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Actu-Environnement

Dans l'Oise, le SITTEUR s'équipe d'une station d'épuration avec serre de séchage solaire

Le Syndicat intercommunal pour le transport et le traitement des eaux usées et des réseaux (SITTEUR) a inauguré une nouvelle station d'épuration plus grande, plus efficace mais surtout équipée d'une serre pour le séchage des boues.

Eau  |    |  F. Roussel
   
Dans l'Oise, le SITTEUR s'équipe d'une station d'épuration avec serre de séchage solaire
Serre de séchage des boues
© Degrémont
   
Confronté à l'obsolescence de la station d'épuration (STEP) située à Brenouille (60), le Syndicat intercommunal pour le transport et le traitement des eaux usées et des réseaux (SITTEUR) regroupant douze communes de l'Oise, s'est penché en 2001 sur la construction d'une nouvelle STEP. Moins de deux ans après la pose de la première pierre en mars 2006, la nouvelle station a été inaugurée vendredi dernier.

Alors que l'ancienne station comptait 3.000 m3 de bassins, la nouvelle en compte 12.700m3 et un litre d'eau passe désormais 70 heures dans la station contre 16 auparavant. En effet, afin de répondre aux exigences de traitement demandées par la Loi sur l'eau, la nouvelle station traite les pollutions carbonées, azotées et phosphorées, contrairement à l'ancienne station qui ne traitait biologiquement que les pollutions carbonées. Ainsi, après un dégrillage permettant d'enlever les gros déchets, les effluents sont dessablés et dégraissés. L'eau est ensuite répartie dans deux bassins d'aération de 32 mètres de diamètre. L'élimination du carbone, de l'azote et du phosphore y est assurée par voie biologique ainsi que par voie physico-chimique pour augmenter les performances de traitement du phosphore. L'eau est ensuite orientée vers deux décanteurs secondaires où l'eau est séparée des boues qui se déposent au fond par gravitation. L'eau épurée rejoint par débordement le canal de rejet, dans lequel elle est comptabilisée et prélevée pour vérifier sa conformité aux normes préfectorales.
Les boues sont récupérées par un système de succion qui les renvoie dans le bassin biologique : une partie d'entre elles est conservée pour maintenir la charge nécessaire à l'épuration biologique tandis que l'excédent est envoyé vers la « filière boue ».

Des boues séchées sous serre

Composées d'une grande quantité d'eau, de matières organiques fermentescibles et de matières minérales, les boues sont les seuls déchets issus de la station potentiellement valorisables. L'enjeu du traitement est donc d'améliorer leur qualité dans une optique de compostage en milieu agricole, mais aussi de réduire leur volume pour diminuer leurs coûts de stockage et de transport.
Afin de limiter la consommation d'énergie du site et de faciliter le recyclage des boues de la station, le maître d'œuvre a choisi de sécher les boues grâce à une serre solaire. Après avoir été égouttées, épaissies et pressées, les boues sont envoyées dans une serre de 1.000 m2 où elles resteront un mois. Le lit de boue est réchauffé par le rayonnement solaire. L'eau qu'il contient s'évapore. L'air humidifié est évacué pour maintenir un niveau hygrométrique optimal dans la serre.
Au final, le traitement permet de réduire de trois à cinq fois le volume des boues de même que leur concentration en eau : le produit fini ne comporte plus que 20% d'eau contre 85% avant traitement. Une fois séchées, les boues sont évacuées vers un site de compostage voisin qui se charge de la gestion de leur épandage agricole.
La station traite désormais les eaux usées de 40.000 équivalent-habitants, contre 30.000 auparavant. La nouvelle usine, construite par France Assainissement, filiale de Degrémont, Groupe Suez Environnement, aura coûté 11,8 millions d'euros financés par le Syndicat, l'Agence de l'Eau Seine Normandie et le Conseil Général de l'Oise.

Réactions2 réactions à cet article

renseignements

les métaux lourds sont-ils éliminés ?
l'épandage de boues d épuration est assez controversée
j'ai visité la STEP d'Honfleur qui est équipée de bacs à roseaux pour évacuer leurs boues d'épuration

Quelle est la meilleure technique ?

Anonyme | 18 septembre 2008 à 10h01 Signaler un contenu inapproprié
Re:renseignements

bonjour,
je vais tenter de vous répondre à votre question.
les métaux lourds ne sont évidemment pas éliminés.
ils sont en fait concentrés, en effet, en réduisant la part d'eau dans les boues, passant de 85 à 20%, tous les éléments sont concentrés si on réfléchit en boues matières brutes.
par contre, si on réfléchit en boues matières sèches, les métaux et autres micro-polluants organiques ne sont pas concentrés, leurs proportions n'évoluent pas par rapport à la matière sèche.
dans l'article, on parle épandage de composts et non pas de boues, donc les contraintes réglementaires ne sont pas pareilles.
néanmoins, je me pose une question, pourquoi autant déshydrater les boues si la plate-forme de compostage est proche? d'autant qu'il faut de l'eau pour composter, alors pourquoi éliminer l'eau pour en rajouter par la suite.
certes les coûts de transport sont réduits mais est ce que les coûts de traitement (compostage) sont réduits aussi? n'y a t il un tarif pénalisant à cause de la trop faible humidité de ces boues.
en tout cas, l'avantage de la serre solaire est de permettre non seulement une réduction des volumes mais aussi une hygiénisation des boues. selon les termes de la nouvelle directive déchets, ces boues pourraient être considérées comme des produits et non plus comme un déchet. maintenant à savoir si les contraintes d'épandage seront revues à la baisse dans la réglementation française.
une dernière question, 1000 m2 me semble une surface de serre relativement petite, est elle bien dimensionnée pour 40 000 EH ? y a t il un plancher chauffant en appoint en hiver?

freddo | 21 septembre 2008 à 01h14 Signaler un contenu inapproprié

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