Le groupe américain Monsanto a réaffirmé mardi 24 janvier qu'il ne vendrait pas de maïs transgénique en 2012 en France, au lendemain d'une action menée par des militants anti-OGM de la Confédération paysanne contre son site de Trèbes dans l'Aude (11) et après que la ministre de l'Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet ait annoncé lundi qu'une nouvelle clause de sauvegarde devrait être prise avant la fin février concernant le maïs MON810.
"Cette action violente fait suite à d'autres événements récents du même type qui ciblent notre siège et nos sites de recherche et de production en France depuis plusieurs mois : Monbéqui (82), Saint-Andiol (13), Bron (69)'', a déploré le semencier dans un communiqué en rappelant que ''Monsanto n'a ni vendu ni expérimenté de semences de maïs MON810 en France depuis 2008".
Monsanto "considère" également "que les conditions favorables à la commercialisation de MON810 en France en 2012 et au-delà ne sont pas réunies. Cette position a été exprimée à plusieurs reprises et confirmée auprès des autorités françaises". Et d'ajouter : ''Tant que la France n'aura pas de contexte politique favorable et d'approche réglementaire basée sur la science, Monsanto ne continuera à proposer que des semences de qualité - non-OGM - comme elle le fait depuis des années (…) Certains de nos sites en France ont une vocation internationale et des semences OGM et conventionnelles peuvent y être stockées et conditionnées à destination de marchés d'exportation. Cette activité contribue à la création d'emplois et de valeurs pour une filière des semences françaises qui est globalement exportatrice'', estime le semencier.
Cette décision intervient après celle du géant allemand de la chimie BASF qui a annoncé le 16 janvier, l'arrêt du développement de nouveaux produits transgéniques destinés exclusivement au marché européen pour se recentrer vers l'Amérique.
Suite à l'annonce de Monsanto, la Confédération Paysanne a demandé ''une fois de plus au gouvernement de ne pas se contenter d'une clause de sauvegarde appuyée sur les mêmes motifs qui ont déjà été invalidés par le Conseil d'État, mais de prendre immédiatement une interdiction de cession, de vente et de culture des semences de maïs MON 810 fondée, comme le veulent les lois françaises et européennes, sur la protection des cultures conventionnelles et sans OGM et de l'apiculture en particulier''.