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Actu-Environnement

''Parier sur la prochaine génération de cellules photovoltaïques''

Eric Laborde, président de PV Alliance, fait le point sur l'état du marché du photovoltaïque et présente le projet Solar Nano Cristal, porté par le CEA Liten, Photowatt et EDF Energies Nouvelles. Pour lui, seul un pari sur la prochaine génération de cellules photovoltaïques engagera la France dans la filière de l'électricité solaire.

Interview  |  Energie  |    |  S. Fabrégat
   
''Parier sur la prochaine génération de cellules photovoltaïques''

   
Actu Environnement : La France affiche un certain retard par rapport au Japon, à l'Allemagne, concernant la filière photovoltaïque. La conjoncture est-elle favorable aujourd'hui à un développement de l'industrie photovoltaïque au niveau national ?
Eric Laborde :
Deux problèmes principaux expliquent le retard de la France en la matière. Tout d'abord, jusqu'en juin 2006, il n'y avait pas de marché du photovoltaïque en France et donc pas de programme digne de ce nom. Photowatt par exemple, exportait par exemple plus de 90 % de sa production de cellule solaire photovoltaïque jusqu'à l'an dernier. À partir de juin 2006, le marché a été aidé, subventionné, ce qui lui a permis de démarrer. Le tarif de rachat est actuellement fixé à 60 centimes par Kwh alors que le consommateur achète l'électricité à EDF 10 à 15 centimes. Les énergies vertes ont besoin de ce type de dispositif pour se développer. Aujourd'hui, on commence à trouver un équilibre, le dispositif est plutôt bon. Une dizaine d'années sera nécessaire avant que l'électricité photovoltaïque ne soit au même prix que l'électricité vendue par EDF. Pour cela il faudra qu'il y ait davantage d'installateurs et beaucoup plus de demandes pour faire baisser les coûts. A ce moment-là, le marché aura atteint sa maturité.

AE : Vous parliez d'un second problème propre à la France…
EL :
Aujourd'hui, il y a un vrai marché, mais quid d'une industrie ? Nous avons un handicap majeur en France par rapport à l'Allemagne : très peu de territoires bénéficient de fonds structurels européens. Ces subventions permettent pourtant d'attirer des start-up, des entreprises... Ne pas en bénéficier nous prive d'une certaine attractivité. Les investissements dans ce secteur sont considérables. En France, il se peut qu'une industrie d'assemblage locale de panneaux solaires se développe ou que de grands groupes décident d'implanter leurs usines en France, mais le gros de l'emploi du secteur se situera au niveau des installateurs.

AE : Sur quoi la France peut-elle miser ?
EL :
Notre seul moyen est de parier sur la R&D. Avec Solar Nano Cristal1, nous parions sur la prochaine génération de cellules photovoltaïques. Nous avons perdu la bataille sur la génération actuelle, il faut donc se concentrer sur le futur : les cellules à haut rendement. Je pense que les industries qui seront présentes en France tourneront autour de ce programme phare, développé avec le CEA Liten (le laboratoire d'innovation pour les technologies des énergies nouvelles et les nanomatériaux du Commissariat à l'énergie atomique), via ses équipes de l'Institut national de l'énergie solaire (INES).

AE : Quel est l'intérêt d'un tel projet collaboratif ?
EL :
Nous allons bénéficier de tout le savoir-faire du CEA dans le domaine de l'électronique. Cela nous apporte un gros plus, auquel nous n'avons pas accès dans le privé. Les petites sociétés qui se joignent au programme n'ont pas les moyens de financer des travaux de R&D de cette ampleur.

AE : Quel est l'avenir de la filière du photovoltaïque en France ?
EL :
Le véritable objectif est d'en avoir sur tous les toits ! Aujourd'hui, un fabricant comme Photowatt produit des cellules solaires pour une capacité de 60 MW par an, soit l'équivalent de 600.000 m². Il faut en moyenne 30 m² de capteurs pour équiper une maison. Donc aujourd'hui, Photowatt a la capacité d'équiper chaque année 20.000 foyers. La France compte 5 millions de maisons individuelles. Le marché sera donc aussi alimenté par les importations…


1/ Le programme Solar Nano Cristal a pour objectif d'augmenter le rendement des cellules photovoltaïques par l'introduction des micro-nanotechnologies et diviser ainsi leur prix de revient par deux en développant un outil de production innovant. Un laboratoire-pilote, LabFab, sera construit à partir de 2009. Il devrait contribuer à la validation des résultats obtenus dans les laboratoires de l'INES. Il sera exploité par PV Alliance, société créée en septembre 2007 par Photowatt (40 %), le CEA (20 %) et EDF Energies Nouvelles (40 %).

