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One Planet Summit : une feuille de route pour l'accès des plus vulnérables aux financements climatiques

La coalition d'acteurs non étatiques Climate Chance publie des recommandations pour faciliter l'accès aux fonds climatiques des associations, collectivités locales, petites villes, femmes, au plus près du terrain.

Gouvernance  |    |  A. Sinaï
One Planet Summit : une feuille de route pour l'accès des plus vulnérables aux financements climatiques

Comme l'a souligné Célestine Ketcha Courtès, maire de Bangangté (Cameroun) et présidente du Réseau des femmes élues locales d'Afrique, lors du One Planet Summit le 12 décembre, ''les médecins des populations sont les maires qui savent où les populations ont mal''. Depuis le sommet international Climate Chance à Nantes en 2016, puis cette année à Marrakech (Maroc), les coalitions de collectivités locales et les acteurs de la société civile cherchent à promouvoir la création d'une culture commune de la responsabilité financière centrée sur l'intérêt général des populations, notamment les plus vulnérables et les plus affectées par le changement climatique.

Dans le contexte du One Planet Summit, il s'agit de mettre en avant des priorités d'actions (1) pour renforcer l'accès aux financements climat de ceux qui en ont le plus besoin, sur le terrain. ''Sachant que les besoins seront de 90.000 milliards (Mds) de dollars sur quinze ans. En regard de ces chiffres le Fonds vert pour le climat et ses 100 Mds de dollars par an fait petite figure'', résume Jean-François Habeau, directeur exécutif du Fonds mondial des villes.

Ce sont d'autres leviers qui sont à rechercher pour rattraper le retard d'investissement, répondre à la transition des territoires ruraux et urbains, et orienter les infrastructures vers une trajectoire climato-compatible. ''Une très grande partie de ces investissements relèveront des gouvernements locaux qui, aujourd'hui, assurent en moyenne 40% de l'effort d'investissement public alors même que leurs systèmes de financement affichent d'énormes faiblesses, notamment dans les pays en développement'', note Climate Chance, qui souligne que la majorité des financements climat sont alloués à des projets d'atténuation, et non aux problématiques d'adaptation.

Le constat de la coalition Climate Chance (2) tient au fait que les financements climat aujourd'hui ''permettent essentiellement de soutenir des projets et organismes nationaux de grande envergure et délaissent le niveau local, jugé moins sûr. Les gestionnaires de fonds restent globalement dans une logique financière qui privilégie le court terme et le rendement.''

L'enjeu est de créer un environnement favorable au financement de l'action climatique locale et infra-nationale. Aider les gouvernements locaux à répondre à des besoins croissants en leur transférant des ressources et en renforçant leur assise fiscale, leur permettre de capter une partie de la plus value réalisée sur leur territoire grâce aux investissements locaux réalisés constituent autant de pistes pour une décentralisation financière.

Ramener les ressources au niveau local

Il s'agit aussi de concevoir des projets climato-compatibles adaptés au terrain. Exemple, dans le cadre de la communalisation intégrale lancée dans plusieurs pays d'Afrique, qui se traduit par le regroupement des villages en pôles de développement constitués autour d'un village-pilote, les plans locaux de développement devraient intégrer systématiquement le financement climatique avec des stratégies claires de mobilisation. Les territoires ruraux ont, en Afrique, une place majeure dans le développement économique. Les femmes y jouent un rôle de premier plan, elles ont ''les clés de la lutte sur le terrain mais sont exclues des financements'', observe Anne Barre, coordinatrice du plaidoyer genre et climat auprès de Women Engage for a Common Future, réseau qui a contribué à faire inscrire la question du genre dans les négociations climatiques.

Revoir l'accès aux finances, interconnecter les petits projets, prendre en charge le risque : sur ce point, le réseau Climate Chance met l'accent sur la nécessité de mobiliser les fonds publics comme leviers. Ceux-ci pourraient constituer des fonds de garantie, et non des fonds de subvention, et servir à rassurer les grands bailleurs dès lors qu'ils investissent sur des petits projets. ''Les coûts de transaction sont beaucoup plus élevés sur les petits projets'', note Julien Jacquot du GERES. Ce qui tend à dissuader les gros investisseurs, soucieux de retours sur investissement. Il faut donc mettre en place des fonds de de-risking pour soutenir le local.

Du côté des territoires, le renforcement des capacités est un volet crucial, pour aider les porteurs de projets à monter les dossiers. Travailler avec les villes secondaires et les territoires ruraux afin d'apporter une expertise de terrain, articuler les fonds avec l'échelle des territoires et la réalité des populations, faciliter le dialogue entre les porteurs de projets et les investisseurs, y compris les représentants et gestionnaires de fonds publics climat sont d'autres solutions proposées par la feuille de route de Climate Chance.

La proposition phare de Climate Chance est d'attribuer un rôle formalisé aux acteurs non-étatiques, en particulier pour les projets à petite échelle, au sein du Fonds vert pour le climat, qui, selon Ronan Dantec, président de Climate Chance, ''devrait être le fonds d'expérimentation''. Alors que la somme de 10 millions de dollars est considérée comme un petit investissement en regard des critères du Fonds vert, les initiatives locales recherchent, elles, des prêts à hauteur de 50.000 $. ''En Afrique, une aide à l'investissement local de 10.000 € peut faire la différence'', souligne Luc Gnacadja, ancien ministre de l'environnement et du développement urbain du Bénin. C'est le paradoxe de la finance verte : massive, elle n'atteint pas la bonne échelle.

1. Consulter les priorités d'actions de Climate Chance
http://www.climate-chance.org/priorites-dactions-pour-renforcer-lacces-aux-financements-climat-des-acteurs-non-etatiques/
2. Composée de la Cities Climate Finance Leadership Alliance, le Groupe énergies renouvelables, environnement et solidarités (GERES), United Cities and Local Governments, Women Engage for a Common Future et le Fonds mondial des villes.

Réactions1 réaction à cet article

"La France" n'a pas l'argent minimum nécessaire pour alimenter judicieusement les budgets de l'hôpital public, de l'école, des transports, de la justice, de la police, de l'armée, etc.

Néanmoins "La France" va donner de l'argent aux pays du Sud sur lequel les présidents( plus ou moins à vie) et ministres et cadres supérieurs des ministères des pays du Sud vont généreusement prélever leur "dîme"

"La France" va donner l'argent surtout des contribuables qui ne pratiquent pas l'évasion fiscales et le reste. Et ça ne va en rien modifier le train de vie public et privé des présidents, des ministres et des cadres supérieurs des ministères qui discourent sur "La France".

Je ne dis pas égoïstement qu'il ne faut pas aider, mais il faut parallèlement prendre prioritairement les sous dans la poche de nos riches (dont certains font beaucoup d'argent avec les pays du Sud) et en contrôler le bon usage; si on ne peut donner directement notre aide à des associations environnementales nationales fiables qui sont aussi à contrôler à fortiori lorqu'elles sont secondées par des "expats" dont le train de vie choque souvent les locaux.

Sagecol | 14 décembre 2017 à 18h45 Signaler un contenu inapproprié

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