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Actu-Environnement

L'OCDE publie le bilan environnemental de la Grèce

Gouvernance  |    |  R. Boughriet
L'organisation de coopération et de développement économique (OCDE) réalise depuis 1992 des examens des performances environnementales. Elle propose une analyse systématique des efforts entrepris par les pays pour atteindre leurs objectifs nationaux et respecter leurs engagements internationaux dans le domaine de l'environnement. Après l'Irlande en novembre dernier, l'OCDE publie son analyse concernant la Grèce qui fait face ''à une profonde crise économique et budgétaire''.

Depuis 2000, l'OCDE constate des progrès dans la mise en œuvre de la législation environnementale nationale et communautaire, notamment la création d'un poste de médiateur doté de compétences en matière d'environnement et celle d'une inspection de l'environnement. L'OCDE observe notamment des ''résultats encourageants'' concernant les mesures prises pour surveiller la pollution marine et gérer les déchets et le recyclage même si elle doit ''poursuivre les actions engagées afin de fermer les décharges sauvages restantes''. Parmi les autres ''avancées'' : la construction d'infrastructures de traitement des eaux urbaines résiduaires d'ici à 2013, ou encore une augmentation des taux de recouvrement des tarifs de l'eau atteignant les 95 % dans les grandes villes comme Athènes, conformément à la directive cadre de l'UE sur l'eau. L'OCDE note aussi une baisse des émissions d'oxyde d'azote (NOx) de composés organiques volatils (COV), de monoxyde de carbone (CO) et de particules (PM) du secteur des transports. Les concentrations de polluants dans l'air ambiant ont en général diminué ou se sont stabilisées. Pendant la période examinée, les concentrations de dioxyde de soufre (SO2) et de CO sont restées inférieures aux limites dans tout le pays, et les pics de concentration de NO ont régulièrement diminué.

Concernant les émissions de gaz à effet de serre (GES), la Grèce est en bonne voie pour atteindre l'objectif du Protocole de Kyoto : limiter à 25% la hausse des émissions en 2008-2012 par rapport au niveau de 1990. Mais les émissions de CO2 par habitant ont fortement augmenté et sont supérieures à la moyenne des pays OCDE-Europe. La Grèce ''devra continuer de surveiller ses programmes afin de s'assurer qu'ils sont suffisants pour atteindre les objectifs plus ambitieux fixés au niveau de l'UE pour 2020''. Elle doit également continuer de réduire les émissions atmosphériques, en particulier les émissions de SO2 liées à la production d'électricité (centrales électriques au lignite, par exemple) et les émissions de COV. En matière d'énergie, le pays s'approvisionne en énergie primaire (charbon pétrole et pétrole à hauteur de 85%). Si la Grèce a pris des mesures réglementaires pour promouvoir les énergies renouvelables (EnR) et le recours accru au gaz naturel, la production d'EnR (notamment éolien) a quasiment doublé depuis 2000 couvrant près de 7% de la consommation brute d'électricité en 2007. Malgré cette progression, ce taux reste loin de l'objectif en matière d'ENR pour 2010. Concernant la protection de la biodiversité, au cours de la période examinée, un certain nombre de nouvelles zones protégées ont été désignées, dont dix parcs nationaux. Le réseau Natura 2000, dont les sites ont été désignés, couvre 21 % de la superficie des terres et 5,5 % de celle des eaux territoriales.

Malgré ces avancées, la Grèce fait partie des quatre pays de l'OCDE qui n'ont pas encore soumis leur Stratégie et leur plan d'action nationaux pour la biodiversité, actuellement en phase de consultation. Près de la moitié des sites Natura 2000 ne bénéficient pas de mesures de conservation appropriées. Le pays demeure également confronté à de graves problèmes hydriques, en particulier s'agissant de l'utilisation d'eau pour les besoins agricoles, qui représente quelque 85 % du total des prélèvements. La Grèce doit notamment améliorer la gestion des eaux usées dans les agglomérations de moindre d'importance.

Une réforme fiscale verte pour répondre à la crise

Et bien que la Grèce ait progressivement augmenté ses dépenses de lutte contre la pollution pour les porter à 0,7 % du PIB, sa dépense environnementale représente moins de 1 % du PIB, ''soit un effort limité par rapport aux pays de l'OCDE d'un niveau de développement comparable'', et ce, malgré un soutien de l'UE dédié à la protection de la nature entre 2000 et 2006 et aux investissements verts pour la période 2007-2013. La croissance économique de la Grèce a ''souvent entraîné une augmentation des pressions exercées sur l'environnement, notamment par les constructions sauvages, la dégradation de certaines zones côtières et de certaines îles, l'augmentation des émissions atmosphériques liées à la production d'électricité, une forte intensité matérielle et une utilisation excessive d'eau d'irrigation''.

Le rapport formule donc 44 recommandations pour encourager davantage de progrès environnementaux en Grèce alors que ''la détérioration'' des finances publiques dans le pays limite la marge de manœuvre du gouvernement en matière d'investissements verts.

Face à la crise économique, la réponse de la Grèce ''devrait comprendre une réforme fiscale verte'', estime l'OCDE. Le produit des taxes liées à l'environnement ne représente plus que 2% environ du PIB de la Grèce. ''Les écotaxes, dont l'application est aujourd'hui limitée à l'énergie et aux véhicules peuvent et doivent être étendue pour relever le défi plus large de la consolidation des finances publiques'', recommande l'OCDE. La Grèce devrait en outre ''accentuer ses efforts de financement dans le domaine de l'environnement et s'acheminer vers une pleine application des principes pollueur payeur et utilisateur payeur''. Dans l'ensemble, la Grèce devrait ''continuer de privilégier l'intégration des considérations d'environnement dans les politiques sectorielles et économiques, en vue d'évoluer vers une économie sobre en carbone et peu consommatrice d'énergie et de mieux tirer parti des possibilités d'emplois correspondantes'', estime l'OCDE.

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