Réactions20 réactions à cet article

Le photovoltaïque, l'éolien et le géothermique...

C'est bien le photovoltaïque, mais il faut y aller prudemment. La technologie reliée au photovoltaïque évolue rapidement et, en conséquence, les rendements s'améliorent continuellement. Alors, il faut y aller modestement, pour l'instant, avec le photovoltaïque. Pour ce qui est de l'éolien, il n'y a pas de surprise en vue. La technologie est à point, on connaît le rendement de ces appareils et le vent va continuer à faire fonctionner les éoliennes. Le géothermique n'est pas utilisé de la bonne façon. Plutôt que d'aller chercher l'énergie thermique dans le sol (investissements majeurs) on devrait exploiter les etendues d'eau (océans, mers, fleuves, lacs et rivières). 1 kWh d'énergie électrique investi dans une thermopompe (eau-eau ou eau-air) permet d'en retirer au moins 4 kWh d'énergie thermique. si on utilise cette énergie thermique pour combler nos besoins au niveau du chauffage et de la production d'eau chaude. On réalise ainsi des économies de plus de 60% sur les coûts énergétiques.

lafden | 30 avril 2009 à 01h59 Signaler un contenu inapproprié
analyse succinte de l'aspect financier

Il est certainement très important de parler de rendement des cellules PV et plus généralement de l’amélioration des caractéristiques techniques de ces dernières, mais si ces techniques basées Energies renouvelables font vibrer notre sensibilité écologique, il me semble que dans le cas du PV et du point de vue du particulier qui veut s’équiper, il est important de voir que une installation PV est également un placement financier sur 20 ans en l’occurrence. Or si l’on analyse le rendement de ce placement financier sur ces 20 ans et quoiqu’en disent certains installateurs, il reste assez modeste (inférieur a 4 %) et tres souvent comparable au rendement actuel d’un placement sûr comme l’assurance vie ( au bout de 20 ans même si l’installation est encore opérationnelle avec un rendement plus faible que faire de l’électricité produite ?) sans oublier que la durée de vie d’un onduleur ( environ 2000 euros) est inférieure a 20 ans.
La conclusion c’est que le coût d’une installation même avec une reduction d’impots maximum reste aujourd’hui très ( trop ?) élevé.

crésus | 30 avril 2009 à 10h07 Signaler un contenu inapproprié
Re:la vérité sur le photovoltaique

Il me semble qd même qu'à coût égal (coût au pire égal car la finalité de ces recherches n'est pas de développer des technologies qui ne se vendent pas !) , l'augmentation du rendement des cellules revient à diminuer le coût du Watt crête installé, non !!??
Je serais également intéressé par votre étude, n'ayant pas l'habitude de me contenter de vérités assénées sans démonstrations...

lenoncentraliende30ans | 30 avril 2009 à 11h21 Signaler un contenu inapproprié
Re:la vérité sur le photovoltaique

Bonjour, je ne saisis pas très bien pourquoi le rendement des panneaux est secondaire pour vous. Pour l'instant il ne dépasse pas les 15% si je ne m'abuse, alors si on pouvait le faire passer à 40% comme le font déjà certains panneaux high tech, ça serait très intéressant. Meilleur même, d'un point de vue purement énergétique, que la thermoélectricité (30% au mieux)! Pour ce qui est du coup du kWh, n'est-ce pas plus un problème de marché (qui n'est pas encore très développé) qu'autre chose?

Personnellement, je suis plus inquiet à cause de l'impact environnemental du PV: bilan carbone pouvant être désastreux, difficile à remonter (on trouve de tout comme temps de rentabilisation 3 à 10 ans) pollutions aux métaux lourds, scepticisme vis-à-vis des nanotechnologies...

Dans ces conditions, ne vaut-il pas mieux placer les deniers publics dans le solaire thermique pur (rendement certainement bien meilleur, et s'attaque à un vrai problème: le chauffage, qui est une énorme source de GES, lui, alors que l'électricité française, à 80% de nucléaire et 15 d'hydrolique environ, est relativement propre)?

