Fin 2013, la revue Food and chemical toxicology retirait l'article controversé de l'équipe du professeur Séralini sur les risques liés à la consommation chronique du maïs Bt (NK603) résistant au Round up, qu'elle avait publié en septembre 2012. Que nenni ! Le scientifique a annoncé hier la republication de son étude : "Nous avons eu des propositions de cinq éditeurs pour republier l'étude et nous avons choisi Environmental Sciences Europe car cette revue fonctionne en open source, ce qui va permettre de mettre à la disposition de toute la communauté scientifique les données brutes".
Cette étude pointe du doigt les risques de déficiences hépato-rénales et des perturbations du système hormonal liés à une consommation chronique du maïs génétiquement modifié et de la présence de résidus du pesticide. Le professeur Séralini estime donc que les formulations de Round up ainsi que les OGM tolérants à ce produit phytosanitaire devraient être considérés comme des perturbateurs endocriniens. Selon lui, l'évaluation de la toxicité du Round up ne doit pas être limitée à son principe actif, le glyphosate, mais étendue aux adjuvants, qui accroissent la toxicité de ce pesticide. "Les formulations commerciales des pesticides testés in vitro sont jusqu'à 1.000 fois plus toxiques que leurs principes actifs seuls". Ce qui signifierait que les évaluations actuelles sous-estiment largement les risques.
Lors de sa première publication, cette étude toxicologique sur deux ans avait fait beaucoup de bruit. De nombreux observateurs dénonçaient des questions de protocole scientifique et le manque de significativité statistique de l'étude. Un point de vue partagé par l'autorité sanitaire européenne (Efsa).
Néanmoins, cette dernière, tout comme le Haut conseil des biotechnologies et l'Anses, avait reconnu l'absence d'études de toxicité à long terme sur les OGM, pointée du doigt par Gilles-Eric Séralini. Les évaluations exigées par la réglementation portent sur une période de trois mois. Cependant, annonce le Criigen, les autorités françaises auraient reculé sur ce point : l'étude de toxicité de deux ans, pilotée par l'Anses, ne devrait finalement durer que six mois.