Robots
Cookies

Préférences Cookies

Nous utilisons des cookies sur notre site. Certains sont essentiels, d'autres nous aident à améliorer le service rendu.
En savoir plus  ›
Actu-Environnement

Développement du nucléaire : la question des déchets n'est toujours pas réglée

Alors que la France poursuit son développement nucléaire et que de nombreux autres pays s'intéressent à ce mode de production de l'électricité, se pose toujours la question de la fin de vie des déchets, à risque pour l'homme et l'environnement.

Déchets  |    |  S. Fabrégat
   
Développement du nucléaire : la question des déchets n'est toujours pas réglée
Centre de stockage de déchets de faible et moyenne activité à vie courte (CSFMA) de l'Aube
© ANDRA
   
Le développement du nucléaire se poursuit en Europe mais aussi en Inde, en Chine, au Brésil ou encore aux Etats-Unis. Il y aurait à travers le monde 350 déclarations d'intention de construction de réacteurs nucléaires, dont une quarantaine de projets avancés et 35 actuellement en construction. Des réacteurs capables de produire 300 gigawatts - soit cinq fois le parc nucléaire français actuel - pourraient être construits dans le monde d'ici 2030. Ce développement pose nécessairement la question de la gestion des déchets issus de cette industrie. Des déchets à risque pour l'homme, l'environnement et les générations futures…
Si 90 % des déchets radioactifs perdent au moins la moitié de leur radioactivité tous les 30 ans, ceux-ci ne concentrent que 0,1 % de la radioactivité. Le gros du problème provient des 10 % restants, les déchets à vie longue (plusieurs milliers d'années), qui concentrent 99,9 % de la radioactivité. Ceux-ci proviennent du combustible nucléaire usé mais aussi des déchets métalliques.
En France, au 31 décembre 2004, les déchets nucléaires, toute provenance confondue, représentaient 1.033.000 m3 environ (volume équivalent conditionné), dont 69 %, soit un volume de 711.700 m3 environ, étaient stockés définitivement. 90% de la radioactivité liée aux déchets français est localisée sur les deux sites de la Hague (AREVA) et Marcoule (CEA), principaux producteurs de déchets radioactifs de haute activité et de moyenne activité à vie longue, selon l'agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (ANDRA).
La question de la gestion à long terme des déchets radioactifs à vie longue a été posée en 1991 lors d'un débat initié par la loi Bataille. Quinze en plus tard, les recherches et réflexions auraient dues aboutir au vote d'une loi fixant les termes d'une stratégie globale de gestion des déchets issus du nucléaire.
À défaut de réponse scientifique claire, la loi du 28 juin 2006 a prolongé les travaux de recherches et mis en place par un plan national de gestion des matières et déchets radioactifs. Le texte tend vers une gestion durable des déchets et prévoit la création de deux nouveaux centres de stockage d'ici 2019 et 2025. L'ANDRA, chargée de la gestion des déchets radioactifs français, a mis en place des procédures de contrôle et de sûreté intervenant pendant toute la chaîne de gestion du déchet, du confinement au stockage.

Limiter la production de déchet

Mais le meilleur déchet reste celui que l'on ne produit pas… Si le slogan vaut pour les déchets ménagers, il s'applique également aux déchets radioactifs. En travaillant sur les procédés et l'organisation, il est possible de réduire considérablement la quantité de déchets produits. EDF, par exemple, est parvenu à diviser par 3 entre 1985 et 2006, le volume de ses déchets nucléaires, à production électrique équivalente. Rappelons toutefois qu'il s'agit bien de volume et non pas de quantité ! En utilisant des presses de compactage plus performantes, le groupe a en effet réduit le volume de ses déchets. Mais pas seulement… En améliorant l'efficacité énergétique du combustible, l'entreprise a réduit de 25 % la quantité de combustible utilisée chaque année. Un travail en amont a été également réalisé : les produits entrant à zone contrôlée sont désormais réduits aux seuls produits nécessaires (outils mais pas emballages…), afin de réduire la quantité à la source. Enfin, le tri des déchets a été amélioré afin de favoriser la réutilisation et le recyclage des déchets. Certains déchets vont aussi être fondus ou incinérés au lieu d'être stockés. Le reste des déchets produits va être conditionné, isolé selon des normes strictes avant d'être entreposés dans des centres de stockage.

Poursuivre la recherche

Pour autant, la question des déchets radioactifs n'est pas réglée. Alors que l'industrie nucléaire poursuit son développement, de nombreuses personnes s'émeuvent du cadeau empoisonné laissé aux générations futures et s'opposent à l'installation de centres de stockage dans leur région. Les travaux de recherche s'intensifient afin de trouver des solutions de stockage et d'élimination toujours plus sûres. L'école des mines de Nantes vient par exemple d'annoncer la création d'une chaire consacrée à la gestion des déchets nucléaires, en partenariat avec les principaux acteurs de la filière (ANDRA, EDF, AREVA).
Les déchets nucléaires ont un cycle de vie extrêmement long - au-delà de plusieurs milliers d'années - nécessitant des opérations de traitement, d'entreposage puis de stockage d'une totale sûreté. L'existence de méthodes à la fois satisfaisantes sur le plan scientifique et socialement acceptables est l'un des défis majeurs que doit relever tout pays qui possède ou veut posséder une filière électronucléaire, explique l'école dans un communiqué.
La chaire industrielle poursuit un double objectif : élargir l'offre de formation de l'école des mines de Nantes dans le domaine des déchets nucléaires mais aussi intensifier les efforts de recherche sur la physique et la chimie nucléaire au travers de son laboratoire Subatech.

