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Actu-Environnement

Les annonces du One Planet Summit

MAJ le 12/12/2017

Le One Planet Summit organisé par la France pour accélérer la réorientation de la finance vers les projets climatiquement compatibles bat son plein. Le désengagement de la Banque mondiale sur le financement des énergies fossiles a marqué la journée.

Gouvernance  |    |  F. Roussel

Accélérer. Voici le mot d'ordre du One Planet Summit organisé par la France ce mardi 12 décembre. Un rendez-vous politique dont l'objectif est de mobiliser de nouveaux financements privés et publics pour voir sortir de terre des projets climatiquement compatibles. Et les annonces diverses et variées ne manquent pas et certaines ont marqué les esprits.

La banque mondiale stoppe ses financements pour la production du gaz et du pétrole

A l'occasion du sommet, la Banque mondiale a annoncé qu'elle ne financera plus le pétrole et le gaz après 2019. Une annonce accueillie par un tonnerre d'applaudissements. Elle se laisse toutefois l'opportunité de financer le gaz dans les pays les plus pauvres si le projet s'inscrit dans les engagements de l'Accord de Paris. En 2016, les financements de la Banque mondiale vers l'industrie pétrolière et gazière ont représenté environ 1,6 milliard de dollars, soit moins de 5% de la totalité des financements accordés la même année.

Suite à l'Accord de Paris, le groupe s'était engagé à allouer 28% de ses prêts à l'action climatique d'ici 2020. Elle se dit "en bonne voie" pour les atteindre et prévoit de se fixer de nouveaux objectifs au delà de cette échéance à la COP 24 en Pologne.

La transparence est aussi l'un des ses objectifs puisqu'à compter de l'année prochaine, la Banque mondiale rendra compte des émissions de gaz à effet de serre provenant des projets qu'elle finance. Les résultats seront publiés fin 2018 et annuellement par la suite. Par ailleurs, la Banque mondiale appliquera un prix fictif sur le carbone dans l'analyse économique de tous les projets dont la conception a débuté à partir de juillet 2017.

La Commission européenne veut un secteur financier au service du climat

La Commission a annoncé une série d'initiatives en faveur d'une économie moderne et propre. Le secteur financier est directement visé : "Il est temps de déclencher un changement de comportement parmi les acteurs de la chaîne de valeur du secteur financier", explique-t-elle dans un communiqué. En janvier 2018, le groupe de haut niveau de la Commission européenne sur la finance durable présentera des recommandations pour une réforme du cadre financier de l'Union, pour réorienter les investissements vers des technologies et des entreprises plus durables. La Commission européenne a également l'intention de présenter un plan d'action global en mars 2018. Ce plan devra stimuler le marché des produits financiers durables par plusieurs moyens :

  • L'intégration de considérations liées au développement durable dans les obligations qui lient les gestionnaires d'actifs et les investisseurs institutionnels aux propriétaires des fonds qu'ils gèrent,
  • L'exploration des modalités d'inclusion d'un "facteursupplétif environnemental" dans les règles prudentielles, afin de stimuler les investissements.
  • L'intégration des critères ESG (environnement, social et gouvernance) dans le mandat des autorités de surveillance, afin de leur permettre de contrôler la manière dont les établissements financiers décèlent, notifient et traitent les risques environnementaux, sociaux et en matière de gouvernance.

Les assureurs alertent, voire se désengagent

Acteurs importants du système financier par leur connaissance des risques et leur gestion, les assureurs alertent à nouveaux sur les conséquences des changements climatiques. Trente-cinq fédérations européennes et internationales d'assureurs et de réassureurs rappellent qu'ils intègrent désormais les critères ESG dans leurs stratégies d'investissements à long terme. Ces critères poussent certains assureurs à se désengager des activités émettrices de carbone.

Après une première réduction de ses investissements dans le charbon en 2015, le PDG d'Axa Thomas Buberl a annoncé aujourd'hui au "One Planet Summit" qu'Axa allait désinvestir 2,4 milliards d'euros supplémentaires de ses actifs dans le charbon et 700 millions d'euros de ses actifs dans les sables bitumineux. Selon sa nouvelle politique, l'assureur ne va pas seulement abandonner les entreprises qui tirent 30% de leur électricité ou de leurs revenus du charbon. Il va en outre désinvestir des plus gros producteurs de charbon (plus de 20 millions de tonnes par an) et de toutes les entreprises qui prévoient de construire plus de 3.000 MW de nouvelle capacité charbon. Une décision saluée par les ONG. L'assureur s'est appuyé sur la "Global Coal Exit List" développée par l'ONG allemande Urgewald pour exclure de son portefeuille les plus gros producteurs de charbon ainsi que les plus gros développeurs de nouvelles centrales à charbon.

