"Les possibilités de passage de nanoparticules à travers les gants amènent à recommander la prudence en ce qui concerne le choix et les conditions d'utilisation des gants et des vêtements de protection en cas d'exposition aux nanoparticules."
C'est la conclusion à laquelle parvient une étude menée par deux équipes de recherche française et canadienne présentée lors des Rencontres scientifiques de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) le 13 novembre à Maison-Alfort. L'étude portait sur la mesure des propriétés barrières des membranes polymères et textiles contre les nanoparticules en milieu liquide.
Les deux équipes ne sont toutefois pas parvenues aux mêmes résultats. Les chercheurs français du Commissariat à l'énergie atomique (CEA) de Grenoble n'ont pas mis en évidence de passage des nanoparticules de dioxyde de titane (TiO2) à travers les membranes en nitrile des gants de protection. En revanche, l'équipe de recherche en sécurité du travail (Erest) de l'Ecole de technologie supérieure de Montréal a montré une possibilité de passage de ces particules à travers des membranes en nitrile ou en latex, ainsi qu'à travers les combinaisons en polyéthylène.
"Plusieurs paramètres peuvent expliquer ces différences : le montage expérimental, le type de sollicitation, ou encore les techniques analytiques différentes entre les deux équipes", explique Sylvie Motellier, porteur du projet de recherche. Et d'en conclure à la nécessité de poursuivre les travaux afin d'obtenir des données plus précises sur les niveaux de protection offerts par les équipements de protection individuelle (EPI) et sur leurs conditions d'utilisation en présence de nanoparticules.