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Actu-Environnement

''Sale temps pour les abeilles !''

Poursuites judiciaires contre le pesticide Cruiser, mobilisation contre l'autorisation de pollen OGM et le frelon asiatique… Olivier Belval revient pour Actu-Environnement sur les actions menées par la filière apicole française déjà fragilisée par la mortalité accrue des abeilles.

Interview  |  Biodiversité  |    |  R. Boughriet
   
''Sale temps pour les abeilles !''
Olivier Belval
Président de l'Union nationale de l'apiculture française (Unaf)
   

Actu-Environnement.com : L'Unaf a présenté mi-novembre le bilan 2011 des récoltes de miel. Comment doit-on l'interpréter ?

Olivier Belval : La production française de miel a stagné en 2011 aux environs des 20.000 tonnes. Elle se situe au deux tiers au niveau de production que nous avions constaté en France avant la mise sur le marché de pesticides neurotoxiques tels que d'abord le Gaucho, le Régent ou maintenant le Cruiser. Loin du niveau de production de 32.000 à 33.000 tonnes qui étaient fréquentes jusqu'en 1995 ! La raison : le taux de mortalité des abeilles françaises de 30% en moyenne. Les causes de mortalité des abeilles s'expliquent prioritairement par les pesticides utilisés sur des dizaines de milliers d'hectares. Mais la disparition des abeilles est également liée à un type d'agriculture, notamment la monoculture généralisée entraînant un appauvrissement de la diversité alimentaire. Viennent ensuite s'ajouter en cascade la pression de virus, de bactéries qui sont des agents pathogènes ou des parasites opportunistes comme le Varroa qui s'attaquent à des abeilles déjà affaiblies. Les variations climatiques telles que les sécheresses importantes et les pluviométries inhabituelles touchent l'apiculture mais ce n'est pas le problème principal !

L'impact sur les récoltes de miel n'est pas non plus directement lié à la pression du frelon asiatique entré en France en 2004. Le Vespas velutina est pour l'instant implanté dans la moitié du territoire français, dont tous les départements du sud de la Loire ou des Alpes Maritimes mais aussi en Aquitaine. Pour l'heure, les attaques de l'insecte sont ciblées sur des petits ruchers qui ne sont pas transhumants. Mais nous craignons à l'avenir un impact plus grave sur l'ensemble du territoire français.

AE : Pourtant, le ministre de l'Agriculture a réaffirmé qu'il n'existait pas pour l'instant les éléments techniques scientifiques d'un lien entre le pesticide Cruiser et la disparition des abeilles. Où en sont les actions en justice que vous menez pour obtenir son retrait du marché ?

OB : Le problème du Cruiser est ubuesque. Malgré l'annulation par le Conseil d'Etat de l'autorisation de mise sur le marché (AMM) du Cruiser 350 utilisé sur le maïs pour les années 2008, 2009 et 2010, le ministère continue de s'entêter à privilégier les intérêts privés de la société Syngenta pour la mise sur le marché de ces produits, en s'appuyant sur des avis incomplets et orientés de l'Agence de sécurité sanitaire (Anses) et jugés non conformes à la réglementation. Concernant l'AMM 2011 du Cruiser, nous avons déposé un recours devant le tribunal administratif de Versailles désormais saisi de cette affaire, après que le Conseil d'Etat se soit déclaré incompétent. Mais le jugement ne sera pas rendu en 2012. La très mauvaise nouvelle c'est que nous devrons attendre d'ici quatre à six ans, avant d'obtenir une décision définitive du Conseil d'Etat sur le retrait du Cruiser 350. Soit au plus tard 2018. Des décisions qui arriveront malheureusement toujours trop tard du fait de la durée de la procédure judiciaire alors que le mal est fait dans nos campagnes !

Cet été, le Conseil d'Etat s'est également déclaré incompétent en référé sur l'autorisation du Cruiser OSR sur le colza, une plante essentielle pour l'apiculture. C'est encore une fois le tribunal administratif de Versailles qui va devoir se prononcer sur notre demande de retrait du pesticide avant le prochain avis du Conseil d'Etat qui interviendra d'ici seulement trois à six ans ! En France, 40 % des surfaces de colza ont été pulvérisés par ce pesticide depuis la campagne des premiers semis en août 2011. Ce qui fait 600.000 hectares risquant d'être épandus pour sa première autorisation d'ici au printemps 2012.

AE : L'Efsa  (1) vient de conclure que le pollen du maïs MON810 ne constituait pas un risque sanitaire supplémentaire s'il venait à remplacer du pollen de maïs non OGM dans des aliments. Ne craignez-vous pas une prochaine autorisation de commercialisation de ce pollen OGM par Bruxelles ?

