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Actu-Environnement

En 2010, les cultures de MON810 n'ont pas occasionné de dommages sur l'environnement, selon l'AESA

Alors que la France a pris une mesure conservatoire contre le MON810 et a demandé à la Commission européenne de suspendre l'autorisation de ce maïs OGM, l'AESA estime que cette culture n'a occasionné aucun effet indésirable jusqu'ici.

La culture du maïs MON810 pendant la saison 2010 n'a pas eu d'effet indésirable sur la santé humaine et animale, ni sur l'environnement, estime l'autorité européenne de sécurité des aliments (AESA) dans un avis scientifique publié le 11 avril sur le rapport relatif à la surveillance environnementale consécutive à la mise sur le marché (PMEM pour post-market environmental monitoring) du maïs génétiquement modifié MON810 (1) . Cette surveillance est prévue par la réglementation européenne sur les OGM, tout comme l'évaluation des risques réalisée avant la mise sur le marché. "Lors de son évaluation, le groupe scientifique a noté des imperfections dans la méthodologie utilisée pour la surveillance, cependant, celles-ci n'ont pas influé sur ses conclusions générales relatives à la sécurité du maïs MON810", indique l'AESA.

Cet avis, bien qu'indépendant de la saisine de l'AESA par la Commission européenne à la suite de la demande de mesure d'urgence française, semble pourtant augurer de sa future position…

Les arguments français semblent tomber à l'eau…

Dans sa demande adressée à la Commission européenne le 20 février dernier, la France avançait de nouveaux risques (2) (dissémination de la protéine Bt11, impacts sur les insectes ravageurs de maïs et sur les insectes non cibles). Dans sa note, le gouvernement français indiquait que "des publications scientifiques postérieures à [l'avis positif au renouvellement de l'autorisation du MON810 de juin 2009], ainsi que l'avis de l'AESA sur le maïs Bt11 publié le 8 décembre 2011, conduit sur la base des nouvelles lignes directrices publiées en 2010 par l'AESA, (…) applicable sur les points évalués au maïs MON810, mettent en évidence des risques environnementaux importants".

L'AESA indique dans son nouvel avis que si "le demandeur [Monsanto Europe S.A.] n'avait pas fourni les références de certains documents pertinents publiés après le mois de décembre 2010 concernant le maïs MON810 ou la toxine insecticide qu'il produit", ces études ont néanmoins été prises en compte dans son évaluation. L'agence précise avoir "pris en compte différentes sources d'information, comme les commentaires des États membres sur sa précédente évaluation du MON 810 et les données scientifiques les plus récentes
et pertinentes"
.

Quant à son avis de décembre 2011 sur le maïs Bt11 - qui indiquait que les ravageurs cibles pouvaient développer une résistance à la protéine Cry1Ab, également présente dans le MON810, et qu'un risque potentiel existait pour les larves de lépidoptères (papillons) non-cibles-, l'AESA recommande simplement un renforcement du plan de gestion pour retarder l'évolution possible vers une résistance des insectes (zones refuges, mesures d'atténuation, distances de sécurité avec les zones d'habitat…). L'agence regrette en effet que Monsanto ait axé son programme de surveillance sur les deux principaux ravageurs cibles alors que dans un précédent avis datant de 2009, elle préconisait d'élargir cette surveillance à d'autres ravageurs cibles. De la même manière, l'AESA recommande que, "en particulier dans les zones de forte présence de populations de lépidoptères non-cibles, la culture de maïs MON810 s'accompagne de mesures de gestion afin d'atténuer l'exposition potentielle de ces espèces au pollen".

Après une telle prise de position, il semble peu probable que l'AESA se range aux côtés de la France.

1. Consulter l'avis de l'AESA
http://www.efsa.europa.eu/fr/efsajournal/pub/2610.htm
2. Consulter la position française
http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/NAF20-02-2012.pdf

Réactions11 réactions à cet article

Il me semble que les deux seuls points négatifs retenus par l'AESA sont ridicules par rapport à l'énormité des risques réels de la culture du MON810, risques prouvés ou pas encore prouvés par les études scientifiques neutres (dois-je le souligner).
Je voudrais savoir ce que l'AESA entend par "renforcer le plan de gestion pour retarder l'évolution possible vers une résistance des insectes" et par le fait que cette culture doive "s'accompagne(r) de mesures de gestion afin d'atténuer l'exposition potentielle de ces espèces au pollen" ? Concrètement, quels dispositifs devraient être mis en place par Monsanto Europe S.A. pour satisfaire ces 2 exigences réduites à leur strictes minimums (mis à part la solution évidente de ne plus cultiver du MON810 sur le sol européen) ?
Et quid si Monsanto ne se plie pas à ces soit-disant "exigences" ? Mais je devine aisément que l'AESA ne lui en tiendra pas rigueur.

