Ce document vient donc appuyer les positions du deuxième groupe de travail du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC) qui, dans son rapport de synthèse, dresse la longue liste des impacts économiques et sociaux que les événements météorologiques extrêmes tels que canicules, inondations, sécheresses, élévation du niveau de la mer pourraient avoir dans la seconde moitié du 21ème siècle. Outre les forts coûts engendrés par le réchauffement climatique, celui-ci modifiera largement la répartition des ressources : modification de la productivité des céréales, manque d'eau ou au contraire risques accrus d'inondations… ?À ce titre, le nombre de victimes d'inondations pourrait augmenter de deux à sept millions de personnes chaque année tandis qu'à l'horizon 2080, les sécheresses, la dégradation et la salinisation des sols pourraient conduire 3,2 milliards d'hommes à manquer d'eau et 600 millions à souffrir de la faim.
Selon l'association Christain Aid, ces flux migratoires risquent de créer des tensions et de renforcer les conflits déjà existants : un monde avec plusieurs Darfour est le scénario cauchemardesque le plus probable. L'ONG souligne également les problèmes liés au manque de statut et de droits pour ces réfugiés qui migreront à l'intérieur de leur propre pays ou vers les pays voisins. En effet, à l'heure actuelle, les réfugiés environnementaux ne sont pas encore reconnus dans les conventions internationales comme c'est le cas pour les réfugiés politiques. Ils n'ont pas accès de ce fait aux mêmes ressources financières ou aux services de santé auxquels ont droit les réfugiés politiques.
Dans son rapport, l'Association met en exergue trois pays qui seront particulièrement concernés par ces déplacements internes : la Colombie, le Mali et la Birmanie. En Colombie par exemple, les populations rurales voient leur terre saisie pour développer des productions lucratives comme l'huile de palmier. En Birmanie, les minorités ethniques ont été sujettes à des décennies de violence, de déplacement et de persécution. Leur gouvernement emploie maintenant l'espace libéré pour installer des barrages et d'autres projets à grande échelle, y compris des plantations d'huile de palmier, provoquant de nouveaux déplacements forcés. Autre exemple, au Mali, la réduction drastique des précipitations a perturbé les cultures et a poussé les fermiers à se déplacer pour gagner de quoi nourrir leur famille.
Face à cette situation, l'association Christian Aid demande à la communauté internationale une réponse plus forte et plus courageuse. Elle en appelle aux pays touchés pendant la seconde guerre mondiale afin qu'ils aident à leur tour les populations en difficulté. Elle demande également qu'une organisation de prise en charge soit mise en place. Les tentatives d'aide actuelles sont basées sur un système conçu il y a un demi-siècle, explique l'ONG. Ce système reste trop faible, incertain, désorganisé et sous-dimensionné pour satisfaire les besoins.
À l'occasion de sa cinquantième collecte annuelle de fonds au Royaume-Uni, Christian Aid espère récolter plus de 22 millions d'euros qu'elle envisage d'investir dans cette cause.