La mousson africaine est une source vitale de pluie dans les régions du Sahel. En moyenne annuelle, les précipitations à Niamey, capitale du Niger, sont les mêmes qu'à Paris mais toute l'eau tombe en trois mois. La mousson joue également un rôle important à l'échelle du globe. Or depuis trente ans, l'Afrique de l'Ouest est frappée par une sécheresse d'une ampleur et d'une durée sans précédent liée à des perturbations de la mousson africaine.
Afin de mieux comprendre les raisons de ces perturbations, des chercheurs français ont lancé en 2001 le programme Analyses Multidisciplinaires de la Mousson Africaine (AMMA). En juillet 2006, la principale campagne de terrain du programme AMMA démarrait au Niger.
L'évolution de l'état des sols, des cultures, de la végétation, des rivières, de l'atmosphère et des océans a été suivi simultanément avant, pendant et après la mousson.
L'analyse des données récoltées a permis de comprendre les nombreux mécanismes qui régulent la mousson et ses impacts. Nous savons, par exemple, le rôle déterminant de la formation d'eau froide dans le golfe de Guinée dans le démarrage de la mousson et des conditions météorologiques en Méditerranée ou au-dessus de l'océan indien, dans la variabilité et la fin d'une saison de mousson, explique le service communication de ce programme. Nous avons amélioré nos prévisions météorologiques et climatiques saisonnières sur la sous-région et au-delà. Nous appréhendons également mieux le comportement de l'humidité des sols, du débit des rivières et du niveau des nappes phréatiques sous l'effet des précipitations passées et de l'activité humaine. Nous connaissons mieux aussi les émissions d'aérosols, notamment carbonées et de pollution, et leurs impacts sur la santé.
Article publié le 16 juillet 2009