantal Jouanno et Jean Louis Borloo ont finalement annoncé jeudi, qu'ils allaient rouvrir le dossier relatif à ce report en commençant par réunir les industriels concernés, pour qu'ils présentent les échéances auxquelles ils prévoient de faire évoluer leur procédé. Le Ministère rappelle encore que les efforts réalisés pour réduire les rejets de Mercure dans l'environnement doivent évidemment être poursuivis : le nouveau Plan national santé environnement, prévu par le Grenelle de l'environnement et actuellement en cours de préparation, devrait ainsi conduire à une nouvelle réduction des rejets industriels de mercure d'ici à 2015 de 50 % dans l'eau et de 30 % dans l'atmosphère. Pour ce faire, la secrétaire d'État a déclaré dans un communiqué, vouloir mettre en place dans les plus brefs délais, un groupe de travail, avec les 5 parties du Grenelle, pour proposer des modalités concrètes permettant d'atteindre cet objectif.

Réactions5 réactions à cet article

Hypocrisie

Je dis, hypocrisie, depuis 1985, cela fait 24 ans que je dénonce l'empoisonnement volontaire des DENTISTES.
Pourquoi
lorsque vous avez 1 plombage dentaire vous avez minimun 1 gr de mercure, sachez qu'un plombage contient de 42 à 67 % de mercure
50% d'argent les métaux les plus toxiques qu'ils soient pour l'organisme,
Sachez que la DENTISTERIE rejette plus de MERCURE que toute l'industrie, ( 16 TONNES ) de mercure dans les eaux usées et incinération .
Les Dentistes vous diront, que le MERCURE mélangé à d'autre métaux devient inerte, ou, il y a très peu de mercure ou trop peu de MERCURE pour que ce soit dangereux,( de 42 à 67% )
Alors, quand je vois des personnes avec 14 plombages.....
Connaissez-vous les effets du MERCURE sur le cerveau?
Faites les sites suivant
CERVEAU-MERCURE , ou EFFETS du MERCURE ou MERCURE DANGER ou PLOMBAGE DENTAIRE ou le MERCURE dans l'environnement;
Combien de personnes ont été empoisonnées , combien de générations?
Le silence tue......

dent1000 | 08 février 2009 à 00h45 Signaler un contenu inapproprié
urgence anticipation

pourrions nous enfin avoir une réflexion globale sur ce sujet et bien d'autres et se dire qu'une petite dose +une petite dose + un petit mélange d'autre chose = des doses dangereuses à court ou moyen terme pour la santé de tous ; notre sécurité sociale sera dépassée par l'ampleur des dégats de tous ordres, il faut impérativement raisonner à long terme et se mettre dans l'anticipation c'est la seule solution viable même si elle n'est pas porteuse sur le plan électoral!
et commençons peut être par la dentisterie, car du mercure nous en mangeons tous les jours...

bonne dent | 09 février 2009 à 14h51 Signaler un contenu inapproprié
Re:Hypocrisie

et c'est peut être rien par rapport à ce qui se prépare avec les ampoules basse consommation.. car, faut pas rêver , elles vont dans la grande majorité se retrouver dans les poubelles .Aie aie .Encore un beau scandale en vue dans 10 ou 20 ans

cousinhub | 12 février 2009 à 17h45 Signaler un contenu inapproprié
lamentable!!!!

et en plus le site de Jarrie ds l'Isère, qui rejette des taux totalement hors norme est juste à côté du collège (à environ 800m). Et personne ne s'affole! je serais parent d'élève, j'agirais rapidement!!!

MISTY | 12 février 2009 à 19h42 Signaler un contenu inapproprié
Merci aux lanceurs d'alerte...

Merci aux 'lanceurs d'alerte' comme la FNE ou autres associations pour la protection de l'environnement pour leur travail alors qu'il s'agit en premier lieu de celui des pouvoirs publics...
La DRIRE a t-elle par exemple les capacités à remplir ses missions (en toute indépendance...)?

Harvey | 13 février 2009 à 09h15 Signaler un contenu inapproprié

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