Cordialement

Umwelt | 30 avril 2009 à 13h23 Signaler un contenu inapproprié
Re:Le photovoltaïque, l'éolien et le géothermique.

Le problème du thermique avec les PAC, c'est le fluide caloporteur utilisé, qui est un puissant GES, si je me souviens bien. En outre, la Terre reçoit beaucoup plus d'énergie sous forme de rayonnement solaire qu'elle n'en émet par géothermie. Il vaudrait donc mieux s'attaquer à l'héliothermique qu'au géothermique, non? Dans le détail, quels sont les avantages et les inconvénients de chacune de ces filières?

Quoi qu'il en soit, faire de l'hydrothermie me plait assez sur le principe: canaliser le réchauffement des océans pour réchauffer nos immeubles avant que nos belles étendues d'eau arrivent au point de saturation en C02... S'il n'y avait pas le problème du fluide caloporteur, je serais à 100% pour

Umwelt | 30 avril 2009 à 13h33 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:la vérité sur le photovoltaique

Bonjour,
Avant toute chose, il est impératif de faire faire une pré-étude de faisabilité technique et financière, qui va déterminer l'intérêt de l'installation, et faire ressortir son coût d'investissement et de rentabilité, avec son amortissement.
Le contrat est sur 20 ans, avec une garantie de productivité assurée jusqu'à 80%.
Le choix des modules, des onduleurs et l'installation elle-même est déterminante sur la qualité du rendement électrique d'une centrale photovoltaïque.

Cohesion2E | 30 avril 2009 à 15h14 Signaler un contenu inapproprié
suite

la question est que le cout augmente toujours plus vite que le rendement

Anonyme | 30 avril 2009 à 16h23 Signaler un contenu inapproprié
suite

me donner votre adresse de mail

Anonyme | 30 avril 2009 à 16h25 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Le photovoltaïque, l'éolien et le géothermi.

Cher paysan
Il y a une importante différence entre la fusion et la fission nucléaire. Dans les réacteurs nucléaires, on exploite la fission nucléaire, alors que la fusion nucléaire demeure une réaction incontrolable. L'hydrogène, dont le Soleil est constitué, est en fusion nucléaire et le produit de cette réaction est l'hélium. La réaction dégage une grande quantité d'énergie qui assure la vie sur Terre.
Par contre, même si on peut controler la fission de l'atome, la réaction produit des déchets radioactifs. C'est précisément là où le bât blesse puisque, encore aujourd'hui, on ne dispose pas de moyens pour entreposer sécuritairement ces déchets. Alors, pour moi, les produits consommés dans les réacteurs nucléaires demeurent des combustibles fossiles qu'il faut bannir tout comme le charbon, le pétrole et le gaz naturel.

lafden | 01 mai 2009 à 02h58 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Le photovoltaïque, l'éolien et le géothermi.

Le problème n'est malheureusement pas aussi simple.

Premièrement, comme l'a précisé lafden, la fission produit des déchets mortellement dangereux sur des centaines de milliers d'années (beau cadeau pour nos enfants). Cependant, si l'on veut réduire nos GES, faute de mieux, le nucléaire est la seule solution, car sur ce plan là, il est encore plus propre que les ENR!

Deuxièmement, la fusion, quoi que très prometteuse, n'est toujours pas au point, et ne le sera sans doute pas avant quelques décennies. Hors de question d'attendre autant de temps! Surtout que du civil au militaire, il n'y a qu'un pas pour le nucléaire. Cette solution miraculeuse coute extrêmement cher en plus, mais son rendement et sa propreté lui permettraient d'écraser la fission, sous réserve d'être correctement développée.

Pour ce qui est de l'hydraulique, deuxième plus grosse source d'ENR dans le monde après la biomasse, elle est limitée par plusieurs facteurs: il faut de l'eau, des fleuves (ça parait bête, mais un changement climatique qui modifie l'hydrométrie d'une région peut rendre inutile un projet de barrage), déplacer des populations entières pour créer les bassins de rétention d'eau, sans oublier que dans ces bassins, la sédimentation qui aurait lieu pourrait libérer du méthane par fermentation, méthane qui je le rappelle est un puissant GES. Enfin, je crois bien que l'hydraulique est déjà pratiquement exploitée à son maximum dans les pays où il est rentable de le faire.

