Cependant, à l'instar d'autres espèces, ils sont de plus en plus concernés par l'érosion de la biodiversité. En France, les papillons des prairies ont ainsi régressé de 50 % en 15 ans. Bien que les oiseaux, batraciens et chauves-souris constituent les principaux prédateurs naturels du papillon, l'homme à travers ses activités joue également un rôle actif dans la disparition de l'espèce.
Dès les années 60, l'arasement de haies et de bocages mais aussi la volonté de l'homme de développer une agriculture intensive ont ainsi lourdement contribué à leur disparition. D'autres facteurs entrent également en jeu. C'est le cas notamment de la circulation automobile, des éclairages publiques excessifs pour les papillons nocturnes, ou encore du réchauffement climatique. En Grande-Bretagne, environ 70 % de la totalité des espèces de papillons auraient ainsi disparu en vingt ans.
Le papillon, outil de Bio-indication
Parallèlement la disparition alarmante du papillon témoigne de la dégradation progressive de l'environnement et des écosystèmes.
En effet, la grande diversité et les exigences écologiques variées des papillons, leur confère un rôle d'indicateurs de la qualité des milieux naturels, et donc de la santé des écosystèmes. La plupart des espèces étant monophages ou oligophages et étroitement inféodés à des plantes-hôtes sensibles et vulnérables, elles font offices d'éminents indicateurs biologiques, décrypte l'écologue Michel Tarrier.
Aussi, les papillons de jours sont de plus en plus choisis comme outils d'évaluation des écosystèmes. En Europe, cela fait même quelques temps que l'on utilise la filière papillons pour évaluer la santé des écosystèmes, en vue de tabler sur leur durabilité.
La disparition des papillons ces dernières décennies en dit donc long sur l'état de santé l'environnement. Plus qu'un simple insecte, le papillon est le reflet de ce qu'il y a dessous. Et dessous, il n'y a plus grand-chose , déplore Michel Tarrier.