OB : C'est un sale temps pour les abeilles. Cet avis fait suite à un arrêt de la Cour de justice de l'UE en septembre qui stipulait que du miel contenant du pollen OGM ne pouvait être commercialisé sans autorisation. Mais ce sont toutes les productions apicoles situées dans un rayon de 10km d'un champ d'OGM qui sont menacées. En effet, plusieurs études montrent que s'il n'y a pas d'effet létal, le comportement de butinage des abeilles est affecté par les OGM.

Du maïs MON810 dans les champs en 2012 serait une vraie catastrophe pour l'apiculture déjà mise à mal par la pression des pesticides. Tout le miel contaminé serait invendable, sans compter des coûts d'analyses de détection exorbitants - estimés entre 200 à 300 euros par échantillon - à la charge des producteurs et répercutés sur le prix final du miel ! Ce qui va créer une distorsion de concurrence. Monsanto le pollueur ou un fonds collectif des producteurs d'OGM doivent financer ces surcoûts ! L'UNAF et 16 autres organisations apicoles, agricoles et environnementales ont lancé une pétition  (2) demandant au Commissaire européen et à la santé la suspension immédiate de la culture du maïs OGM Monsanto en Europe et la garantie de traçabilité des produits !

AE : Est-il possible que le miel français soit déjà contaminé par le pollen OGM ?

OB : Non ! Le miel produit en France est encore indemne des OGM ! Nous avons réalisé des analyses en grande culture qui le prouvent. Mais la moitié de la production de miel dans l'Hexagone est importée avec le risque d'être contaminée de manière involontaire. En 2010, la France a importé plus de 25.000 tonnes de miel en provenance notamment des plus grands pays producteurs d'OGM dont l'Argentine - premier fournisseur - le Canada et l'Espagne. La filière est déjà bien affaiblie par des mortalités accrues, nous demandons à Madame la Ministre de l'environnement et à Monsieur le Ministre de l'agriculture de confirmer l'annonce du gouvernement de septembre dernier et de reprendre immédiatement une interdiction du maïs MON810. Ce choix s'impose si on ne veut pas tuer l'apiculture française.

1. L'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) 2. la pétition en ligne
http://www.ogm-abeille.org/

Réactions14 réactions à cet article

autorité pitoyable !

Roland | 15 décembre 2011 à 09h34 Signaler un contenu inapproprié

Je suis un apiculteur (amateur), et je suis complètement d'accord avec les propos de M Olivier Belval. Ces firmes ont tous les droits, de polluer notre territoir, de modifier notre végétation sans vergorgne et de détruire nos insectes et bien d'autres. Et, j'ai bien peur que de demander à nos pouvoirs publics qui sont actuellement au gouvernement, une intervention auprès de ces pollueurs !

apis87 | 15 décembre 2011 à 09h34 Signaler un contenu inapproprié

Je ne comprend pas les critiques des apiculteurs contre le mais MON 810 Bt. En effet une entreprise commerciale spécialisée dans l’apiculture, Vita swarm, vend un produit pour l’agriculture biologique dénommé B 401 pour protéger les abeilles contre un insecte nuisible, la teigne. Selon la publicité qui est faite dans sons site internet « Ce produit est un concentré de Bacillus thuringiensis, un micro-organisme inoffensif pour l'homme et pour l'abeille ». Soit cette publicité repose sur une vérité scientifique et ce sont les apiculteurs qui se trompent en attaquant le maïs MON 810 qui utilise cette même bactérie pour lutter contre les insectes. Et si cette publicité dit vraie le Mais MON 810 doit être autorisé, voir recommandé pour ses bénéfices écologiques. Soit cette publicité est mensongère et le service de contrôle de la publicité doit intervenir pour interdire cette publicité qui passe aussi dans de journaux agricoles français.

gilook | 15 décembre 2011 à 11h22 Signaler un contenu inapproprié

L’agriculture est mise en cause, accusation à mode, sommée d’améliorer ses pratiques. On aurait aimé que cet apiculteur soit questionné sur les bonnes pratiques apicoles de sa filière.
Je suis consommateur: quels efforts sont entrepris en faveur de la qualité des miels. On y trouve ‘’un peu de tout’’, nous dit-on, y compris des substances apicoles interdites. Qu’elles sont l’ampleur de ces pratiques, nous n’en savons rien, et ‘’personne’’ se précipite pour nous expliquer ce que sont les pratiques apicoles.
Les abeilles, domestiquées selon des pratiques diverses, de toute façon peu médiatisées. Comment croire qu’il n’y a rien à savoir ? Des pratiques marginales ; mais qu’en savons nous ? C’est bien beau de s’en prendre à la compétence des ‘’autres’’, mais qu’en est-il de celles des apiculteurs ?
Des moyens, paraît-il, sont mis en œuvre. Un institut apicole aurait été créé. Enveloppe de l’Etat ? Aucune évocation des travaux et des perspectives.
Qui dit la recherche française et étrangère ? Imaginez que l’on accepte que la Fnsea défende plaintivement les intérêts des agriculteurs, en affirmant que les ‘’autres’’ sont en cause et doivent d’abord et en premier lieu se remettre en cause. Vous imaginez le tollé ?
Présentation partielle. Ca sent le règlement de comptes extérieurs avec ‘’je ne sais trop qui’’ ? Au lieu de nous présenter les méthodes internes pour améliorer le sort des ruchers et la qualité des productions. N’est ce pas ce que l’on exige des agriculteurs ?