Cependant, quand on voit les proportions ridicules de l'éolien et du photovoltaïque, il est tout à fait légitime de vouloir autre chose de plus efficace. Je ne m'y connais pas trop en géothermie profonde, alors je ne peux pas me prononcer sur ce plan là. Quoi qu'il en soit, on cherche beaucoup de complications là où le problème est simple: le meilleur kWh est celui qu'on n'a pas consommé. Trouver de nouvelles ressources peut être beaucoup plus polluant, onéreux et technologiquement problématique, que de simplement bien isoler ses bâtiments, et optimiser les réseaux de transports. Mais ici encore, d'autres problèmes doivent se poser. La solution n'est ni unique, ni parfaite. Il faut vraiment jongler avec les avantages et inconvénients de chaque ressource, qui varient d'un point à un autre du globe. Autant dire qu'on a du pain sur la planche.

Umwelt | 01 mai 2009 à 13h03 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Re:Le photovoltaïque, l'éolien et le géothe.

Améliorer les performances des techniques de production des énergies renouvelables est, incontestablement la meilleure façon de diminuer la consommation des combustibles fossiles. Cependant, il faudrait utiliser ces énergies renouvelables de la façon la plus rentable possible. À mon avis, le meilleur moyen d'y arriver serait d'investir ces énergies renouvelables dans des batteries performantes qui nous permettraient de ne plus utiliser le pétrole pour faire fonctionner nos véhicules automobiles.

Pour y arriver, il faut produire une batterie suffisamment performante pour permettre une accélération,une vitesse et une autonomie acceptable. Voilà qui existe déjà : la batterie lithium-ion (Li-ion). Où trouver tout ce lithium? Vous allez peut-être me répondre qu'il existe en France des gisements de minerais qui pourraient permettre d'extraire,au moins,100 000 tonnes de ce métal.

Malheureusement, celà ne produira qu'une faible proportion des batteries qu'il faudra fournir au niveau mondial. En Amérique du Sud, précisons qu'il s'agit de la Bolivie, se trouve 47% du lithium mondial. C'est le métal du futur. On l'exploite dans un désert qui est, en fait, un lac asséché. Le coordonateur du projet d'exploitation, Marcello Castro, ainsi que le géologue qui en fait l'étude, Eloy Espozo, s'entendent pour dire que, d,ici 3 ou 4 ans, le projet devrait passer à la phase industrielle. Le président, Evo Morales, affirme que la Bolivie demeurera propriétaire mais qu'elle acceptera des ententes de partenariat avec des pays étrangers. Il souhaiterait même qu'un modèle de voiture électrique soit exploité dans son pays. Alors, il faudra faire la queue. L'avenir de la voiture électrique se trouve là. Et, bien sûr, puisque le lithium est tout à fait recyclable, la ressourse est inépuisable. Reste à savoir si il y a suffisamment de lithium exploitable pour qu,on puisse fournir quelques batteries à chacun des 2 milliards de véhicules automobiles (la Chine, l'Inde, le Brésil et l'argentine aidant), soit plus que le double qu'actuellement, qui seront en circulation avant la fin de ce siècle.

lafden | 02 mai 2009 à 01h59 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Re:Re:Le photovoltaïque, l'éolien et le géo.

Un rappel, cependant: une voiture électrique n'est plus propre qu'une voiture à essence que si l'électricité fournie est d'origine propre. Ceci n'est vrai que dans un nombre très limité de pays (ceux qui utilisent massivement l'hydraulique et le nucléaire). Ailleurs (usage massif du charbon) je suis tenté de dire que la voiture électrique est bien pire que l'essence, car le charbon est beaucoup plus carbonné que l'essence, sans oublier qu'il faut compter le transport de l'électricité, qui réduit encore le rendement de la recharge. Et je ne parle pas des enjeux humains, politiques et environnementaux énormes qui se cachent derrière l'exploitation minière.

Bref, sauf dans les pays à électricité propre, la voiture tout électrique me semble vraiment être un attrape-nigaud. Au mieux, l'hybridation me semble un bon compromis, car l'électricité utilisée pour recharger les batteries serait moins sale que si elle sortait d'une centrale à charbon.

