L'objectif premier de la politique agricole commune est de nourrir les 500 millions d'Européens. Sans eau, ce défi est irréalisable. Pourtant, la gestion de cette ressource est largement absente de la législation sur l'agriculture.
Pour cultiver un hectare de blé qui donnera un rendement entre 90 et 100 quintaux, il faut compter environ 600 millimètres d'eau. Dans certaines régions céréalières, cela correspond quasiment aux précipitations annuelles.
Lors de sécheresses, l'agriculteur n'a d'autre choix que d'avoir recours à l'irrigation ou de se résoudre à voir son rendement diminuer. En 2003, ils réduit de 12,8% sur l'ensemble du territoire français, selon les chiffres de l'Institut national de la recherche agronomique (Inra).
Effet pervers
En matière agricole, c'est Bruxelles qui mène la danse. La politique agricole commune (PAC) fête ses 50 ans en 2012. Historiquement, elle a eu une influence sur la gestion de l'eau en finançant jusqu'aux années 2000 l'irrigation pour les cultures comme le maïs, qui, à certaines périodes, nécessitent de fortes quantités d'afflux.
Un rapport du Sénat daté de 2010 et intitulé « Redonner du sens à la PAC » précise que « ce système a perduré après la réforme de 2003 puisque les paiements directs (DPU), fondés sur des références historiques, ont figé la situation : les paiements découplés d'aujourd'hui sont liés à des choix d'irrigation passés et les investissements dans ce domaine...