Les députés européens, réunis en plénière, ont adopté le 16 avril le projet de règlement européen visant à limiter les "incidences négatives" des espèces exotiques envahissantes sur les services écosystémiques et "les dommages subis" sur le plan socioéconomique dans l'UE. Le coût de leurs impacts est estimé à 12 milliards d'euros par an. Le texte a été adopté par 606 voix contre 36 et 4 abstentions.
Plantes, animaux ou insectes, les espèces exotiques envahissantes "sont la plus grande menace à la biodiversité après la perte d'habitat et sont également la cause principale de l'extinction des espèces", a rappelé Pavel Poc, député démocrate socialiste tchèque, rapporteur de la législation au Parlement. Certaines espèces menacent également la santé humaine car elles peuvent causer des problèmes de santé comme l'asthme ou des allergies. Les efforts pour minimiser leur impact seront "cohérents, mieux coordonnés et couvriront l'ensemble de l'Union européenne, ce qui signifie que l'efficacité générale sera améliorée", a-t-il ajouté.
Le projet de texte (1) prévoit une interdiction des espèces qualifiées de "préoccupantes pour l'Union". Elles seraient mentionnées sur une liste de 50 espèces qui ne devraient pas être introduites, transportées, placées sur le marché, offertes, conservées, élevées ou relâchées dans l'environnement.
Le texte "renforce" la coopération régionale entre États membres et les contrôles aux frontières de l'UE pour lutter contre ces espèces. Il vise à appliquer le principe du "pollueur payeur" en termes de recouvrement des coûts de restauration. Tout opérateur qui introduira une espèce interdite s'exposera à des sanctions. "C'est une bonne nouvelle pour les secteurs économiques, notamment l'agriculture, l'aquaculture et l'apiculture, qui souffrent des dégâts causés par certaines de ces espèces", s'est réjouie l'eurodéputée écologiste Sandrine Bélier.
Le texte doit à présent être formellement approuvé par le Conseil des ministres européens. "Les négociations ont été très difficiles et nous disposions d'un temps limité pour conclure un accord", a indiqué Pavel Poc.