Réactions9 réactions à cet article

Relativisons l'urgence

Si l'on construira 300 GW en 2030, on va aussi en enlever 400 GW puisque la majorité du parc actuel sera arrivé en fin de vie (y compris le parc français). Heureusement pour l'instant il n'y a pas de relance du nucléaire mondial qui se profile à l'horizon comme on aurait pu le craindre ce qui nous laisse un peu plus de temps pour trouver une solution aux déchets que les générations précédentes nous ont laissé en cadeau.

Chicago | 20 janvier 2009 à 17h18 Signaler un contenu inapproprié
Re:Relativisons l'urgence

N'oublions pas non plus qu'une partie de ces déchets pourraient aussi être consommés par des réacteurs de prochaine génération.


A ce titre, certains déchets (comme les déchets classiques) peuvent AUSSI être vus comme une ressource, à exploiter avant d'exploiter la ressource naturelle.

Christian | 21 janvier 2009 à 14h26 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Relativisons l'urgence

Soyons sérieux, les réacteurs de "prochaine génération" n'existent pas à l'échelle industrielle et ne sont pas prêt d'exister en dehors du domaine expérimental... Il n'existe déjà pas d'installations capable de recueillir les déchets nucléaires sur le long terme, il est encore plus ridicule d'imaginer que ça puisse être considérer comme une ressource...

Les déchets nucléaires sont des déchets dangereux qui doivent être traité en tant que tel ce qui va nécessiter d'avancer des sommes très importantes d'argent. On ne s'en sortira pas avec une énième version du "laissons ça à l'ingéniosité des générations futures" qui n'a d'autre but que de se défausser de nos responsabilités et de donner une porte de sortie commode aux hommes politiques qui veulent faire croire qu'ils agissent tout en continuant à ne rien faire.

Cette tactique pouvait marcher il y a 30 ans, mais depuis les générations futures sont devenues les générations actuelles et il n'y a toujours de solution à ce problème majeur.

Chelyabinsk | 21 janvier 2009 à 16h22 Signaler un contenu inapproprié
Le nucléaire

On ne devrait pas valoriser le nucléaire. Le combustible qui lui permet de fonctionner est à la limite de l'acceptable. De plus ,on n'a pas encore réussi à trouver une façon sécuritaire d'éliminer les déchets qui résultent de cette réaction nucléaire.

lafden | 22 janvier 2009 à 01h18 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Relativisons l'urgence

Les déchets classiques sont effectivement devenus une ressources... mais toujours dans le sens du pire !
Les industriels de l'armement l'utilise des leurs bombes.
Voir dans ce cadre ce que les USA ont utilisés en Irak et plus récemment, ce qu'Israël a déverser sur la bande de Gaza.
Le nucléaire a toujours eu des fins militaires.
Pour la paix dans le monde, compte tenu des atrocités qu'il engendre, le nucléaire doit être définitivement stoppé !
La production d'électricité n'est qu'un leurre et sa production est une gabegie énergétique : il y a un rapport de 3 entre la production et la consommation finale !!!

emmanuel | 22 janvier 2009 à 11h15 Signaler un contenu inapproprié
Le spationaute.Hilbert est passé par la !!!

Il y a dans l'atome une volonté de continuer à diviser l'unité de matière qui est la cellule...celle que l'on doit prendre en considération lorsqu'il s'agit de parler de la vie.

La hiérarchie des décision contractuelles mondiales sont fondées sur une véhicularisation des leaders à l'internationnal....les priorités ne sont celles de la nature car elles sont hiérarchisées à l'inverse de potentiel de graviation

IL y a par la une contradiction complète entre toute puissance des état et la sauvegarde d'une vie complète

La soupe au chou | 22 janvier 2009 à 16h48 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Relativisons l'urgence

Les réacteurs de prochaine génération pouvait consommé les actuels déchets nucléaire, et diminué leur durée de vie.
Si SuperPhenix, en tant que prototype, n'était pas exploitable à 100 %, il n'était par contre peu être pas judicieux de le fermer à toute fin politique.

Olivier | 22 janvier 2009 à 18h08 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Re:Relativisons l'urgence

Mais si qu'il était nécessaire de le fermer ! Comment vous voulez savoir le cout et les opérations nécessaire au démantèlement d'un tel réacteur sans procéder à son démantèlement ?! Surtout que gràce au réacteur expérimental Superphénix on s'est rendu compte que le cout de démantèlement était on ne peut plus prohibitif (neutralisation du sodium... au goutte à goutte parce qu'il explose à l'air libre).

Là on sait qu'en plus d'avoir beaucoup de travail à faire sur la génération proprement dit, on a aussi énormément de travail à faire pour faciliter leur démantèlement pour éviter que les générations qui hériteront de centrales de 4eme génération en fin de vie ne les considère que comme de gigantesque bombes sales dont le désamorçage les ruinera.

Chelyabinsk | 23 janvier 2009 à 14h58 Signaler un contenu inapproprié
Sortir du nucléaire!

La seule affirmation vraiment pertinente de cette analyse est celle qui rappelle que le meilleur déchet est celui que l'on ne produit pas.
La seule solution satisfaisante au problèmes des déchets nuclaires est donc bien la sortie du nucléaire.
Et c'est possible: YES WE CAN!

Michel14 | 24 janvier 2009 à 18h56 Signaler un contenu inapproprié

Réagissez ou posez une question à la journaliste Sophie Fabrégat

Les réactions aux articles sont réservées aux lecteurs :
- titulaires d'un abonnement (Abonnez-vous)
- inscrits à la newsletter (Inscrivez-vous)
1500 caractères maximum
Je veux retrouver mon mot de passe
Tous les champs sont obligatoires