Selon l'AFP, le ministre italien de l'Environnement, Corrado Clini, craint un "désastre" écologique après le naufrage du paquebot de croisière Costa Concordia, près de l'île italienne du Giglio dans une zone naturelle toscane.
Dans la nuit du vendredi 13 au samedi 14 janvier, le paquebot italien a heurté un rocher près de l'île avant de s'échouer. "Le navire a des réservoirs pleins de carburant, c'est un gasoil dense, lourd, qui pourrait se sédimenter dans les fonds, ce serait un désastre", a indiqué le ministre au quotidien La Stampa.
Près de 2.400 tonnes de fuel dans les soutes
Les réservoirs du Costa Concordia contiennent en effet 2.390 tonnes de gazole. La compagnie hollandaise Smit Tak vient d'être missionnée pour les pomper. Mais les autorités italiennes craignent que le pompage ne déstabilise le navire de croisière, en équilibre sur des rochers, à 50 mètres du rivage.
Si aucune fuite n'a été pour l'heure détectée, le ministre explique que le carburant pourrait "se disperser en mer, contaminant une côte exceptionnelle avec les effets, connus en pareil cas, sur la faune marine et les oiseaux". "Nous sommes prêts à intervenir en cas de fuite dans la mer", affirme toutefois M. Clini. "Dès que ce sera possible, ce carburant sera extrait du navire. Le problème est qu'il faut tenir compte de l'équilibre précaire de la coque".
Outre la tragédie humaine et le risque de catastrophe écologique, les plongeurs-secouristes ont repris la fouille du bateau à la recherche d'éventuels survivants du paquebot qui accueillait plus de 4.200 personnes à bord… Au moins 29 personnes (dont 25 passagers et quatre membres d'équipage) sont toujours portées disparues dans cette catastrophe qui a déjà fait 7 morts et 40 blessés. Pour le ministre, "la priorité est encore de sauver les éventuels survivants, jusqu'à présent et commencer à vider les réservoirs est dangereux". Puis à terme, ''il faudra retirer le navire "qui bloque l'entrée du port et représente un problème environnemental et touristique".
Le gouvernement entend décréter dès cette semaine l'état de catastrophe naturelle sur la zone pour mobiliser ressources financières et humaines afin d'éviter une pollution. Le ministre aurait donné 48 heures à l'armateur du navire pour présenter un plan afin de vider les réservoirs, soulignant le risque que "le navire puisse couler puis ensuite se briser en plusieurs morceaux".
Pour l'ONG environnementale Robin des Bois : ''en plus de la marée noire, il s'agit aussi d'éviter la dispersion progressive des eaux usées, des milliers de déchets domestiques, de plastique, de restauration, d'entretien et d'effets personnels de cette ville à moitié engloutie. Il faut que le naufrage du Costa Concordia fasse progresser la réglementation internationale sur la taille des navires, la capacité d'embarquement de passagers et génère des innovations dans l'accessibilité aux embarcations de sauvetage''.
