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Vers un traité international contre la pollution au Mercure

Les ministres de l'Environnement et délégués de 140 pays ont décidé à l'unanimité d'ouvrir des négociations sur un traité limitant la pollution par le mercure, lors du conseil d'administration du PNUE, qui s'est achevé vendredi à Nairobi au Kenya.

Risques  |    |  C. Seghier
   
Vers un traité international contre la pollution au Mercure
Billes de Mercure à l'état liquide
© Cerae
   
Plus de 140 pays ont décidé à l'unanimité, au Conseil d'administration du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), qui s'est terminé vendredi à Nairobi au Kenya d'ouvrir des négociations sur un traité international limitant la pollution par le mercure d'ici à 2013 et de viser, à terme, son élimination. Il y a seulement quelques semaines, les nations restaient divisées sur la manière de traiter cette menace majeure pour la santé publique qui touche chaque personne dans tous les pays du monde. Aujourd'hui, nous sommes unis sur la nécessité d'un instrument juridiquement contraignant et une action immédiate vers une transition à un monde faible en mercure, a déclaré Achim Steiner, le directeur exécutif du PNUE dans un communiqué.

Dans l'attente d'un traité, les gouvernements se sont entendus de la nécessité d'instaurer un partenariat mondial sur le mercure. Le plan du partenariat comprend huit points et vise notamment au renforcement de la capacité des pays à stocker le mercure ou à la réduction du mercure dans des produits tels que les thermomètres et les lampes à décharge de haute intensité, ainsi que des procédés tels que certains types de fabrication de papier et la production de matières plastiques. Le plan prévoit aussi des projets de sensibilisation des risques ou des projets pour réduire l'utilisation du mercure dans l'exploitation minière artisanale, où l'on estime que 10 millions de mineurs et leurs familles sont exposés…

Une nocivité connue et reconnue

La dangerosité du Mercure est reconnue depuis de très nombreuses années. Que ce soit par inhalation, par contact cutané dans le cas du méthylmercure ou par ingestion de denrées contaminées (le Mercure se stocke par exemple dans la graisse des poissons), le Mercure s'avère toxique, même à faible dose. Maladies immunologiques, cardiovasculaires, rénales ou neurologiques peuvent être la conséquence d'une exposition à de faibles concentrations.
S'il est naturellement présent dans l'atmosphère, le Mercure est historiquement concentré dans des objets du quotidien : manomètres, baromètres, thermomètres, matériel médical, amalgame dentaire et même les lampes fluorescentes et à basse consommation… L'industrie de l'or, du charbon, la cimenterie et l'industrie du chlore ou de la soude rejettent potentiellement du mercure. D'après le rapport GEO4 du PNUE, la combustion du charbon et l'incinération des déchets représenteraient environ 70% du total des émissions de mercure quantifiés. Le changement climatique pourrait également déclencher la réactivation d'anciens dépôts de mercure, selon certains scientifiques, suite à la hausse des températures des lacs, ainsi que l'érosion et l'accélération de la fonte du pergélisol, les glaciers et les icebergs aux pôles.

Nombre de gouvernements de part le monde ont pris des mesures, au cours des dernières décennies, pour réduire l'usage de ce métal toxique lourd. En France, les autorités publiques ont interdit la vente en 1998, puis leur utilisation dans les hôpitaux en 1999, de thermomètres à mercure. Mais en 2000, on estime qu'il y avait encore 15 millions de la sorte chez les particuliers. En outre, l'association France Nature Environnement a rendu publique, le 5 février dernier, une enquête faisant état de taux élevés de mercure près des sites industriels produisant du chlore à partir d'électrolyse à cathode de mercure. Cette industrie représente en France environ 8 % du total des émissions nationales selon des chiffres communiqués par le MEEDDAT. Si les pouvoirs publics avaient décidé en 1998 de la suppression des cellules à Mercure dans cette industrie en 2010, cette décision a été reportée à 2019. L'Union européenne a quant à elle, interdit plus tardivement les instruments au mercure, en juillet 2007, avec une entrée en vigueur au plus tard au premier semestre 2009.

Au niveau mondial, le sujet était sur la table des négociations depuis sept ans et aujourd'hui c'est donc la première fois qu'une réponse unanime et mondiale est approuvée. Le PNUE a, pendant sept ans, coordonné et contribué à un débat scientifique et politique intense sur la meilleure façon de traiter la question du mercure. Aujourd'hui, les ministres de l'environnement du monde, armés de tous les faits et de tous les choix, ont décidé qu'il était temps d'agir sur cette pollution, a commenté Achim Steiner.

Tous concernés

L'utilisation de composé mercure est en diminution dans l'Union européenne ainsi qu'au niveau mondial mais 6.000 tonnes sont encore rejetées chaque année dans l'environnement. Pourtant les pollutions sont nombreuses tout autour du monde. Un rapport du PNUE met en relation la toxicité des déchets accumulés dans le dépotoir de Dandora à Nairobi avec la pollution observée aux alentours et les maladies déclarées par de nombreux enfants vivant à proximité. En Suède, 50.000 lacs abritent des brochets avec des niveaux de mercure dépassant les normes internationales en matière de santé et il est vivement recommandé aux femmes en âge d'avoir des enfants de ne pas en consommer.

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