Umwelt | 02 mai 2009 à 12h03 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Re:Le photovoltaïque, l'éolien et le géothe.

Bonjour,

//le nucléaire est la seule solution, car sur ce plan là, il est encore plus propre que les ENR!//

Le nucléaire, contrairement à ce qui est souvent affirmé, rejette du C02. Le transport du minerai, son traitement pré-utilisation et post utilisation, les pièces de maintenance des centrales, le démantelement des centrales, le stockage des déchets... Je n'ai pas de chiffres fiables sous la main, mais en considérant l'ensemble de la filière nucléaire, on se rend compte que les émmisions ne sont pas du tout négligeables.

ric | 04 mai 2009 à 10h53 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Re:Re:Le photovoltaïque, l'éolien et le géo.

Vous démontrez parfaitement que le nucléaire (si on suit le procédé de A à Z)produit son lot de G.E.S. et qu'il n'est pas sans risque pour cette génération, pas plus que pour les suivantes. Je propose qu'on investisse davantage sur les énergies renouvelables avant de céder devant le nucléaire; parce qu'une fois qu'on aura choisi le nucléaire, ce que je ne souhaite pas, ce sera pour longtemps et avec toutes les conséquences que celà impliquera forcément.

lafden | 04 mai 2009 à 14h46 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Re:Re:Re:Le photovoltaïque, l'éolien et le .

DEs propos vraiment raisonnables commencent içi à émerger ... Puisqu'on revisite les avantages et les inconvénients ( plus nombreux )du nucléaire ; on ne peux pas oublier dans l'affaire que le nucléaire peux aussi produire des accidents ( tchernobyl ... ) . Un vrai désastre, loin d'être totalement comptabilisé . Le nucléaire nous a donné un temps l'illusion d'avoir une énergie bon marché, qui nous a fait relâcher les efforts d'économie et de sobriété énergétiques, dans le chauffage et l'isolation en particuliers . C'est aussi une des raisons de notre retard dans les ENR .
Enfin arrêtons de croire que beaucoup d'énergie consommée ou à consommer est synonyme de confort et de qualité de vie: C'est une funeste illusion quand on y regarde de près .

patricemars | 04 mai 2009 à 21h23 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Re:Re:Re:Re:Le photovoltaïque, l'éolien et .

Je suis parfaitement d'accord avec vous sur les dangers du nucléaire, partageant la même opinion. Ceci dit, les émissions en GES liées au nucléaire, bien que non nulles, sont très inférieures à celles de n'importe quelle ENR. Pourquoi? Parce qu'il n'y a pas d'intermittence gênante (comme solaire et éolien) à compenser avec des centrales à charbon, très carbonnées, et la puissance du nucléaire est telle que le tonnage d'éqCO2/kWh produit de toute la filière est ridicule: moins de 8g éqCO2/kWh, càd le carbonnage de l'hydroélectricité. Or, dans les pays suffisament riches et stables, le potentiel hydroélectrique semble utilisé pratiquement au maximum. A moins de trouver des solutions hydrauliques alternatives et aussi performantes que les barrages (qui possèdent d'ailleurs pas mal d'inconvénients environnementaux) on risque d'être dans une impasse. Les autres ENR sont soit parties de trop bas, soit trop carbonnées et en concurrence avec d'autres usages (biomasse) pour jouer un rôle majeur, à moins de décisions politiques extrêmement fortes. Ca m'en coûte de dire ça, mais si on veut lutter contre le réchauffement climatique, ce serait se tirer une balle dans le pied que de renoncer à la source d'énergie la moins carbonnée.

Les autres sources risquent malheureusement de ne pas pouvoir se développer assez vite, ni de gagner assez en performance, pour répondre aux problématiques qui sont les notres avant l'échéance climatique. Il faut à tout prix coupler cette progression des ENR avec une politique forte d'économie d'énergie, ciblée bien entendue sur les énergies les plus carbonnées. C'est d'ailleurs surtout dans cette direction que doivent aller les deniers publics. Encore une fois, la meilleure consommation d'énergie est celle que l'on n'a pas faite. Mais d'ici à ce que ce dicton devienne une loi appliquée de tous... on aura sans doute déjà subi quelques crises énergétiques et climatiques assez virulentes.

