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AccueilJean-Pierre RichePerformance énergétique : les industriels de l'agroalimentaire doivent entrer dans la 2e phase d'amélioration

Performance énergétique : les industriels de l'agroalimentaire doivent entrer dans la 2e phase d'amélioration

Selon Jean-Pierre Riche, directeur général de la société de conseil et services en performance énergétique Orygeen, la performance énergétique entre dans une nouvelle ère et les industriels français de l'agroalimentaire doivent en profiter pour augmenter

Publié le 09/04/2018
Environnement & Technique N°380
Cet article a été publié dans Environnement & Technique N°380
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Premier secteur industriel français et européen, la maturité énergétique des industries agroalimentaires est en nette progression depuis près de six ans. Pour autant, les nombreuses nouvelles opportunités d'optimisation tardent à être saisies par les entreprises.

Dans un contexte de transformation rapide du monde de l'énergie, ces nouvelles opportunités - comme l'adoption de logiciels big data pour agir sur l'efficacité énergétique, la diversification du mix énergétique par de l'autoconsommation ou des contrats Power Purchase Agreement (PPA), ou la mise en place de contrats rémunérant la flexibilité - peuvent permettre aux entreprises françaises d'augmenter leur compétitivité si elles identifient rapidement les leviers adaptés à leur propre contexte et objectifs puis organisent leur mise en œuvre sur les trois à cinq années à venir.

L'Institut Orygeen dont la mission est d'inciter les dirigeants à agir résolument sur les performances énergétiques de leurs d'entreprises pour améliorer leur compétitivité et diminuer leurs émissions de gaz à effet de serre, publie chaque année les résultats de son Observatoire de la maturité énergétique des industriels du plus gros secteur industriel français : l'agroalimentaire1. L'Observatoire s'appuie sur les différents critères du Word Class Energy Performance IndexTM (WCEPI). Cette approche permet d'incorporer tous les nouveaux leviers de performance apparus ces dernières années (liés à la digitalisation des usines, à la récente compétitivité des énergies renouvelables, à la valorisation de la flexibilité…) dans une vision long terme de progrès pérenne.

Les industriels s'attaquent aux process

En 2017, les leviers liés aux hommes, à l'organisation et à la conduite d'exploitation, souvent actionnés en priorité dans les PME, ont beaucoup progressé : l'éco-conduite des installations (+63%) et les comportements (+55%).Ces leviers, souvent sans investissements, se heurtent cependant à la résistance au changement. Leur progrès est un bon symbole d'une plus forte implication du management sur l'enjeu énergie et sociétal.

Les leviers qui étaient déjà les plus matures ont plus faiblement progressé mais restent les plus actionnés : l'optimisation technique (+22%), l'intégration thermique (+19%), les achats d'énergie (+14%) et les investissements durables (+2%).

Enfin, les industriels ont désormais intégré dans leur approche de l'énergie que les besoins du process/produit peuvent être remis en cause et optimisés. Nous notons ainsi une amélioration considérable de la maturité sur leviers liés au process Re-design des besoins (+245%) et Conception alternative (+132%).

Peu d'industriels sont conscients de la baisse des coûts des EnR

De manière générale, on observe une accélération du passage à l'acte de la part des industriels qui s'explique par une anticipation d'une hausse à moyen terme du coût de l'énergie, mais aussi, depuis la COP 21, par une volonté plus marquée et affichée de lutte contre le changement climatique et d'engagement sociétal.

Cependant, les nouveautés dans le secteur de l'énergie ont fait apparaitre de nouveaux leviers qui commencent à peine à être exploités par les entreprises "leaders" (celles qui font partie des 10% les mieux notées sur les leviers historiques liés à l'efficacité énergétique).

Peu de dirigeants et managers d'entreprises sont conscients de la baisse drastique du coût des énergies renouvelables : le coût de l'électricité photovoltaïque a diminué de 80% depuis 2009, et de près de 40% depuis la même année pour l'éolien. Alors que les coûts de l'autoproduction solaire photovoltaïque sont désormais compétitifs avec les prix d'achat sur le réseau seulement 12% des entreprises "Leaders" autoproduisent de l'énergie grâce à des ENR (en incluant la biomasse, la géothermie et le solaire thermique), et uniquement 4% ont prévu d'acheter de l'électricité renouvelable directement sur un champ éolien ou solaire voisin via un PPA. De plus, les nouvelles opportunités d'optimisation des performances énergétiques liées à la digitalisation des usines, à la récente compétitivité des énergies renouvelables, à la valorisation de la flexibilité, sont encore peu exploitées par les entreprises. En effet, même si 68% des entreprises "Leaders" ont déjà installé des softwares de suivi des consommations, seulement 25% d'entre elles environ ont installé des logiciels d'analyse intelligente pour rassembler et analyser les milliers de données disponibles grâces aux capteurs et équipements sur les sites, et les données externes (météo, marché énergétique), afin d'améliorer la performance énergétique.

Près d'un tiers des entreprises "leaders" ont communiqué publiquement leurs objectifs de réduction de consommation d'énergie et d'emprunte carbone, montrant un engagement ferme et ambitieux. Espérons que ces premiers de cordée suscitent une vague d'initiatives des autres entreprises car la lutte contre le réchauffement climatique et l'amélioration des performances énergétiques deviennent un avantage concurrentiel prépondérant.

Avis d'expert proposé par Jean-Pierre Riche, directeur général de la société de conseil et services en performance énergétique Orygeen

1 Lire notre dossier "L'industrie du futur sera efficiente ou ne sera pas" - Septembre 2015
https://www.actu-environnement.com/ae/dossiers/efficacite-energetique/industries-agroalimentaires-efficacite-energetique.php

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Crédits photos : Orygeen

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