Toute la filière du biogaz a présenté jeudi 05 avril la troisième édition de leur Panorama du gaz renouvelable. Si la majorité de la production sert aujourd'hui à fabriquer de l'électricité et de la chaleur par cogénération, la valorisation en injection dans le réseau prend de l'ampleur : 406 GWh en 2017 contre 215 GWh en 2016 et 82 GWh en 2015. "La trajectoire est cohérennte avec les objectifs de la PPE à savoir 1,7 TWh en 2018 et 8 TWh en 2023", se satisfait Jérémy Perrot, responsable du pôle stratégie et innovation de Teréga (nouveau nom de TIGF).
Les dernières évolutions réglementaires ne sont pas étrangères à ce développement. Le gouvernement a autorisé une baisse des coûts de raccordement sur le réseau de distribution. Une aide similaire est attendue pour le réseau de transport. La consommation du biométhane en carburant a aussi été exemptée de la taxe intérieure de consommation sur le gaz naturel (TICGN). Enfin, le biométhane peut désormais être stocké en sous-sol comme le gaz naturel. Les dernières mesures retenues par le secrétaire d'Etat Sébastien Lecornu rendent les acteurs optimistes même si tout n'est pas réglé. "Les pouvoirs publics affichent leur préférence pour l'injection plutôt que la cogénération, détaille Jean-Louis Bal, président du Syndicat des énergies renouvelables. Car d'autres énergies renouvelables existent pour faire de l'électricité".
Reste désormais à multiplier le potentiel d'injection en développant les capacités du réseau de gaz. Le territoire est inégal sur ce point : 10.000 communes sont approvisionnées, quid des 20.000 autres ? GRTgaz et GRDF sont en train de planifier le maillage du territoire en collaboration avec la FNSEA pour faire coïncider les zones à fort potentiel. "L'enjeux est de fixer les règles du jeu pur financer ce réseau. C'est en discussion", explique Thierry Trouvé, directeur général de GRTgaz.