Cette circulaire demandera aux préfets de mettre en place une information renforcée du public sur les niveaux de pollution par les particules PM-10, avec des recommandations sanitaires associées lorsque les niveaux dépasseront 80 microgrammes par mètre cube (µg/m3) et 125 µg/m3. Cette mesure concerne les pics de pollution, qui peuvent affecter des personnes sensibles et sont l'occasion de façon générale de sensibiliser aux problèmes de la pollution de l'air, a estimé Nathalie Kosciusko-Morizet tout en soulignant qu'elle ne devait pas occulter cependant notre priorité, qui est de réduire les émissions de polluants, directs ou indirects, sur le long terme. L'Afsset devrait examiner cette question afin de disposer d'éléments d'appréciation sur les seuils d'information du public pertinents, au regard des résultats des études scientifiques les plus récentes. Rappelons que de son côté, l'OMS estime à 70 µg/m3 le niveau annuel moyen des PM10 dans de très nombreuses villes du monde.
Concrètement, ce dispositif sera semblable à celui existant pour l'ozone pour lequel des procédures d'information du public et d'alerte ont déjà été mises en place. Rappelons que celles-ci sont basées sur les résultats de la surveillance réalisées par les associations agréées de surveillance de la qualité de l'air (AASQA) : dès que la concentration en ozone de 180 µg/m3 est atteinte ou risque de l'être, des actions d'information de la population et de diffusion de recommandations comportementales et sanitaires, notamment à destination des personnes sensibles, sont mises en œuvre via les différents média – journaux, radios, TV – et supports disponibles, tel que les panneaux d'affichage à message variable, les sites internet des AASQA, leurs répondeurs ou Audiotel. Ainsi, l'attention des professionnels de santé, des personnels s'occupant d'enfants et des parents sera attirée sur le fait qu'il convient d'être vigilants vis-à-vis de l'apparition de symptômes évocateurs et de ne pas les aggraver en ajoutant des facteurs irritants tels que la fumée de tabac ou l'utilisation de solvants, a rappelé Nathalie Kosciusko-Morizet. Les activités sportives et les sorties devront être évitées pour les personnes sensibles en cas de pics importants. Il sera également recommandé aux asthmatiques, insuffisants respiratoires ou cardiaques de respecter rigoureusement leur traitement de fond, d'être attentifs à toute aggravation de leur état et de ne pas hésiter à consulter leur médecin, a-t-elle précisé.
À l'occasion de ce déplacement, la secrétaire d'Etat à l'Ecologie, a également souhaité réaffirmer l'importance du dispositif de surveillance de la qualité de l'air, ainsi que la priorité accordée par le ministère de l'Ecologie, du Développement et de l'Aménagement durables à la réduction des émissions pour réduire l'impact de la pollution atmosphérique sur la santé. Elle a de ce fait souligné la nécessité de poursuivre l'extension de la surveillance à d'autres polluants (pesticides, particules très fines). Cette évolution se fera en partenariat avec les collectivités locales, les autres acteurs de la surveillance de la qualité de l'air, avec l'Observatoire de la Qualité de l'Air Intérieur, les autres ministères concernés, en particulier ceux chargés de la santé et du travail, a-t-elle déclaré.
La secrétaire d'État à l'Ecologie a enfin précisé qu'il fallait renforcer la qualité de l'air intérieur (domicile, lieux publics, transport). À cet égard elle a demandé qu'Airparif, la RATP, la SNCF et Aéroports de paris se rapprochent afin que les résultats de la qualité de l'air dans le métro, le RER ou les aéroports parisiens puissent être rendus plus facilement accessibles au public, par l'intermédiaire d'un organisme public indépendant comme Airparif.
Cette demande de la secrétaire d'état semble intervenir après les divers polémiques sur la qualité de l'air à paris lancé par Ecologie sans frontière (ESF). Rappelons qu'à la demande de cette association, le bureau d'études indépendant Horizons, avait étudié la pollution sur Paris. Cette étude affirmait que l'ampleur et les impacts de la pollution atmosphérique de Paris et ses alentours étaient mal et sous-évalués sur l'agglomération et dénonçait également la mauvaise qualité de l'air du métro. ESF avait ensuite interpellé, le 4 juillet dernier, le président d'Airparif pour qu'il exige d'Aéroports de Paris de pouvoir procéder à des mesures de pollution à l'intérieur des sites d'Orly et de Roissy-Charles de Gaulle. L'organisme chargé de surveiller la qualité de l'air en Ile-de-France n'y est en effet jamais parvenu.
La secrétaire d'état a également annoncé la création prochaine d'un indice de la qualité de l'air intérieur. Je demande également à l'Observatoire de la Qualité de l'Air Intérieur et aux AASQA de travailler conjointement, et en liaison avec les services des ministères, à l'élaboration d'un indice de la qualité de l'air intérieur, sur le modèle de l'indice ATMO pour l'air ambiant.
Une politique de l'air semble donc enfin s'amorcer : elle devrait être nourrie par les retours d'expériences de la part des acteurs de l'air dans le cadre du Grenelle de l'environnement. L'air sera en effet un des thèmes importants du groupe travaillant sur les liens entre santé et l'environnement, a indiqué Nathalie Kosciusko-Morizet.