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Actu-Environnement

Orège déstructure les boues pour faciliter leur déshydratation

Le procédé de pré-traitement des boues SLG développé par la PME française Orège est en plein essor mondial, faisant valoir de gros atouts techniques et économiques. Cette déshydratation ouvre de nouvelles voies de valorisation.

TECHNIQUE  |  Déchets  |    |  C. Clicquot de Mentque

Le coût de la gestion des boues est pour une bonne partie lié à leur fort taux d'humidité, même en sortie de filière de déshydratation, qui grève les coûts de transport, de stockage et limite les valorisations. D'où la poursuite du graal depuis des années, de la solution permettant de gagner nettement en siccité (taux de matière sèche). Si ce n'est pas le graal, le système SLG développé par Orège, société innovante du secteur de l'eau fondée il y a tout juste dix ans, affiche en tous cas des atouts majeurs. Ils lui valent aujourd'hui d'être en très fort déploiement international et d'engranger des références et validations auprès des plus grands ingénieristes mondiaux.

Une déstructuration complète qui libère l'eau

La fonction du SLG (Solide-liquide-gaz) consiste à totalement déstructurer les boues pour leur permettre de laisser l'eau s'échapper le plus naturellement possible, alors que par définition, les boues biologiques contiennent de "l'eau liée" très difficile à extraire, même en pressant fortement. Pour obtenir cela, le SLG consiste en un petit réacteur très compact dans lequel on injecte à très grande vitesse les boues (300 km/h) avec un peu d'air surpressé. Il résulte alors de ce traitement physique violent une déstructuration des boues dont les propriétés rhéologiques, physiques, mécaniques et même microbiologiques, vont être totalement modifiées, affichant par exemple une grande porosité qui facilite la libération de l'eau. D'où un grand nombre d'avantages en aval.

Dégazée de ses composés volatils, mais aussi impactée par des conditions oxydantes et la violence des chocs, la boue ne pose plus de problème d'odeurs. Mais surtout, l'étape de déshydratation est fortement facilitée : les matières en suspension flottent, ce qui accélère la séparation naturelle de l'eau et des boues, le gain en siccité sur un filtre à bande est de 3 à 6%. Le débit de déshydratation peut être nettement accéléré (30 m3/h par exemple au lieu de 20 m3/h sur le filtre) et la quantité de polymères à utiliser en déshydratation est aussi réduite de 20 à 30% minimum. Mieux, après passage sur filtre à bande, la structure très poreuse de la boue permettra par un simple égouttage supplémentaire de multiplier par deux, voire trois, la siccité.

De nouvelles perspectives de valorisation

Cette plus haute siccité facilement atteinte, outre de réduire drastiquement les coûts traditionnels, ouvre aussi des perspectives nouvelles de valorisation et donc de changement de modèle économique des boues. C'est le cas en matière d'énergie en permettant la production de pellets combustibles, alors que cette voie de valorisation thermique est aujourd'hui de fait très pénalisée par le fort taux d'eau. L'absence d'odeurs et la texture peuvent aussi faciliter les épandages ou le compostage, d'autant qu'en dépit d'une plus grande siccité, elles deviennent plus facilement pompables.

Mais surtout, cette boue déstructurée permet d'entrevoir des gains sur les filières de méthanisation. La déstructuration de la matière facilitant la biodisponibilité des matières organiques pour les bactéries. D'où une réduction de temps de séjour, l'augmentation des capacités des méthaniseurs à taille égale et une augmentation de la production de méthane. Un potentiel qu'Orège entend chiffrer dans les prochains mois dans le cadre de travaux spécifiques pour s'ouvrir de nouveaux marchés.

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