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Actu-Environnement

Delphine Batho annonce la refonte du régime de responsabilité civile nucléaire

Risques  |    |  L. Radisson

La ministre de l'Ecologie, Delphine Batho, a annoncé le 30 mai à l'Assemblée nationale que le projet de loi de programmation sur la transition énergétique, qui sera présenté à l'automne, comporterait un important volet consacré au renforcement de la sûreté nucléaire.

Parmi ces mesures figure la révision du régime de responsabilité civile nucléaire. Le plafond de responsabilité de l'exploitant passera de 91,5 à 700 millions d'euros, comme certaines informations l'avaient laissé entendre en février dernier. Ce montant doit être rapproché du coût médian global d'un accident nucléaire majeur estimé dans une fourchette de 120 à 430 milliards par l'IRSN en mars 2013. En contrepartie de la limitation de responsabilité de l'exploitant, il n'y a pas à démontrer de faute de sa part en cas d'accident, a toutefois rappelé la ministre. "En cas par exemple d'accident lié à un acte terroriste, la responsabilité de l'exploitant s'applique quand même", a-t-elle expliqué.

La loi élargira également le champ et le nombre des dommages que l'exploitant devra indemniser en cas d'accident. Seront désormais couverts, a déclaré Delphine Batho, les dommages immatériels, certains dommages environnementaux (restauration des milieux, pertes économiques liées à l'impossibilité d'exploiter certaines ressources environnementales), et le coût des mesures de sauvegarde (évacuation des populations…). D'autre part, le délai de prescription pour l'indemnisation des dommages corporels passera de 10 à 30 ans.

Limiter les cascades de sous-traitance

Delphine Batho prévoit également de doter l'ASN de pouvoirs de sanction supplémentaires, notamment des amendes administratives et des astreintes journalières. "Nous inscrirons dans la loi l'obligation d'une revue par les pairs de chaque centrale, et non pas seulement du cadre national de sûreté", a-t-elle ajouté.

La ministre propose également de limiter à trois le nombre maximal de niveaux de sous-traitance successifs pour les activités importantes pour la sûreté. Mais aussi de faire réaliser par l'exploitant lui-même, sans possibilité de recourir à un prestataire, certaines activités comme la conduite des installations.

Interdire l'exportation des déchets radioactifs français

Le principe de l'interdiction de l'exportation des déchets radioactifs français à l'étranger sera également inscrit dans la loi, "en miroir à la disposition existante qui interdit le stockage en France de déchets radioactifs étrangers", a annoncé la ministre.

Un régime de servitudes d'utilité publique sera également créé au sein du code de la santé publique afin de "garder trace des sites et sols pollués par des substances radioactives, et y prescrire des restrictions d'usage".

Réactions3 réactions à cet article

Responsabilité civile en cas de catastrophe nucléaire: soyons clairs c'est l'ETAT qui sera seul capable d'assumer réellement des frais d'une telle importance. C'est d'ailleurs là ou la privatisation de ce genre d'activité montre ses limites.L'échelle des sommes nécessaires et la durée ne sont pas compatibles avec une société (privée) .
Sous traitance: limiter à 3 les échelons signifie qu'il pouvait y en avoir plus!!!!! Dans la pratique ce serait plus rassurant de limiter encore les échelon de sous-taitance, ne trouvez-vous pas?

ami9327 | 01 juin 2013 à 14h06 Signaler un contenu inapproprié

Combien faudrait'il faire payer l'électricité d'origine nucléaire pour que le responsable soit solvable en cas d'accident?
le "coût médian global" d'un accident nucléaire majeur est une expression bizarre puisque qu'en statistique la valeur médiane est la valeur de l'échantillon pour laquelle il y a autant de valeurs supérieures que de valeurs inférieures. Une statistique sur quelques cas (Three Miles Island, Tchernobyl, Fuskushima et autres centrales japonaises...) ne me semble pas avoir beaucoup de sens puisque la gravité des accidents est très variables. Par ailleurs le fait de mettre une fourchette pour une valeur médiane semble indiquer qu'on ne connait pas très précisemment le coût des accidents majeurs considérés? Enfin il ne faut pas considérer les valeurs de de 120 et 420Md€ comme des valeurs mini et maxi mais tout au plus comme un ordre de grandeur. Les compagnies privées n'y peuvent évidemment faire face comme le prouvent la nationnalisation de Tepco mais pourquoi les états le pourrait'il?
En France le PIB est de 2000Md€, un seul accident nucléaire majeur "médian" couterait donc de 5 à 20% du PIB. Cela ne nous mettrait peut-être pas en cessation de paiement mais... Quel est donc le coût réel de l'électricité nucléaire? EDF ne vends t-elle pas déja de l'électricité à perte sans le savoir?

bob | 13 juin 2013 à 20h11 Signaler un contenu inapproprié

Bonjour à tous,

ami9327 écrit : "'c'est l'ETAT qui sera seul capable d'assumer réellement &c..." ...... mais n'oublions pas que précédemment EDF était propriété de l'Etat ...... induisant la propriété des centrales !

Dany

Dany-a-Nice | 01 novembre 2013 à 08h21 Signaler un contenu inapproprié

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