L'accroissement des besoins mondiaux d'engrais incite les grands producteurs de fertilisants à sécuriser toujours davantage leurs approvisionnements en matières premières. Le phosphate et la potasse africains n'ont jamais été aussi convoités !
Au Togo, le projet des phosphates carbonatés, en gestation de longue date, continue d'attiser les intérêts. Balamara Resources, junior australienne en lice dans l'appel d'offres pour l'attribution de la concession, a signé un mémorandum d'entente la semaine dernière avec Gujarat State Fertilizers Chemicals Ltd, coté à Bombay et premier producteur indien de phosphate d'ammonium. Le but de Gujarat est d'intégrer le consortium constitué par Balamara pour l'appel d'offres, dont font déjà partie les mastodontes Aries Fertilizers Group (Singapour) et Nagarjuna Fertilizers & Chemicals Ltd (Inde). S'il concrétise sa collaboration avec Balamara, Gujarat sera confronté à la concurrence de Getax (Australie), autre candidat à l'appel d'offres, spécialiste du sourcing de phosphates à destination de l'Inde.
En Ethiopie, le producteur israélien d'engrais ICL s'est positionné le 18 mars sur le projet de potasse de Danakil, en prenant une participation de 16% dans le canadien Allana Potash, moyennant 25 millions de dollars. Allana Potash, titulaire d'une licence d'exploitation d'une durée de vingt ans, compte entrer en production dans cinq ans. Selon nos sources à Toronto, la compagnie négocie actuellement des prêts bancaires pour couvrir jusqu'à 65% du financement du projet, d'un montant de 642 millions $. Un accord devrait être conclu dans les prochains mois. Au Congo-B, Dingyi Goup Investment Ltd, coté sur le Stock Exchange of Hong Kong et contrôlé par l'entrepreneur chinois Li Kwong Yuk, demeure fermement intéressé par le rachat d'Elemental Minerals Ltd. Les autorités boursières ont pourtant maintenu fin mars leur décision de bloquer l'offre de rachat de 160 millions AUD lancée par Dingyi en juillet 2013. Elemental détient le projet de potasse de Sintoukola sur la côte congolaise.
