Lors du vote, les députés ont rappelé qu'en 2001, les chefs d'État et de gouvernement de l'Union ont décidé de mettre un terme à l'appauvrissement de la biodiversité d'ici 2010 et de remettre en état les habitats et les écosystèmes. Mais à trois ans de l'objectif, les députés expriment leur profonde inquiétude face à la réduction persistante de cette biodiversité et appellent à des efforts urgents pour respecter les engagements pris. Selon le rapport d'initiative d'Adamos Adamou, adopté à une large majorité par le Parlement, la réduction de la biodiversité représente une menace aussi importante pour notre survie que le changement climatique. Aujourd'hui en Europe, 52 % des espèces de poissons de rivière, 45 % des reptiles et des papillons, 42 % des mammifères indigènes, 30 % des amphibiens, 800 espèces végétales, entre autres, sont menacés de disparition. En haute mer, les stocks de cabillaud, d'églefin et de flétan se tarissent. Face à cette situation critique, le rapport conclu qu'il reste beaucoup à faire si l'Union veut atteindre l'objectif qu'elle s'est fixé en 2010.
Dans ce plan d'action, la Commission a défini quatre grands domaines d'intervention politique et dix objectifs prioritaires y afférents. Ce plan d'action a par exemple pour objectif de préserver les principaux habitats et espèces de l'Union européenne, de rétablir la biodiversité et les services écosystémiques dans les zones rurales et dans l'environnement marin ou encore de soutenir l'adaptation de la biodiversité au changement climatique. Les députés ont salué ce plan mais estiment qu'il ne suffira pas à conserver la biodiversité et à maintenir les services écosystémiques à plus long terme comme la production de nourriture, de carburant, de fibres, de médicaments, la régulation du cycle de l'eau et de la composition de l'air ou encore la régulation du climat. Pour les députés, il faut renforcer Natura 2000 non seulement pour protéger les espèces mais aussi pour les rétablir. Le souci de biodiversité doit être davantage intégré dans les politiques agricoles et de la pêche et dans l'aménagement spatial aux niveaux local, régional et national. Selon les députés, l'homme, malgré tout son génie, ne pourra jamais compenser artificiellement les richesses naturelles qu'il détruit. Aussi, le maintien de la biodiversité exige des efforts sans précédents pour adapter nos activités aux besoins des systèmes naturels. Et non l'inverse.
La Commission a salué le rapport adopté aujourd'hui par le Parlement européen et déclare partager la vive inquiétude à l'égard des restrictions financières en matière de mise en œuvre, de la perte persistante de biodiversité et du déclin connexe des services écosystémiques.
Cette journée internationale de la biodiversité a également été l'occasion pour la Commission européenne de publier un rapport réalisé à sa demande par l'Union de Conservation de la Nature (UICN). Cette étude dédiée aux populations de mammifères européens démontre qu'un sixième des mammifères est menacé en Europe. La situation pour les mammifères marins est encore plus critique puisque 22% d'entre eux sont en voie d'extinction. Les menaces principales qui pèsent sur les mammifères européens sont en priorité la dégradation et la perte d'habitat comme le déboisement ou le drainage des marécages puis la pollution. Pour les espèces marines, la pollution et la mortalité accidentelle liée aux collisions avec les bateaux de pêche ou à la capture accessoire sont les principaux risques. Ces menaces sont les plus intenses en mer Baltique, Méditerranéenne et en Mer Noire.
Pour renverser le déclin des mammifères européens, l'étude recommande l'exécution pressante des politiques européennes de conservation de la nature, le développement de plans d'action pour les espèces menacées et l'intégration de la conservation de nature dans les politiques européennes sur l'utilisation des ressources naturelles.
Le texte adopté sera prochainement disponible et devra être mis en œuvre dès cette année. La Commission fera un rapport annuel au Conseil et au Parlement sur l'état d'avancement. Un indice de la biodiversité servant d'indicateur structurel devrait être élaboré par la Commission et permettra d'évaluer l'efficacité du plan.