PeuImporte | 15 décembre 2011 à 14h02 Signaler un contenu inapproprié

@gilook: Il n'y a pas que les pesticides utilisés qui rentrent en jeux, mais aussi la quantité utilisée.
De plus, les OGM ne sont pas seulement une menace pour les abeilles, mais aussi pour tous les agriculteurs qui ne veulent pas utiliser d'OGM (et de pesticides), et d'autre part, nous ne connaissons pas les effets sur la santé. L'Union Européenne a adopté le règlement-cadre REACH sur les substances chimiques, il serait temps que ce soit vraiment appliqué et étendu à d'autres produits.

Encore une fois, les gouvernement partent du principe où c'est à l'État de prouver la dangerosité d'un produit, ce qui est une énorme erreur dans la gestion des risques et de bon-sens, ce devrait être aux frais de l'industriel de prouver la non-dangerosité pour l'homme, l'environnement, et les eco-systèmes.

N. | 15 décembre 2011 à 14h21 Signaler un contenu inapproprié

Que viennent faire les OGM dans ce débat sur les abeilles ?
Le maïs Bt Mon 810 dont le moratoire français vient d'être dénoncé, n'est-il pas le meilleur moyen de supprimer les insecticides contre la pyrale et la sésamie ?
Et même s'il y avait des traces de pollen OGM dans le miel, est-ce dangereux ? Bien sûr que non. Sinon il faut interdire aux apiculteurs l'utilisation de l'insecticide biologique Bt qui est le même que la protéine Bt du maïs Mon 810.
Arrêtons de dire n'importe quoi !

Jack | 15 décembre 2011 à 15h46 Signaler un contenu inapproprié

Pour ceux qui font confiance aux pouvoirs publics, je leur dis qu'ils ont bien tort. Lorsque vous voyez des abeilles qui tournent en rond qui ne savent plus où elles habitent qui se mettent sur leur dos, vous ne pensez pas qu'il y a un problème !!! Vous qui n'êtes pas proche de la nature comme nous le sommes, je vous dis que bientôt, il faudra faire comme les Chinois polliniser les arbres artificiellement, car nous n’aurons plus nos chères abeilles pour le faire. Qu'allez-vous manger ? Des fruits et des légumes qui auront été traités avec des produits chimiques (insecticides), sans compter les agriculteurs qui deviennent malades après avoir traité leurs céréales, vous me faites gerber d'avance...

apis87 | 15 décembre 2011 à 16h16 Signaler un contenu inapproprié

Bravo api87 vous avez vu juste : "Lorsque vous voyez des abeilles qui tournent en rond qui ne savent plus où elles habitent qui se mettent sur leur dos, vous ne pensez pas qu'il y a un problème !!! "
C'est exactement cela que j'ai officiellement montré en septembre dernier lors d'Apimondia 2011.
Et mardi 6 décembre j'ai montré à l'eurodéputé Astrid Lulling de nouvelles photos et vidéos, toujours prises dans des milieux protégés.
J'ai été reçu par le ministère de l'écologie pour en parler. Les abeilles disparaissent, mais aussi quantités d'autres espèces d'insectes, pollinisateurs ou non, présence de pesticides ou pas... La cause est ailleurs, elle n'est pas chimique ou sanitaire mais physique et accidentogène.

cielnature | 15 décembre 2011 à 20h11 Signaler un contenu inapproprié

Que de stupidités relevées a la lecture de ces commentaires.
Comment peut-on être assez bête pour croire (et tenter de faire croire) que le bacillus thuriegensis est la même mollécule que celle des maîs et autre poison ogm.
Ogm étant d'ailleurs une fausse appellation,car on devrait plutôt dire ogp (organisme générant des pesticides) ou encore ogh (organisme générant des herbicides,se retrouvant donc dans le produit final (donc dans votre assiette,et affectant bien évidemment les abeilles.
C'est vraiment lamentable ces tentatives de tromper le public avec ces manoeuvres pseudo scientifiques.

