Jeudi 25 janvier, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a annoncé que l'usine Creusot Forge (Saône-et-Loire) de Framatome (ex-Areva NP, repris par EDF) pouvait reprendre la fabrication de composants destinés aux installations nucléaires françaises sous certaines conditions.

"Lors de la reprise des fabrications, le forgeage de chaque type de composant (virole, calotte, tuyauterie, etc.) devra faire l'objet d'une qualification technique préalable instruite par l'ASN afin de s'assurer de la capacité technique de l'usine", explique l'Autorité qui "maintient à ce stade une surveillance renforcée de l'usine".

En mai 2016, l'ASN révélait avoir constaté des irrégularités dans le contrôle de fabrication de plusieurs centaines de pièces produites à l'usine du Creusot depuis 1965, dont certaines en service sur le parc nucléaire français. En avril 2017, l'ASN avait précisé à l'entreprise les conditions qu'elle jugeait nécessaires pour la reprise des opérations de forgeage.

Pour remédier à ces "dysfonctionnements techniques et organisationnels majeurs", Framatome s'est engagée à revoir les évaluations et la formation en matière de sûreté et de métallurgie, à renforcer la maîtrise des procédés (via notamment des démarches de recherche et développement en matière d'incertitudes de mesures), à restructurer la surveillance des procédures, à identifier les douze postes clés pour lesquels des recrutements ont été réalisés en 2017, à réaliser des pièces de test visant à s'assurer de la capacité de l'usine à produire en respectant l'ensemble des exigences et à investir "plusieurs millions d'euros en 2017 et 2018".