237 entreprises promettent la transparence

Deux cent trente-sept sociétés représentant une capitalisation boursière cumulée de plus de 6.300 milliards de dollars se sont publiquement engagées à soutenir la Task Force on Climate-related Financial Disclosures (TCFD). La Task Force, dirigée par Michael R. Bloomberg et établie par le Conseil de stabilité financière (FSB), a élaboré des recommandations volontaires sur les informations climatiques que les entreprises devraient rendre publiques pour aider les investisseurs, les organismes prêteurs, et autres acteurs à prendre de bonnes décisions financières. "D'ici la fin de l'année prochaine, et à temps pour le Sommet du G20 en Argentine, le groupe de travail rendra compte des premières mises en œuvre, y compris des exemples de bonnes pratiques pour soutenir et favoriser une adoption plus large", a ajouté Mark Carney, Président du FSB.

Investisseurs institutionnels : lancement de la coalition "Climate Action 100+"

Deux-cents vingt-cinq grands investisseurs institutionnels représentant plus de 26.300 milliards de dollars d'actifs sous gestion vont également faire pression sur les 100 entreprises cotées les plus émettrices de gaz à effet de serre. Cette effort collectif permettra d'inciter ces entreprises à mettre en oeuvre les recommandations de la TCFD et de présenter une stratégie de réduction de leurs émissions conformes aux objectifs fixés par l'Accord de Paris. Les entreprises françaises visées sont Total, Engie et EDF.

Les banques de développement et les fonds souverains se mobilisent

Un accord est signé entre 23 banques de développement nationales et régionales, issues du réseau IDFC (Chine, Allemagne, Brésil, Suède, Canada, France, etc.) et les banques multilatérales de développement pour augmenter les financements dédiés à la mise en oeuvre de l'Accord de Paris. Ces montants s'élèveront à plus de 200 milliards de dollars de prêts destinés aux pays émergents et en développement.

Les fonds souverains détiennent des actifs dont l'encours pourrait atteindre plus de 15.000 milliards de dollars d'ici 2020. À l'initiative du Président de la République française, la Norvège, les Emirats Arabes Unis, l'Arabie Saoudite, le Qatar, le Koweït et la Nouvelle- Zélande lancent une coalition inédite de grands fonds souverains pour flécher des financements vers l'action climatique. Ce groupe sera rejoint par d'autres fonds souverains dans les semaines qui viennent. L'initiative sera pilotée par la France et la Norvège.

Lutter contre les effets du changement climatique

La France, le Canada et d'autres partenaires annoncent le fléchage de 300 millions d'euros en faveur du Land dégradation Neutrality Fund destiné à lutter contre la dégradation des terres.

Un accord a par ailleurs été signé entre le PNUE, BNPP, l'ICRAF et ADM Capital, ainsi que d'autres acteurs, pour lever des fonds privés en vue de financer des projets ayant un impact environnemental et social significatif dans les pays les plus vulnérables. L'objectif est de mobiliser, d'ici 2025, 10 milliards de dollars.

La Fondation Gates, la Commission européenne et d'autres pays comme la France initient un programme de financement de 650 millions de dollars pour accélérer le transfert de l'innovation agronomique sur le terrain. La France participe à la mise en oeuvre de la phase pilote à hauteur de 5 millions d'euros.

100 projets pour l'Afrique

Deux banques de développement, cinq alliances représentant plus de 450 signataires issus de 94 pays, et 47 entreprises s'engagent pour créer une plateforme d'incubation de projets, avec l'objectif de faire naître et de financer 100 projets en Afrique sur les cinq prochaines années, dans les domaines de l'eau et du changement climatique. L'objectif principal de cette plateforme est de mettre efficacement en relation les bailleurs et les acteurs de terrain, avec un montant initial de 20 millions d'euros à investir sur la période. L'incubateur soutiendra des projets à différentes échelles, allant du bassin et des municipalités à de petits projets locaux. La dynamique de mobilisation sera poursuivie dans le cadre du Forum mondial de l'eau (Brasilia, mars 2018) et la réunion sur l'Objectif du Développement Durable Eau (New York, juillet 2018).

Réactions3 réactions à cet article

Des bonnes nouvelles !

krakatoe | 13 décembre 2017 à 09h46 Signaler un contenu inapproprié

Quand 25 grands investisseurs brassent 26 300 milliards de dollars, quand les fonds souverains détiennent des actifs dont l'encours pourrait atteindre 15 000 milliards de dollars en 2020
23 banques vont allouer "avec intérêt" 200 milliard de dollars pour LES pays émergeant ET en voie de développement, c'est sûr on va s'occuper sérieusement des conséquences du réchauffement climatique !!!
Aparté : "La France participe à la mise en œuvre de la phase pilote du programme de financement pour accélérer le transfert de l'innovation agronomique de la fondation Gates", en clair les OGM.

Daniel Jagline | 13 décembre 2017 à 10h32 Signaler un contenu inapproprié

200 Mds sur 26 300 Mds, c'est un achat d'indulgences auprès des grands prêtres (Monseigneur Hulot et consorts) et de Saint Jean Jouzel de l'Apocalypse (priez pour nous) ?
Amen.
En attendant le crash financier certifié "bio"...

Albatros | 14 décembre 2017 à 10h32 Signaler un contenu inapproprié

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