miniBN | 18 avril 2012 à 09h55 Signaler un contenu inapproprié

Faut-il encore attendre 50ans comme pour la rupture du silence des cancers dont sont victimes les agriculteurs utilisateurs des pesticides?
Toujours les mêmes mensonges des producteurs pour l'argent!

arthur | 18 avril 2012 à 11h18 Signaler un contenu inapproprié

Cette agence vient d'inventer les réserves pour insectes. Avis aux papillons et autres, vous disposerez de quelques mêtres carrés moins pollués pour essayer de survivre. Bien sur il vous faudra quand même apprendre à porter des masques, car lors de plan d'épandage aérien (interdit mais permis) de produits phyto vous aurez droit à quelques dégats collatéraux.... Mais tout va pour le mieux car il est écrit que la protection de la bio-diversité est une priorité. C'est dit, mais nous agissons comme si nous voulions détruire tout ce qui nous géne un tant soit peu, et aprés nous apprendrons à nos enfants qu'il existait des enfants riant en courant à travers un vol de papillons.

claude Duport | 19 avril 2012 à 08h44 Signaler un contenu inapproprié

Ça me fait penser au gars qui chute du haut d'un gratte-ciel et qui, à chaque étage dit : "jusqu'ici, ça va" !

Hadrian Wall | 19 avril 2012 à 12h35 Signaler un contenu inapproprié

Il ne se passe pas un jour sans qu'on entende à la télé ou à la radio un agriculteur dire : " jamais je ne donnerai à manger à ma famille ce que je produis " . Alors je m'adresse à ceux qui veulent produire du maïs OGM : Allez vous oser donner ce maïs à manger à vos enfants ?? si non !!! je vous rappelle ce proverbe indien: quand les rivières seront polluées , quand les sols seront contaminés , quand l'air sera irrespirable , l'homme se rendra compte qu'on ne peut pas manger l'argent . A bon entendeur salut

hublécolo | 19 avril 2012 à 13h24 Signaler un contenu inapproprié

Ce fil, c'est vraiment le mainstream de la "pensée" écologique de comptoir !

Laurent Berthod | 19 avril 2012 à 14h28 Signaler un contenu inapproprié

Ont-ils demandé aux abeilles si elles préféraient le Régent au MON810?
Je crois savoir qu'elles auraient demandé de ne plus avoir de pesticide de synthèse mais l'AESA a pensé autrement. Heureusement pour Bayer et BASF.

VD69 | 19 avril 2012 à 19h38 Signaler un contenu inapproprié

Je partage entièrement le point de vue de M. Berthod.

Pour en rester à la dernière intervention affichée (VD69 | 19 avril 2012 à 19h38), je crois savoir que les abeilles préféreraient :

en premier lieu, un maïs Bt (MON 810) totalement inoffensif à leur égard, plutôt qu'un maïs conventionnel sur lequel l'agriculteur épandrait un insecticide ciblant la pyrale mais ayant quand même des effets négatifs sur lesdites abeilles ;

en second lieu et à défaut, des insecticides de synthèse, par exemple de chez Bayer ou BASF, sans effets sur lesdites abeilles ou à effets limités, de préférence à des insecticides « naturels » – employés en agriculture biologique – qui tuent tout ce qui a six pattes.

Juste pour information, les abeilles sont menacées par des parasites et maladies qui provoquent des dégâts considérables. Les apiculteurs les combattent avec des pesticides de synthèse provenant de ces multinationales honnies... Mais, chut ! Faut pas le dire 8

Wackes Seppi | 21 avril 2012 à 01h35 Signaler un contenu inapproprié

Le maïs MON810 ne conduit à aucun risque dixit l'AESA. Mais il faut quand même développer les zones de refuges, revoir les distances aux habitats, étudier les impacts sur les insectes non-cibles, etc. Et ceci sans parler des incidences possibles sur les cultures bio. Et après cela on donne le feu vert pour la culture de ce type de maïs. Où va-t-on ????

Georges | 24 avril 2012 à 11h23 Signaler un contenu inapproprié

Dans n'importe quelle lutte contre des nuisibles, qu'ils s'agisse de germes bactériens, de champignons, de mauvaises herbes, d'insectes ravageurs, la sélection naturelle finit pas produire des individus résistants. Ce n'est pas propre aux OGM Bt. A chaque fois, quel que soit le nuisible et quel que soit le moyen de lutte, il faut mettre en place une stratégie "anti-résistance". Dans le cas du maïs Bt, ce sont les zones refuges. Cela n'est pas un argument contre les OGM. Encore du mainstream de bistrot !

Laurent Berthod | 24 avril 2012 à 13h58 Signaler un contenu inapproprié

Quant aux effets sur les populations non cibles, c'est un problème qui se pose tout autant pour l'épandage d'insecticides, qu'ils soient issus de la chimie de synthèse ou "bio".

Ce n'est donc pas en soi un argument contre les OGM Bt.

Laurent Berthod | 24 avril 2012 à 14h29 Signaler un contenu inapproprié

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