Après l'annonce de l'abandon du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le gouvernement a demandé à Francis Rol Tanguy de présenter un projet stratégique pour les mobilités du Grand ouest (1) . L'idée : développer l'accessibilité de la Bretagne et des Pays de la Loire, en s'appuyant sur les autres modes de transport. L'un des objectifs est, par exemple, de placer Brest et Quimper à 3h de Paris et à 1h30 de Rennes, en améliorant le trafic ferroviaire et routier.
Le rapport hiérarchise les projets à mener, en privilégiant les infrastructures existantes. "La construction d'infrastructure nouvelle ne semble devoir se justifier que lorsque la congestion et de la saturation ne peuvent trouver de réponse adaptée au travers d'autres mesures, notamment des mesures d'exploitation. Il ne s'agit donc pas de refuser toute infrastructure nouvelle, mais celle-ci devient une conséquence et non un but en soi", indique le rapporteur. De même, il préconise de finaliser les projets déjà contractualisés (mise en 2x2 voies de la RN 164, desserte TGV du sud francilien…) et de ne prendre que de nouveaux engagements "tenables". Ces propositions pourraient être discutées lors de comités de pilotage, dès l'automne.
La route, le rail et l'aérien
Ainsi, au delà de la relance du trafic aérien sur l'aéroport existant de Nantes et l'amélioration de sa desserte, le rapport préconise de rendre plus attractifs les autres aéroports présents sur le territoire, notamment ceux de Brest et Rennes.
L'ouverture, l'été dernier, de la ligne TGV Le Mans-Rennes a rapproché la Bretagne de Paris, avec un gain de temps de 35 minutes. Cela s'est traduit par une hausse du trafic de 18%. "Le contournement Est de l'Ile-de-France a permis d'interconnecter les lignes Nord, Est et Sud des TGV et de développer les gares de Paris-Charles-de-Gaulle et de Marne-la-Vallée-Chessy, analyse le rapport. (…) Cependant, l'interconnexion Sud fonctionne aujourd'hui entre Massy et Valenton sur la ligne existante et cohabite avec le RER C. Cela limite les capacités de développement et, surtout, limite la robustesse et donc la régularité de ces circulations". La réalisation, d'ici 2024, d'une troisième ligne entre Massy et Valenton permettrait d'augmenter la capacité de trafic de 25%. Dans ce cadre, l'opportunité de créer les gares "Massy - Orly TGV" ou "Pont de Rungis - Orly TGV" doit être étudiée. Cela permettrait de "desserrer l'étau de la saturation de la gare Montparnasse", note le rapport.
Enfin, la mission fait des propositions pour réorienter les 75 M€ prévus par la région Pays de Loire et l'Etat pour financer NDDL. "Les aménagements du boulevard périphérique de Nantes, les travaux en gare d'Angers et la modernisation de la signalisation ferroviaire entre Redon et Savenay paraissent les plus à même d'être réalisés à court terme, soit parce que les dossiers sont prêts, soit parce qu'ils ne nécessitent pas de procédures administratives".