À l'occasion d'une opération exceptionnelle de réception d'échantillons à base d'oxyde de plutonium et d'uranium en provenance d'une entité extérieure à l'installation, l'introduction d'une masse de matière fissile dans un poste de travail a conduit au dépassement de la limite de sûreté-criticité* applicable, commente l'ASN. Ce dépassement est dû à l'application d'une procédure inadéquate et non formalisée. Il n'est pas dû à une erreur humaine, ajoute l'autorité de sûreté nucléaire. De plus, le logiciel de comptabilité des matières fissiles, qui permet la vérification du respect des limites autorisées lors de chaque entrée-sortie de matière, n'a pas généré d'alarme, car il ne prenait pas en compte ces opérations exceptionnelles. Ce sont les contrôles manuels, réalisés par les opérateurs lors de la prise de poste du lendemain matin 4 mars, qui ont révélé cette situation anormale et conduit l'exploitant à engager des actions correctives, a noté l'ASN.
L'ASN qui a réalisé une mission de contrôle le 6 mars, considère que les limites prescrites pour prévenir les accidents de criticité doivent faire l'objet d'un respect strict de la part des exploitants et s'assurera de ce fait que l'exploitant a tiré le retour d'expérience nécessaire concernant cet événement. L'exploitant devra notamment compléter son référentiel documentaire, modifier le logiciel de suivi de la matière fissile et améliorer la traçabilité des actions des opérateurs, souligne l'autorité.
L'usine MELOX fabrique des assemblages de combustibles MOX (mélange d'oxyde d'uranium et de plutonium) destinés aux réacteurs électronucléaires à eau légère.
* Un accident de criticité correspond au démarrage d'une réaction nucléaire non contrôlée lorsque la masse de matière nucléaire dépasse un certain seuil, appelé « masse critique ».
Article publié le 20 mars 2009