Umwelt | 04 mai 2009 à 22h23 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Re:Re:Re:Re:Re:Le photovoltaïque, l'éolien .

Vous faites l'apologie du nucléaire il me semble, en faisant croire que son développement est aisé et rapide, c'est faux . En combien d'années construit-on les nouveaux EPR ?

Ils mobilisent des masses de capitaux énormes alors que les liquidités se font rares, ainsi que les capitaux disponibles . Le nucléaire ne pallie pas des pics de consommation ( sa production n'est pas flexible ) liés aux périodes de froid, quand c'est le cas en France, qui importe massivement de l'électricité en dépit de son parc nucléaire important, vu aussi les nombreux chauffages électriques installés ; bien plus que dans les autres pays européens ...
Et alors dans ce cas l'électricité provient de ... sources carbonés pour l'essentiel : fuel, gaz et charbon .

Il n'est pas exclu qu'EDF révèle très rapidement sa fragilité
financière, qui songe à recourir à un grand emprunt, je vous invite à la plus grande prudence !

Patricemars | 04 mai 2009 à 23h20 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Re:Re:Re:Re:Re:Re:Le photovoltaïque, l'éoli.

Soit, mais sans le nucléaire, on aurait importé encore plus d'électricité, utilisé encore plus de centrales thermiques à charbonn et ce en permanence, pas seulement pour quelques pics. Notre Bilan Carbone aurait été bien pire!

Je ne défends pas le nucléaire, croyez-moi. C'est en serrant les dents que je dois avancer les faits: notre indépendance énergétique a été faite avec une fausse solution. A l'époque, les préoccupations environnementales n'étaient pas du tout les mêmes, et les ENR n'étaient qu'une lubie de quelques illuminés. Je ne suis en rien fier de cette situation, mais je m'interroge sérieusement quant à notre capacité à rattrapper le retard qu'on a accumulé.

Ceci dit, je me battrai bec et ongles pour qu'on atteigne nos objectifs en ENR comme en GES, mais pour ça, il faut rester lucides sur les capacités de chaque ressource pour savoir laquelle sera la meilleure au final. Mais si vous pensez que les coûts du nucléaire causeront son recul, il ne nous reste plus qu'à espérer que ce sera au profit des bonnes sources d'énergie alternatives. Mais j'ai bien peur que les politiques ne préfèrent le retour au charbon à l'usage des ENR, à moins que d'autres soient moins chers. Espérons...

Umwelt | 05 mai 2009 à 00h21 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Le photovoltaïque, l'éolien et le géothermi.

En réalité la géothermie peut egalement utiliser comme caloporteur de l'eau glycolé avec un double échangeur sur la PAC avec alors une quantité tres limitée de GAZ qui peut etre parmi les moins nocifs. D'autre part la geothermie a faible profondeur ( horizontale ) utilise également le rayonnement solaire. le gros intéret de la géothermie reside dans l'inertie thermique de la terre qui conserve non seulement la chaleur venant du noyau terrestre mais également la chaleur du soleil (heliothermie?)en particulier pendant l'hiver , moment ou l'on en a le plus besoin.
Anoter également que les SSC ( systemes solaires combinés) qui utilise en complément du chauffage classique une eau chaude issue de capteurs solaires est promis a une forte évolution en particulier dans le sud de la France.

cresus | 07 mai 2009 à 10h49 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Re:Le photovoltaïque, l'éolien et le géothe.

En effet, c'est d'ailleurs dans le solaire thermique que je mise le plus d'espoirs: notre électricité est relativement propre, alors l'économiser est (toujours relativement bien sûr) moins intéressant que d'économiser des énergies très carbonées comme celles utilisées pour le chauffage. Et le thermique solaire peut être très utile pour ça.

Par ailleurs, si la maison est bien construite, une bonne isolation thermique permet de se contenter des apports solaires passifs pour le chauffage, permettant de déporter les apports actifs (par panneaux donc) sur l'eau. Pour rappel, le chauffage de l'eau représente environ 30% voire 40 dans la consommation d'électricité des ménages (lave-linge et lave vaisselle inclus). L'économie d'électricité réalisée est beaucoup plus intéressante qu'avec du photovoltaïque, rien qu'avec les rendements bien supérieurs.

Umwelt | 07 mai 2009 à 22h18 Signaler un contenu inapproprié

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