Beebee66 | 15 décembre 2011 à 21h34 Signaler un contenu inapproprié

pour informer Gilook, qui a pose une très bonne question. Pourquoi le maïs Mons810 serait il plus dangereux pour les abeilles et autres insectes utile que le Bacillus thuringiensis dont il tire son nom. C'est seulement une usurpation d'identité. Bacillus thuringiensis produit une substance qui n'est pas toxique pour l'abeille et la plupart des autres insectes car c'est une pro-toxine, une longue molécule qui sera scindée dans l'intestin de certains insectes, ( chenille ou qlqes coléoptéres ) à un Ph précis. Cette transformation produira une toxine qui détruira l'insecte. C'est cette propriété qui confère une sélectivité. Pour le mais mons810, c'est directement la toxine qui est produite pouvant intoxiquer tous les insectes qui consomment les parties pouvant contenir la toxine dont le pollen. il n'y a plus sélectivité. c'est pourquoi le qualificatif ( bt ) est un leurre et un détournement assez caractèristique de la rétorique des firmes semencières. Le maïs est une plante très attractive pour les insectes pollinisateurs, précieux auxilliaires de l'agriculture. C'est une des rares plantes à produire du pollen en été et c'est une plante fortement irriguée. Quand elle est empoisonnée, c'est une catastrophe pour la biodiversité, insectes pollinisateurs, plantes sauvages, oiseaux insectivores et quels effets sur les mamifères. Aucune étude sérieuses, vraiment sérieuse peut montrer l'innocuité sur les animaux.

richard | 15 décembre 2011 à 21h50 Signaler un contenu inapproprié

un constat : surmortalité des essaims .
les questionnements et réponses des apiculteurs : éludées
les réponses des autorités : "suivez le lobby industriel..."
écoutez sur France inter :
Natacha Calestrémé , "le testament des abeilles"

Roland | 18 décembre 2011 à 10h12 Signaler un contenu inapproprié

A propos du Bacillus thurigiense (Bt pour les néophytes), il faudrait rétablir quelques vérités;
Cette bactérie, est utilisée comme insecticide sur des chenilles ou des insectes à l'état larvaire, dont elle détruit le système digestif. On peut donc l'utiliser sans risque sur l'insecte adulte, donc sur l'abeille. Par ailleurs, les quantités utilisées sur l'abeille sont faibles, et occasionnelles, quand un problème de parasite se pose.
Le maïs Mon 810, lui, produit cette toxine en permanence, à des taux bien supérieurs, à ceux qui sont utiles, dans toutes ses parties. Plusieurs conséquences: la pyrale , confrontée en permanence à cet insecticide développe des résistances ce qui rend l'efficacité nulle. Concernant les abeilles, le miel qu'elles produisent sert en priorité à nourrir leurs larves. Quand ce miel est contaminé par le Bt, il devient toxique pour ces larves,qui fragilisées peuvent en mourir.
De plus la plante contenant la toxine tout au long de sa vie, d'autres larves d'insectes qui consomment les feuilles sont aussi détruites, sans que cet impact sur la biodiversité n'ai jamais été étudié. Quant aux humains,aucune étude n'a été faite. Certes nous ne sommes pas des larves, mais quand les abeilles auront disparu, nous ne tarderons pas à suivre, dans un univers empoisonné .

ya basta | 18 décembre 2011 à 19h38 Signaler un contenu inapproprié

Petit rectificatif.
La toxine synthétisée dans la plante est certes actives contre les lépidoptères (pyrale) mais par contre, elle ne l'est pas vis à vis des hyménoptères (abeille). Tout simplement par ce que les sites d'actions (site où va agir la protéine dans l'insecte) est différent entre une abeille et une pyrale. D'où l'autorisation d'utiliser du Bt pour lutter contre le Varoa parce que par définition il n'est pas exotique sur les hyménoptère.
Par contre, une intensification de cette culture pourrait entraîner une augmentation des teneurs de pollen OGM dans le miel, qui pourrait éventuellement dépassées les 0.9% autorisées par l'Europe. Le producteur serait dans l'obligation d'afficher sur ces produits, la présence d'OGM dans son miel ... et là, il y a un vrai problème de pollution pollinique.
A suivre

olivier 64 | 20 janvier 2012 à 09h40 Signaler un contenu inapproprié

Je relève régulièrement dans les commentaires:
Le baccillus ne pose pas de problème sur les hyménoptères a l'état adulte mais agit sur les chenilles et les insectes a l'état larvaire:
Les abeilles ouvrières ne nourrissent-elles pas leurs LARVES avec du miel et du pollen (bouillie larvaire pour ceux qui "connaissent)?
L'origine de ce miel ne pose t-elle pas problème en cas de modifications des "gènes " de la plante?(Y compris avec le Bt ?)
Juste pour savoir si quelqu'un peut me renseigne( (je suis très "bête"....)

Beebee66 | 23 janvier 2012 à 13h29 Signaler un contenu inapproprié

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